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Pour non tenue des promesses du gouvernement : Menace sur la rentrée scolaire
Publié le jeudi 3 septembre 2015  |  Fraternité
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ecoliers CEP 2015




Alerter l’opinion publique nationale et internationale sur la situation actuelle de l’école béninoise et l’état de satisfaction des revendications à l’orée de la rentrée scolaire 2015-2016. Voilà la substance des échanges qu’ont eus hier dans les locaux de la Bourse du travail de Cotonou les porte-parole du Front d’action des syndicats de l’éducation, Francis Maxime Okounde et Albert Akinotcho avec les médias locaux. Pour les conférenciers, l’Exécutif s’est fermement engagé à travers le Relevé des décisions du conseil des Ministres en sa séance du 27 mars 2015 sur deux points majeurs : l’octroi d’une prime intermédiaire de 10 000 f par enseignant à partir du 1er janvier 2015 et dont le paiement effectif devrait démarrer le 1er septembre 2015 et l’élaboration et l’adoption des Statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire au plus tard le 30 septembre 2015. A en croire Maxime Okoundé, à quelques jours de la rentrée, il n’y a aucun signe décisif venant du gouvernement et visant le respect des engagements. Il dit avoir des craintes légitimes et de profonds doutes quant à la diligence de l’Exécutif et sa volonté de faire de la l’année scolaire 2015-2016 une année véritablement apaisée, épargnée d’une crise éventuelle aux conséquences incalculables.

lire la déclaration du front

Mesdames et Messieurs les professionnels des médias,
Camarades Secrétaires Généraux du Front d’Action des Syndicats de l’Education
Honorables Invités,
L’école béninoise, notamment les sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire voit se profiler à l’horizon de la rentrée 2015-2016 de gros nuages qui risquent d’entrainer de vastes ravages. En effet, nul n’ignore les longs mouvements de débrayages de l’année scolaire 2013-2014 dont les conséquences ont été très remarquables dans les résultats catastrophiques du BEPC et relativement du Baccalauréat 2015. Certes, l’année scolaire 2014-2015 a été une année scolaire apaisée sans mouvements de débrayages dans les sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire, mais les échecs massifs au BEPC et au Bac 2015 montrent à suffisance que nous sommes encore loin de l’idéal d’une école béninoise stable avec des résultats scolaires améliorés et fiables, des enseignants motivés, des parents d’élèves et l’Etat satisfaits de leurs investissements.
Au nom du Bureau Exécutif National du Front, nous voudrions vous souhaiter la bienvenue à ce point de presse dont l’objectif majeur est d’alerter l’opinion publique nationale et internationale sur la situation actuelle de l’école béninoise et l’état de satisfaction de nos revendications à l’orée de la rentrée scolaire 2015-2016. Le présent point de presse vise trois points essentiels que sont :
1. La renaissance du Front : d’où venons-nous ?
2. L’état actuel des revendications et les préalables à la rentrée scolaire 2015-2016 : que voulons-nous ?
3. La position du Front sur.

I- De la renaissance du Front/D’où venons-nous ?

Le Front vient de très loin, car beaucoup avaient déjà célébré sa messe de requiem. Mais nous voilà debout et résolument engagés pour l’intérêt général des enseignants. En effet, la crise de croissance que nous avons traversée lors des mouvements de débrayages de 2014 est bien terminée. Ces divergences et contradictions n’étaient que de principes.

Conformément au vœu le plus cher des enseignants, nous avons surmonté nos divergences pour nous consacrer désormais à l’essentiel : la construction de l’unité du Front,l’unité d’idées, de stratégies et d’action pour des victoires plus grandes et prometteuses pour l’école béninoise.
Le principal initiateur de ce processus de médiation n’est rien d’autre que le camarade Noël CHADARE,SG du SYNESTP, membre fondateur du Front qui, pendant plus de quatre mois d’échanges, appuyé par les anciens Porte-parole et fort de la disponibilité de tous les SG, a permis le dénouement heureux de la crise qui a failli emporternotre label commun, le Front. Nous les saluons tous et nous leur témoignons toute notre gratitude.Nous saluons aussi les SG Dieudonné LOKOSSOU, Pascal TODJINOU et Emmanuel ZOUNON pour leur soutien multiforme.

