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Sur Canal 3 hier : Martin Rodriguez désapprouve des présidentiables
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  Fraternité
Martin
© aCotonou.com par DR
Martin Rodriguez, opérateur économique




En exil depuis 10 ans, entre Abidjan et New-York, l’homme d’affaires béninois, Martin Rodriguez est sorti hier de son long silence sur l’actualité dans son pays natal. D’un ton grave, il s’est, au cours de l’entretien à lui accordé par Canal3, vidé sur les difficultés à lui causées dans ses affaires au Bénin. Aussi, en a-t-il profité pour lancer des piques aux potentiels candidats à la prochaine présidentielle que sont Patrice Talon et Pascal Koupaki.
« Il était temps que j’intervienne dans tout ce qui se passe au Bénin ! ». Le ton est rageur et le regard grave. Parti du Bénin après sa brouille avec des proches collaborateurs de l’ancien président, le Général Mathieu Kérékou, Martin Rodriguez a fait étalage, au cours de l’entretien exclusif de Canal3, de ses ressentiments. D’abord sur ses affaires au Bénin, notamment l’usine d’égrenage de Coton à Nikki, restée fermée pendant 6 ans et par la suite réquisitionnée par décret, il s’en est pris au gouvernement mais surtout nommément à son concurrent Patrice Talon. « Nous avons combattu le monopole public. Mais aujourd’hui, nous sommes dans un monopole privé et les subventions injectées par l’Etat dans la filière coton pour sauver les paysans vont dans les poches d’une seule et même personne. Tout se passe au Bénin par décret. Patrice Talon en a bénéficié beaucoup », s’est-il plaint avant de lâcher qu’il lui est impossible de travailler dans un environnement pourri. D’ailleurs, d’après ses révélations, c’est l’argent de la Sonapra qui a permis de financer la construction de trois usines d’égrenage qui sont revenues à Patrice Talon. « J’ai la preuve d’où est sorti l’argent pour construire ses trois usines et je ne sais par quelle alchimie, elles lui sont revenues. Il a quinze usines mais, il n’en a construit aucune », a-t-il assuré. A titre d’exemple, il a confié que Séfou Fagbohoun et Sévérin Adjovi ont été obligés de vendre leurs usines après avoir été étouffés par le système ‘‘Exécutif-Talon’’.
« Je suis le doyen de Talon en exil… »
De plus, si Martin Rodriguez digère mal le fait qu’il ait été bloqué dans ses affaires au Bénin par ledit système après avoir amené la plus grosse usine d’égrenage de coton à Nikki, il n’a pas oublié d’étaler les griefs qu’il nourrit contre l’ancien ministre Pascal Koupaki. A celui-ci, il ne pardonne pas qu’il ait présidé, depuis 1997, un comité qui serait jusqu’à ce jour, à la base du blocage d’une de ses usines de coton au port de Cotonou. Alors, il ne s’étonne guère qu’en 10 ans, avec ces mêmes hommes, le Bénin ait enregistré autant de scandales. « Au Bénin, c’est une démocratie tropicale. Personne n’est responsable de rien. Si vous volez des milliards assis dans un fauteuil ministériel, vous êtes couvert. La justice s’occupe des faibles. Je suis victime de ces gars-là ! », s’est-il offusqué tout en n’hésitant pas à les défier et à s’étonner que non contents des misères qu’ils lui ont faites, que Talon et Koupaki veuillent prétendre à la magistrature suprême.
Et sur la légitimité des ambitions présidentielles des uns et des autres pour 2016, Martin Rodriguez n’a pas fait la fine bouche. Pour lui, le prochain président ne doit pas avoir des casseroles encore moins des cadavres dans ses placards. « Il ne faut pas que des gens viennent avec des cols blancs pour nous tromper », a martelé l’invité de Canal3 pour qui, sans être candidat, on peut faire beaucoup de choses pour son pays. Allusion faite, sans doute, à l’annonce d’une probable candidature de son concurrent en affaires, Patrice Talon dont il dit être le doyen en exil et souhaite prendre au duel. Cependant, il n’a fait aucune objection contre la candidature des hommes d’affaires, notamment de Sébastien Ajavon dont il a plutôt loué les mérites. Et si pour Martin Rodriguez, il n’y a pas de politique sans économie, il pourrait, sans toutefois avoir déjà pris une décision définitive, participer à la ‘‘bagarre’’ de 2016. « Je n’ai pas une interdiction de rentrer au Bénin. Je peux rentrer quand je veux, il n’y a aucune loi qui m’interdit d’être candidat et j’ai le courage de mes opinions », a-t-il terminé.
Angelo DOSSOUMOU
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