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Burkina Faso: un retour vers la transition possible selon Boni Yayi
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Actu Niger
Sommet
© AFP
Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Dakar
Dakar, le 12 septembre 2015. Un Sommet extraordinaire de Communauté Économique des États de l`Afrique de l`Ouest s`est tenu Dakar. Huit chefs d`État étaient du rendez-vous pour parler de la sécurité. Photo: Le president du Benin, SEM Boni Yayi.




Pour la deuxième journée consécutive, la médiation de la Cédéao emmenée par les présidents sénégalais Macky Sall et béninois Thomas Boni Yayi a rencontré à Ouagadougou les acteurs de la crise qui secoue le Burkina Faso depuis mercredi 16 septembre. Après avoir vu les représentants de l’opposition, ils se sont rendus à la résidence du président de la transition Michel Kafando qui n’était pas apparu en public depuis trois jours. Dans l’après-midi, de nouveaux rounds de consultations ont eu lieu dans l’hôtel Laico. Le président Boni Yayi qui anime cette médiation, avec le président Macky Sall, s’est adressé à la presse en fin de soirée.

Samedi, l’ambiance a changé en fin de journée. Diplomates, hommes politiques semblaient optimistes pour trouver une solution à cette crise burkinabée. « Vous savez le Burkina c’est un pays de surprise et de miracle », déclarait même un homme politique du Burkina Faso. L’homme fort du pays, Gilbert Diendéré, est arrivé à l’hôtel vers 17h pour s’enfermer avec Macky Sall et Boni Yayi durant deux heures.

Les spéculations, les rumeurs ont circulé dans le hall de l’hôtel transformé en lieu de conférence de presse. Tout le monde attendait une déclaration du chef de la junte. Mais c’est Boni Yayi qui a pris la parole avec à sa droite le général putschiste. Il est venu annoncer devant la presse « une bonne nouvelle pour le Burkina ». Il a informé d’un rendez-vous prévu ce dimanche : « Tous les acteurs vont se réunir pour lâcher la bonne nouvelle au monde entier. » Avant de préciser « Oui, la transition est relancée. Lorsque j’ai dit que le général est dans de bonnes dispositions d’esprit oui, je suis en mesure de dire que c’est le retour à la transition. Oui. » Boni Yayi a ensuite quitté l’hôtel pour rentrer au pays sans donner plus de détails. Des confrères relancent alors Boni Yayi. Est-ce que la transition va repartir avecMichel Kafando à sa tête ? « Je ne crois pas », répond le président béninois.

Or ni les membres du Balai, ni les poids lourds de cette crise politique qui sont présents n'étaient samedi soir informés de ce rendez-vous. Dans le hall où se trouve le candidat à la présidentielle Zéphirin Diabré, les journalistes lui demandent s’il a des informations sur ce protocole d’accord : « Non, on n’en pas. Vous en avez plus que nous puisque vous étiez là-bas (à la conférence de presse). Moi je n’y étais pas je n’ai pas d’éléments. » A la table voisine, le porte-parole du Balai citoyen maître Kam semble ne pas en savoir plus : « Nous ne savons pas de quel accord il s’agit. Nous restons vigilants. Comme dès le départ nos exigences n’ont pas bougé d’un iota. » Quant au principal intéressé, le général Diendéré, lorsque la presse lui a demandé s’il allait quitter le pouvoir, sa seule réponse a été son éternel sourire.

Un protocole d'accord encore inconnu

Couvre-feu oblige l’hôtel se vide et les interrogations restent entières. Alors que Boni Yayi parlait à la presse, le président sénégalais Macky Sall planchait visiblement sur le protocole d’accord issu des deux longues journées de concertation. Ce texte devrait donc être présenté ce dimanche. Les médiateurs sont restés près de deux heures à huis clos avec Gilbert Diendéré sans doute pour peaufiner ce texte. Mais rien n’a filtré sur son contenu.

Si Boni Yayi s’est exprimé durant quatre minutes lors de la conférence de presse, il n’a donné aucun détail. On ne sait pas notamment si le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Yacouba Zida retrouveront leurs postes. On ne sait pas non plus si les membres des partis politiques exclus des différents processus électoraux à venir seront remis en selle. Si c’est le cas, il semble évident que le CNT et la société civile seront très critiques. Autre élément de tension, le futur du régiment de sécurité président (RSP) sera-t-il introduit dans cet accord ? Les membres de ce corps d’élite qui ont activement participé au coup d’Etat et qui sont sanctionnés par l’Union africaine seront-ils blanchis ? Enfin, quel rôle compte jouer Gilbert Diendéré dans cette nouvelle transition.
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