Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4178 du 4/9/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Politique

Héritage démocratique:La constitution à l’épreuve d’une réforme contestée
Publié le mercredi 4 septembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat beninois, yayi boni


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La loi fondamentale est tenaillée d’un côté par les pro-révisionnistes qui prient pour que le projet de réforme passe et de l’autre par les antirévisionnistes qui luttent pour lui faire échec. Si du côté des antirévisionnistes, on soupçonne une révision opportuniste, de l’autre, les pros avancent des raisons de développement. Cependant, on peut toujours questionner l’histoire pour essayer de peser les positions.

Dans son discours d’investiture le 06 avril 2011, le Chef de l’Etat a manifesté la volonté de réformer la loi fondamentale. Mais son discours n’avait pas suscité autant de contestation, comme c’est le cas actuellement. Dans le fond et dans la forme, ce discours repris en chœur par ses lieutenants écorne l’esprit de la conférence nationale de février 1990, basé sur le consensus. Cet esprit est encore plus écorné depuis quelques jours. Le gouvernement ayant mené une série d’offensives pour soutenir son projet. Dans la mise en œuvre du projet, l’histoire nous apprend que Yayi Boni s’est royalement écarté de sa parole donnée le jour de l’investiture en orchestrant une révision de la loi fondamentale non consensuelle. On a encore à l’esprit, les circonstances dans lesquelles le projet de loi portant révision de la Constitution a été introduite à l’Assemblée nationale. En effet, en 2008, un rapport sur la « relecture de la Constitution » fut déposé par la commission dite Ahanhanzo-Glèlè dont fut inspiré le projet de loi constitutionnelle portant révision de la Constitution transmise à l’Assemblée nationale par le décret n° 2009-548 du 3 novembre 2009. C’est en cet état que le Chef de l’Etat est revenu à la suite de l’élection présidentielle de mars 2011, installer une nouvelle commission, présidée par M. Joseph Gnonlonfoun, qui transmit son rapport, avec des propositions qu’elle a jugé pertinentes. On se souvient du remous suscité par ce projet au sein de l’hémicycle et qui a amené des députés de la mouvance présidentielle à voter contre la révision au motif qu’elle ne s’inscrivait pas dans l’esprit de la Constitution du 11 décembre 1990. Il faut aussi souligner que ce projet a fait naître en son temps des contestations dans le rang des acteurs de la société civile et de l’opposition. Non seulement sous Yayi Boni, mais à l’ère du régime de son prédécesseur Mathieu Kérékou. Les affiches "Touche pas ma Constitution" étaient abondamment déployées sous le règne du Général sans pour autant être déchirées comme c’est le cas en 2012 sous Yayi. De même, les manifestations antirévisionnistes contenues sont les traces de l’histoire encore présentes dans les esprits. On en était là quand le Chef de l’Etat, pour des raisons qu’on a jusque-là des difficultés à comprendre, a retiré le projet. On pensait que c’était la fin de la partie. Erreur.

La révision, l’interminable épisode

L’entreprise révisionniste a repris en 2013 avec la même méthode. Dans le fond et dans la forme, la lutte n’a pas changé. Les pro-révisionnistes ont introduit à l’Assemblée nationale le projet dans la même forme. Ils soutiennent mordicus que cette fois-ci sera la bonne. Les antirévisionnistes dénoncent le forcing et l’absence du consensus et réagissent exactement comme en 2012. L’histoire révisionniste se répète. Mais ce qui enrichit cette fois-ci les débats, ce sont les astuces menant à la création d’une nouvelle république. Et cela n’a pas échappé à la vigilance des contestataires. Ces derniers affirment que les lignes du projet de révision cachent des élans de création d’une nouvelle république. Le Chef de l’Etat par presse interposée s’efforce d’afficher sa bonne foi et appelle les Béninois à la sérénité. Il brandit les avantages de la révision que sont la création de la Cour des comptes, l’institutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et l’imprescriptibilité des crimes économiques. Les anti de leurs côtés, soupçonnent une mauvaise foi et serrent les poings. Dans chaque camp, on peaufine les stratégies pour faire passer ses desseins. Après 53 ans d’indépendance, la guéguerre autour de la réforme constitutionnelle fait rage. La loi fondamentale est à l’épreuve de contestations vigoureuses et acharnées. Les piliers bougent. La fin de l’histoire est difficilement envisageable.

Abdourahmane Touré

 Commentaires