Les trois glorieuses à retenir dans ce processus de renaissance du Front sont :
 Le 29 mai 2015 fin de la médiation, adoption à l’unanimité de la Charte du Front et élection d’un nouveau BEN. La Charte fixe désormais les principes d’organisation, de fonctionnement et de gestion de la discipline au sein du Front.
 Le 18 juillet 2015 passation de charges entre les Bureaux entrant et sortant.
 Le 24 août 2015 adoption du premier plan trimestriel de travail du Bureau Exécutif National pour la période allant de septembre à novembre 2015.

Dans le cadre de cette feuille de route, nous avons sollicité une série d’audiences en direction de plusieurs autorités et personnalités concernées par nos revendications, notamment le Gouvernement à travers les ministres en charge de nos dossiers, le Conseil National de l’Education, le Conseil Economique et Social, les Parents d’élèveset les Secrétaires Généraux des Centrales Syndicales, etc. En conséquence, l’opinion publique doit savoir que si l’année scolaire 2014-2015 qui vient de s’achever a été apaisée, c’est grâce à l’engagement patriotique des enseignants que nous félicitons chaleureusement au passage, d’éviter à notre nation une nouvelle crise inutile et préjudiciable à la survie de l’école béninoise.

On pourrait avoir la même situation pour l’année scolaire 2015-2016 si le Gouvernement y est favorable.Le Front, quant à lui, reste dans cette logique : privilégier le dialogue et la négociation et faire l’économie de la confrontation. Tout dépendra de la posture du Gouvernement à l’égard de nos légitimes revendications fondatrices des mouvements de débrayages de 2012, 2013 et 2014.

Mesdames et messieurs,
Honorables invités,
II- Quel est l’état actuel de nos revendications ? Que voulons-nous ?
La principale revendication du Front depuis 2012 s’est focalisée sur la question spécifique des 25% portant revalorisation du point indiciaire accordés à tous les Agents de l’Etat en 2011 à travers le décret 2011-505 du 05 août 2011 et dont les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ont été injustement exclus. Dans la perspective de la résolution de cette grave injustice, le Gouvernement et les Centrales syndicales ont signé,dans le cadre de la Commission Nationale Permanente de Concertations et de Négociations Collectives Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales, le Relevé de conclusions sanctionnant les négociations ouvertes de février à mars 2015 autour de ces questions primordiales.

Ainsi, l’on peut retenir que le Gouvernement s’est fermement engagé à travers le Relevé des décisions du conseil des Ministres en sa séance du 27 mars 2015 sur les points suivants :
a) Octroi d’une prime intermédiaire de 10 000 f par enseignant des enseignements maternel et primaire, secondaire général, technique et professionnel à partir du 1er janvier 2015. Le paiement effectif démarre le 1er septembre 2015 et le rappel des primes de janvier 2015 à août 2015 interviendra le 1er janvier 2016. Il faut souligner que ces 10 000 f ne se substituent point aux 25% ;
b) Elaboration et adoption des Statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire au plus tard le 30 septembre 2015.

Il est à signaler que le Gouvernement n’a pris aucun engagement précis quant à la définition des modalités de la sédentarisation des vacataires.

Où en sommes-nous par rapport à ces engagements pris par le Gouvernement ?A la date d’aujourd’hui, mercredi 02 septembre 2015, rien de concret comme signe décisifvenant du Gouvernement visant le respect des engagements. Nous avons des craintes légitimes et de profonds doutes quant à la diligence du Gouvernement et sa volonté de faire de la rentrée scolaire 2015-2016 une année véritablement apaisée soustraite d’une crise éventuelle aux conséquences incalculables. Et pour cause, rappelons que concernant les Statuts Particuliers, pour ce qui est spécifiquement du secondaire, le Ministre d’Etat Alassane SOUMANOU a transmis au Ministre de la Fonction Publique par la lettre n°667/MESFTPRIJ/CAB/SGM/DRH/SDSRT/SA du 05 juin 2015 les projets de statuts particuliers des personnels enseignants des enseignements général, technique et professionnel et des personnels de l’administration scolaire et universitaire.
Dans ce sillage, il a été mis sur pied par la Note de service n°534/MESFTPRIJ/CAB/SGM/DRH/SDSRT/SA du 26 août 2015 le Comité de suivi desdits Statuts Particuliers du secondaire. Nous espérons vivement que les projets de statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire seront ensemble examinés, adoptés et envoyés en Conseil des Ministres pour validation dans le délai fixé.

