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Appels du maire de Cotonou à l’aide du gouvernement : Les illusions de Léhady Soglo
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Le Matinal
Léhady
© Autre presse par dr
Léhady Soglo, Premier adjoint au maire de la ville de Cotonou




Le nouveau maire de Cotonou, Léhady Soglo dont le parti, la Rb, se réclame de l’opposition, a brisé les lignes en multipliant les rencontres avec les membres du gouvernement qui ont promis de l’accompagner dans ses actions. Mais, croire que Yayi Boni et ses ministres vont honorer leurs promesses n’est que illusion. Cet ancien allié du même régime n’a qu’à tirer leçon des fourberies et des intrigues dont il a été victime.


Avant de succéder à son père, Nicéphore Soglo à la tête de l’hôtel de ville de Cotonou, Léhady connaissait déjà l’ampleur de la tâche qui lui incombe. Le nouveau maire de la capitale économique, ancien premier adjoint, doit faire face au récurrent phénomène des inondations, à l’assainissement, à la congestion, à l’incivisme sous toutes ses formes et d’autres problèmes majeurs liés au foncier et à l’éclairage. A la recherche de moyens et de conseils pour faire face à ces défis de première importance, il s’est vu obligé de se jeter dans les griffes du pouvoir en place. Il est allé rencontrer plusieurs ministres du gouvernement, plus précisément, Placide Azandé de l’Intérieur et de la sécurité publique, Komi Koutché en charge de l’Economie et des finances, Véronique Brun Hatchémé de la décentralisation, Lionel Zinsou, premier ministre. Son périple l’a également conduit au cabinet du chef de l’Etat. Léhady Soglo est porteur des aspirations des Cotonois. Dans la tradition, on ne s’oppose pas à de telles démarches. En tout cas, que ce soit Yayi Boni ou ses ministres, tous ont salué la vision du maire et lui ont promis leur soutien afin de lui permettre de régler les problèmes qu’il a exposés. Muni d’un chapelet de doléances qui n’ont jamais trouvé des solutions concrètes avec les régimes Kérékou et Yayi, Léhady Soglo croit, cette fois-ci, qu’il aura gain de cause au cours des derniers mois de mandat de l’équipe en place. Dans un optimiste béat, il s’attend à ce que Yayi Boni lui transfère le marché de Dantokpa, et qu’en dehors du budget de la municipalité, ce même régime lui alloue un budget d’environ 6 milliards de Fcfa pour la salubrité de Cotonou. Le chef de l’Etat lui a fait croire qu’il aura réponse à tout cela et même que ses besoins ordinaires en ressources financières, souvent bloquées au Trésor public, seront traités avec diligence. Yayi Boni qui, à la suite de ses ministres, a salué la vision managériale de Léhady Soglo, a installé son allié d’hier dans une confortable assurance. On l’a bien compris. Mais la question est de savoir si le chef de l’Etat est un homme de parole. L’autre question est de se demander si, aux yeux du maire de Cotonou, Yayi Boni a changé.

Yayi, un dur à cuire

A tout point de vue, rien ne devrait rassurer le président de la Renaissance du Bénin qui n’a, sans doute, pas oublié la misère que ce régime lui a faite, comme l’a souvent rappelé Soglo père. Sous Kérékou, ce dernier n’a pas bénéficié d’une assistance et le même scénario s’est répété depuis que Yayi Boni est arrivé au pouvoir en 2006. Aucun gouvernement, fut-il proche de la Renaissance du Bénin, ne laissera le marché Dantokpa entrer dans le giron de la ville. Si le maire a une recette pour l’arracher au champignon des duperies, qu’il le démontre et on va lui tirer un coup de chapeau. Il aura alors réussi là où son charismatique et influent père a échoué. Face à un gouvernement à l’égard duquel tout le monde entier affiche méfiance en matière de promesse, le maire de Cotonou n’est pas celui qui le démentira. Lui qui a été victime des fourberies et des duperies de Yayi Boni dont il était, pourtant, l’allié après sa réélection en 2011 doit être doublement méfiant et même éviter de se jeter une nouvelle fois dans ses bras. Il faut peut-être que le roi du palais de la Marina lui fasse goûter un peu plus de misère que celle des temps forts de leur cohabitation pour le décourager et le démotiver. Et puis, par les temps qui courent où l’état des caisses du Trésor n’est pas reluisant, Léhady Soglo ne devrait pas se laisser endormir par les assurances du président de la République qui le regarde d’ailleurs avec un mauvais œil depuis que ses plans à l’Assemblée nationale ont buté sur une coalition dans laquelle la Rb est partie prenante. Et, les dernières ententes entre les Fcbe et les Renaissants pour remporter les élections des maires de Cotonou et d’Abomey-Calavi ne changeront rien. Yayi Boni est un dur à cuire.

Fidèle Nanga
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