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Interview d’Ignace Yéanlèkpon Houndéffo, successeur de feu roi Alokpon: « Je suis prêt à assumer l’héritage musical de mon père »
Publié le mercredi 4 septembre 2013   |  L`événement Précis




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Ignace Yéanlèkpon Houndéffo est le successeur artistique du roi du «tchingounmè», Alokpon. Il a été révélé au grand public lors des obsèques de son feu père, Anatole Hountchédé Houndéffo, alias Alokpon. Rencontré à Savalou, il exprime, à travers cette interview, sa détermination à assumer, contre vents et marées, les arrières de l’illustre disparu.
L’Evénement Précis : Votre père vient de rendre le tablier de la vie. On apprend que vous êtes son successeur musical. Etes-vous réellement prêt à prendre la relève ?

Ignace Houndéffo Yéanlèkpon : Je vous garantis que je suis tout à fait prêt.

Expliquez-nous
Je le dis parce qu’un enfant ne peut s’avouer vaincu d’accomplir la mission que lui a confiée son père. Mon père a beaucoup travaillé et on ne peut pas tolérer que l’héritage qu’il nous a laissé soit trainé dans la boue juste parce qu’il est mort. En tant que son fils, je compte bien m’appliquer pour que l’héritage musical qu’il nous a laissé soit renforcé. Je suis donc prêt à tout pour le défendre contre vents et marrées. J’accepte tout ce qui pourrait m’arriver du fait de ma détermination à assurer avec dignité l’héritage musical qu’il m’a laissé.

Comment avez-vous été désigné comme successeur musical de votre père ?
L’histoire a commencé depuis ma tendre enfance. Il me disait souvent que je serai son successeur musical lorsqu’il ne serait plus sur cette terre. Mais moi, je le prenais comme une simple manifestation d’affection paternelle. Mais lui il le prenait tellement au sérieux. Dès qu’il composait une chanson, il m’interpelle pour demander mon avis pour la perfectionner. Quand j’ai fini par acquérir un peu d’expérience en la matière, il m’a désigné au sein de son groupe comme «Hankpossè», c’est-à-dire, celui qui l’introduira sur scène chaque fois qu’il va prester quelque part. C’est ainsi que nous avons fonctionné pendant au moins trois années quand j’ai quitté Savalou.

Pourquoi l’avez-vous abandonné ?
Je dirai que c’est à cause de mes études. Car, lorsque j’étais à ses côtés, je le suivais partout où il devrait prester. Ce qui fait que je ne disposais plus du temps nécessaire pour apprendre. Conséquence, j’ai échoué au Baccalauréat 2012. Très touché, j’ai dû solliciter sa permission pour aller m’inscrire dans un collège à Bohicon pour pouvoir mieux m’appliquer. Je lui ai fait comprendre que s’il était lettré, il aurait pu profiter davantage de son art. Par la suite, il m’a autorisé à m’installer à Bohicon. Malheureusement, quand j’ai fini la composition, le 5ème jour, il est décédé. Heureusement, j’ai pu décrocher le Baccalauréat série A2 pour lequel j’ai quitté Savalou.

Devrions-nous comprendre par là que vous abandonnez ainsi les études pour vous consacrer exclusivement à l’art ?
Comme vous le savez, mon défunt père n’a pas fait que chanter. Il a été également un grand cultivateur. Moi aussi, je n’aurai pas comme seule profession, la chanson. Je suis déjà en train de discuter avec mes frères et sœurs pour qu’on puisse réfléchir à ce que je ferai en plus de l’art.

Comme vous le savez, votre feu père a beaucoup d’enfants. Etes-vous sûr que tous sont d’accord pour que vous soyez réellement le successeur musical de papa ?
De son vivant, notre père les avait déjà préparés à cela. Ils savaient tous que je serais son successeur musical. Selon ce que mon frère aîné m’avait raconté, c’est qu’après sa mort, notre père lui aurait demandé en songe de mobiliser les autres frères et sœurs derrière moi pour que je puisse assumer valablement l’héritage artistique qu’il nous a laissé. C’est ainsi qu’il m’a appelé et m’a expliqué toute la situation et a donc donné sa bénédiction pour que j’accomplisse la mission que notre défunt père m’a confiée.

Ignace Yéanlèkpon Houndéffo veut-il renouveler le groupe de son feu père pour donner un nouveau souffle au «tchingounmè» ?
Jamais. Si je le fais, cela voudra dire que j’ai trahi mon feu père. Car, lorsqu’il sentait le malaise qui a eu raison de lui, il a appelé le secrétaire et quelques membres du groupe pour leur dire ceci : « Le mal dont je souffre, je peux m’en sortir comme je peux en mourir. Au cas où le pire arriverait, unissez-vous autour de mon fils Ignace pour que ce groupe que j’ai mis sur pied ne s’éclate pas ». C’est donc ce qu’il a dit avant de mourir. Je suis donc contraint de composer avec tous les membres de ce groupe pour ainsi suivre les instructions de mon feu père. Toute l’équipe sera donc à mes côtés et nous allons tous œuvrer pour que le groupe ne s’éclate.

Interview réalisée par Donatien GBAGUIDI

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