Politique
A 5 mois de la présidentielle de 2016/ Des arrivées, des départs : le jeu des calculs
Publié le mercredi 30 septembre 2015 | Le Matinal
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Rien de vraiment nouveau sous le ciel béninois. La période est propice pour toutes les formes de recomposition. Chacun y va de ses arguments pour justifier ses départs et entrées, mais l’important est que les calculs soient concluants au soir du 6 avril 2016. Les mauvais calculateurs devront entamer leur longue nuit, un peu comme au lendemain d’avril 2006. Au fond, la politique béninoise n’a pas vraiment changé. Même si les personnages sont appelés à changer au gré des fortunes, les stratégies n’ont pas fondamentalement bougé. Fcbe, un peu comme l’Ubf au soir de 2005, se délite. Les anciens obséquieux tutoient le chef et affrontent ses fidèles disciples. Les langues se délient et les querelles soigneusement cachées dans l’antichambre sont portées à la face du monde. Le geste ne surprend pas fondamentalement, car il y a peu, on a entendu d’autres dire qu’ils se sont trompés. La légère fissure d’hier s’élargit et on se demande si les Fcbe tiendront le coup face à cette épreuve. Karim Chabi Sika, dont on connaît déjà la position, a définitivement claqué la porte avec sa candidature à la présidentielle. Soumanou Toléba et Aké Natondé qui étaient déjà dans une stratégie solitaire reçoivent le soutien de Marcel de Souza affranchi.
Jean-Michel Abimbola, un peu tenté par l’aventure, joue dans l’ombre. Les têtes de pont quittent la troupe et entonnent la mélopée du dépit. Le Chef Yayi Boni, un peu en difficulté, pourra-t-il compter avec ses nouveaux hommes de main ? Le locataire de la Marina, pour encore 5 mois, lutte pour que l’aventure Fcbe ne ressemble pas à celle de l’Ubf. Il entrera, à coup sûr, en campagne dans quelques mois pour son dauphin. Il mobilisera tout pour la cause, un peu comme pour les législatives. Mais, est-ce qu’il réussira cette fois-ci ? Difficile équation. La première difficulté sera au niveau du dauphin en question. Certains fidèles Fcbe, pratiquement fatigués du Chef, attendent certainement ce joker pour signer définitivement l’acte de divorce. L’autre difficulté qu’il faudra craindre, c’est l’effet d’entrainement. S’il faudra compter avec d’autres départs, les jours à venir, le moral Fcbe risque d’être fortement éprouvé. Le navire prend de l’eau mais le Chef fonce tête baissée. La curiosité est que, dans cette même alliance, il y a des entrées. Samou Séibou Adambi et même l’autre Nicaise, actuel maire de Dassa Zoumè tentent la stratégie de retour. On annonce aussi des candidats hommes d’affaires qui veulent aussi faire l’affaire du Chef.
Ce sont certainement des entrées qui le confortent sans doute, mais la marche sera longue. Beaucoup annoncent que la "gauche" est dans une stratégie d’approche envers les transfuges, ce qui n’est pas à exclure. La trame de deux blocs rivaux pour 2016 se dessine en dépit de la multitude des candidatures. De l’autre côté aussi, les partis de l’opposition ne sont pas vraiment très en forme. Même s’ils travaillent à couver soigneusement leurs profondes plaies, on sent de loin que la machine a vraiment du mal à prendre. Ils recevront du soutien, mais la grosse équation sera la gestion de la cohésion à l’interne et des éventuels invités. Certifier qu’il n’aura pas de départs de ce côté est une hypothèse qui nécessite la prudence avant de la balayer. Dans ce jeu de déstabilisation réciproque, seuls les mieux organisés et les fins calculateurs s’en sortiront. La bataille sera rude. 2016 sonnera sans doute la fin d’une ère et le début d’une autre.
Hospice Alladayè
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