En somme, depuis le 05 juin 2015 à ce jour, soit près de trois mois, il nous a été dit et souligné que c’est le manque de ressources financières au niveau du Ministère de la Fonction Publique qui expliquerait la non tenue des assises du Comité Consultatif Paritaire devant connaître l’examen et l’adoption des divers projets de Statuts Particuliers des personnels enseignants et administratifs des sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire. Cet immobilisme est inacceptable et ce manque de ressources évoqué est une fuite en avant que nous ne saurions comprendre.

Pour le Front, le Gouvernement doit tenir ses engagements et respecter formellement sa signature.Tout en félicitant les Secrétaires Généraux des Centrales et les Confédérations Syndicales signataires du Relevé de conclusions du 25 mars 2015, nous attendons une fois de plus, leur précieux soutien dans notre volonté d’amener le Gouvernement au respect de ses engagements. Nous n’avons pas de raisons de croire que le Président Yayi Boni et son Gouvernement ne vont pas honorer leurs promesses à l’endroit des enseignants des sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire.

Dès lors, les défis et préalables du Front à la rentrée scolaire 2015-2016 sont :
1. L’adoption des Statuts particuliers de la maternelle, du primaire et du secondaire au plus tard le 30 septembre 2015 conformément aux accords Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales ;
2. Le démarrage effectif du paiement des 10 000 f à partir de septembre 2015.
3. La sédentarisation des vacataires, mesure techniquement et économiquement rentable pour l’Etat. Elle implique un plan de formation professionnelle approprié pour ces collègues ;
4. Le recrutement massif hors quota d’enseignants qualifiés pour combler un tant soit peu la grave pénurie en enseignants qualifiés. Les fonds consacrés au recrutement de volontaires pour l’enseignement doivent être transférés aux ministères en charge des enseignements primaire et secondaire à cet effet ;
5. Le rejet formel et sans ambages du programme de volontariat dans l’enseignement. L’espace scolaire ne saurait être le lieu d’essai d’insertion de jeunes non qualifiés et à profil douteux pour renforcer la précarité de l’emploi des jeunes, l’insécurité pédagogique des apprenants et la massification des mauvais résultats scolaires et des échecs aux examens nationaux.
6. L’amélioration de la gouvernance administrative, politique et financière (affectations punitives, nominations fantaisistes tout au long de l’année, non-paiement à temps de la subvention de l’Etat lié à la mesure de gratuité qu’il faut repenser ou supprimer, effectifs pléthoriques, classes volantes, manque de salles de cours, etc.).
7. La résolution des problèmes catégoriels au niveau des ministères sectoriels :
 la situation des collègues ACE des promotions 2007, 2008, 2010 et 2014 sans salaire depuis des mois et les cas des enseignants retraités de 2014 sans pension depuis 10 mois ;
 la situation des enseignants instituteurs titulaires de maitrise en service au Ministère de l’enseignement secondaire non reclassés depuis 2011 ;
 la situation des enseignants appelés à faire valoir leurs droits à une pension de retraite à partir du 1er octobre 2015 dont les salaires ont été coupés en juillet 2015 au mépris des dispositions de l’article 2 de la loi n°86-014 du 26 septembre 1986 portant Code des pensions civiles et militaires de retraite ;
 le reclassement effectif des ACE promotion 2007 et 2008, la parution des actes d’admission définitive, l’obtention des diplômes ;
 la mise en formation des collègues APE et ACE recrutés en 2009 par le Ministère de la Fonction Publique et mis à la disposition du MESFTPRIJ ;
 le cas des collègues de la maternelle, du primaire et du secondaire omis dans le processus de reversement des ACL en ACE et la délivrance des contrats et des fiches de paie pour ceux qui n’en ont pas, ainsi que le cas des collègues titulaires de diplômes professionnels à titre payant ;
 la situation des collègues ACE titulairesde diplômes debiochimie formés à l’Ecole Normale Supérieure dont les noms ont disparu des décisions d’admission contrairement à leurs collègues titulaires de diplômes de géologie ;
 le reversement des ACE promotions 2005, 2006 et 2007 en APE laissés en rade ;
 la reconstruction des carrières des ACE promotions 1997 à 2005 ainsi que le reversement de leurs cotisations par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) au Fonds National de Retraite du Bénin (FNRB) ;
 la définition des modalités d’octroi de la subvention de l’Etat aux établissements privés, la formation professionnelle des enseignants des établissements privés, ainsi que la relecture de la convention collective les concernant.

