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La Presse du Jour N° 1964 du 5/9/2013

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Marché d’engins au Bénin : La moto « vespa » fait ses adieux à la circulation
Publié le jeudi 5 septembre 2013   |  La Presse du Jour




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On la trouve désormais de moins en moins dans nos rues. La moto « vespa » est donc en train de disparaître des boutiques et du marché d’engins, laissant ainsi place à des motos de nouvelles marques.

Lundi 02 septembre 2013, il est 12h 16. Nous sommes devant le dernier atelier de mécanique au Carrefour Sica Toyota à Vêdoko en venant de Cadjèhoun. Il est situé avant le poste de police confondu à la dernière boutique de vente des motos dames « Sanya » et « dayang ». A la devanture, Joseph Fiossi, la cinquantaine. Il est maître mécanicien et spécialiste en réparation des motos « vespa ». C’est le responsable de l’atelier. Debout à l’entrée, les pieds croisés, il tient en mains une pièce de moto qu’il nettoie. Du dehors à l’intérieur de la chambre, aucun apprenti n’a fait signe de présence. Et ce n’est pas fini. Aucun client n’y était non plus, contrairement à d’autres ateliers où on a des clients présents, faisant la pression sur le mécanicien pour rentrer très vite en possession de leurs motos et vaquer à leurs occupations. De l’arrière-cour à la devanture, le constat est le même. A l’arrière-plan de l’atelier, des motos en panne sont entassés les unes sur les autres, avec d’autres outils de travail exposés aux affres de la pluie et du soleil. Et quel genre de vespa ? Des motos déjà oubliées par leurs propriétaires. Dans la chambre, des sacs de pièces détachées et autres objets de la mécanique accrochés par-ci par-là au mur. Parterre, d’autres pièces, des pneus usés sont minutieusement disposés. A la devanture de l’atelier, moins d’une dizaine de motos vespa exposées. « La plupart des motos que vous voyez là sont démontées depuis quelques mois», nous a-t-il confié. Et pour justifier la situation, il estime que c’est le manque de moyens financiers et de pièces quasi inexistantes qui fait que les propriétaires ne viennent plus demander d’après leurs engins.
Les engins à 4 temps majoritaires
« Le travail va à reculons », déplore-t-il. Car sur le marché de vente d’engins, les nouvelles motos telles que « bajaj, lakata, better »,… et notamment celles des dames communément appelées « djènanan », gagnent du terrain à côté de la « vespa » et bien d’autres motos comme la motobécane, la « BB CT », la « Yamaha »….. Les pièces et moteurs sont eux-aussi devenus rares. Selon Joseph Fiossi qui a déjà plus de 30 ans dans le métier de la mécanique dans ce même atelier, cette situation est due en partie à la lutte enclenchée depuis quelques années par les autorités contre l’usage des motos à 2 et 3 temps, en vue de réduire la pollution. « C’est à l’avènement l’affaire de l’usage de motos à 4 temps que nos clients ont commencé à diminuer. Si nous sommes toujours ici, c’est grâce à notre ancienneté dans le métier », précise-t-il. Perdant donc l’espoir de réussir et de voir ses enfants et apprentis mieux gagner leur vie dans la réparation des motos « vespa », il s’est trouvé une autre formule. « De façon volontaire, j’ai envoyé mes apprentis dans d’autres ateliers de mécanique où la réparation de ces nouvelles motos est plus fréquente » confie-t-il. Dans le rang des mécaniciens des nouvelles marques de motos, plus personne ne roule encore la « vespa ». Pour les usagers des motos appelées « djènanan », c’est la modernisation et il faut s’adapter au temps. « La vespa est pour les vieux », lâche Serge, étudiant dans une université privée de la place. Et à Yannick Linkpon, apprenti mécanicien, de renchérir : « Les motos à 4 temps filent mieux ». Pour Albert Gbossou, responsable de boutique de vente de motos dames et autres au quartier Zogbo, « le prix de vente n’inquiète plus les clients ; or les nouvelles motos sont dans leur majorité plus coûteuses que celles en voie de disparition ». En dépit de la baisse de son prix d’achat qui est trois fois moins que celui d’une moto dame, la « vespa » n’intéresse donc plus les usagers.

Emmanuel GBETO (Stag académique)

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