8. La jouissance des 25% de revalorisation du point indiciaire des Agents de l’Etat conformément au décret 2011-505 du 05 août 2011.

C’est pourquoi nous lançons un vibrant appel aux enseignantes et enseignants de se tenir mobilisés et prêts avec déterminationet cohésion pour réaliser ces chantiers prioritaires.

Mesdames et messieurs,
Honorables invités,

III- De la position du Front par rapport à la loi sur l’âge de départ à la retraite

Par rapport à la loi 2015-018 du 02 avril 2015 envoyée en deuxième lecture portant Statut général des Agents Permanents et Contractuels de l’Etat, le Front tout en félicitant les députés qui ont voté cette loi en faveur de la jeunesse le jeudi 27 août 2015 et tous les acteurs qui y ont contribué, tient cependant à faire les observations ci-après :

a) Les restrictions de l’article 50 quant au droit de grève et son plein exercice constituent des braquages à ce droit constitutionnel et à liberté syndicale, car l’article est resté muet sur le silence, l’indifférence ou la stratégie du pourrissement de l’Etat employeur face aux revendications des travailleurs ou à un préavis de grève.

b) Les dispositions de l’article 51 qui stipule que « le pouvoir d’évaluation appartient au supérieur hiérarchique immédiat de l’agent » risque d’être mal interprété pour consacrer des trafics d’influence, le harcèlement sexuel, le clientélisme, la monétarisation des notations et même le chantage au regard de la position dévolue au supérieur hiérarchique.

c) La contractualisation à outrance de l’administration publique, le plafonnement des échelons, la réduction du taux des pensions et leur paiement sur une période déterminée pour obliger les retraités à mourir d’une manière ou d’une autre sont des choix discriminatoires.

d- La non définition précise des conditions d’équité et d’égalité des chances d’accès pour tous les jeunes béninois sans discrimination aucune aux concours relatifs à la douane, au trésor, aux impôts, à la police ou à la gendarmerie.

Au regard de ces observations, une troisième lecture s’imposera nécessairement lorsque nous mettrons au clair les dispositions discriminatoires qui consacrent l’injustice et rappellent tristement l’avancement au mérite combattu en 2002.

Conclusion
Nous avons foi et nous savons que dans l’unité d’action et de stratégie retrouvée, nous ferons aboutir ces divers chantiers. En conséquence, nous appelons le Gouvernement à sa responsabilité et au respect de sa signature afin qu’au terme du 30 septembre 2015, nos Statuts particuliers soient adoptés pour motiver les enseignants à la tâche, améliorer les résultats aux examens nationaux, stabiliser le système éducatif. Le Front prend donc à témoin tout le peuple béninois quant à sa bonne foi et à sa disponibilité pour un dialogue sincère et franc.

Dans le cas contraire, nous aviserons de la réponse proportionnelle à donner à l’immobilisme et aux manœuvres dilatoires du Gouvernement. A cet effet, la tournée nationale du Bureau Exécutif National du Front en vue dans le mois de septembre 2015 et les Assemblées Générales qui suivront dans tous les départements pour des consultations démocratiques des enseignants, nous permettront de définir de manière concrète l’assiette des exigences maximales et minimales des enseignants par rapport à la rentrée scolaire 2015-2016.

C’est sur cet appel à la mobilisation générale de tous les enseignantes et enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire que nous mettons fin à notre propos de ce jour en saluant les professionnels de la presse, les Secrétaires confédéraux, les camarades SG du Front et tous les collègues retraités et en activité ici présents.

Vive l’Education !
Vive le Benin !
Vive le Front !

Seule la lutte paie ! Nous vous remercions.

Les Porte-parole.
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