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Lutte contre le changement climatique/Sommet Onu : Yayi plaide pour des mesures urgentes et concrètes
Publié le mercredi 30 septembre 2015  |  Notre Voix
Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin




Sommet sur l’adoption du programme de développement pour l’après-2015

Table ronde : Sous-Thème 4 : «Protéger notre planète en luttant contre les changements climatiques»

Co-présidents : François HOLLANDE, Président de la République Française et Ollanta HUMALA, Président de la République du Pérou

Intervention du Président du Bénin au nom des PMA

Excellence Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Depuis quelques années, les scientifiques n’ont cessé de sonner l’alerte sur les conséquences des émissions en grandes quantités des gaz à effet de serre, provoquées par les activités humaines, à travers des modes de vie, de production et de consommation peu respectueux de l’environnement.

Il est heureux de constater qu’après plusieurs décennies de résistance et d’inaction, les sceptiques du changement climatique anthropique se soient rendus à l’évidence et aient pris conscience de la nécessité d’arrêter puis d’inverser la tendance à l’effondrement des écosystèmes marqué par la hausse des températures moyennes de l’air et de l’océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace, l’érosion côtière, l’augmentation du niveau moyen de la mer, ainsi que l’intensification des catastrophes naturelles et des phénomènes climatiques extrême à l’échelle mondial.

Il était temps, devrais-je dire, car le réchauffement de la planète introduit un facteur supplémentaire d’inégalité et de disparité entre les différentes zones géographiques du globe. Ainsi, alors que les Pays les Moyens Avancés (PMA) sont les moins pollueurs, ils sont les plus affectés et se retrouvent, le plus souvent, impuissants, devant les effets néfastes des changements climatiques. Ils ne parviennent pas non plus à toujours bénéficier des mécanismes mis en place dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques à cause de la complexité des modalités et procédures d’accès aux ressources.

L’agenda 2030 articulé autour des Objectifs de Développement Durable (ODD) constitue à cet égard, un référentiel commun et unique pour repenser les politiques de développement, à la lumière des leçons apprises des expériences passées. Les PMA insistent par conséquent, sur la nécessité de promouvoir des mécanismes de renforcement des capacités de planification, de transfert de technologie de financement et de gestion efficaces des mesures d’adaptation à prendre, en tenant compte des groupes sensibles à savoir les femmes, les jeunes et les collectivités locales marginalisées.

Il nous faut, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, agir dès à présent, afin d’écarter les périls qui menacent l’humanité, en prenant des mesures urgentes et concrètes permettant de renforcer la capacité d’adaptation et la résilience des pays particulièrement vulnérables, tels que les Petits Etats Insulaires du Groupe PMA. Nous ne devons pas non plus perdre de vue les nouvelles menaces auxquelles sont exposés les pays côtiers face au phénomène de l’érosion côtière.

C’est pour l’ensemble de ces raisons que, Monsieur Le Président François Hollande, cher ami, la vingt-et-unième (21ème) Conférence des Etats Parties à la Convention- Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la onzième (11ème) session de la Réunion des Parties au Protocole de Kyoto que vous accueillerez, dans la belle ville Lumière, Paris, en décembre 2015, doivent déboucher sur un accord ambitieux, global et contraignant.

En saluant le leadership de la France, je voudrais vous convier à œuvrer au succès de cette importante rencontre et qu’en application du principe de la responsabilité commune mais différenciée, les Pays Développés, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre montrent l’exemple. Bien entendu, il est du devoir de tous les Etats de trouver un accord contraignant susceptible de créer des conditions adéquates pour la protection de la planète au profit des générations futures.

Nous devrons à cet effet, honorer les engagements souscrits, au titre du Fonds Vert pour le Climat, en mobilisant la centaine de milliards de dollars, d’ici 2020, pour aider les Pays en développement à répondre à l’impact des changements climatiques.

La lutte contre le changement climatique requiert la contribution de tous : les Gouvernements, la Société civile, le Secteur privé, les Collectivités décentralisées, les Scientifiques, etc. Elle appelle également une solidarité internationale sans faille Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire, afin de conjurer les menaces persistantes que fait peser la modification du climat sur la planète terre. Ensemble, œuvrons pour la réussite de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable. Nous avons tous à y gagner.


Je vous remercie de votre aimable attention.


Réunion de haut niveau sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes



Intervention du Chef de l’Etat à l’Onu


Excellence Monsieur le Président de la République Populaire de Chine,

Excellences Mesdames et Messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations-Unies,

Honorables Délégués,

Mesdames et Messieurs,



C’est pour moi, un grand honneur de participer à la présente réunion de haut niveau de mobilisation en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ». Il s’agit d’une heureuse initiative qui nous offre l’opportunité de poser de nouveaux jalons, sur la voie de la réalisation de l’égalité complète du genre et de l’émancipation de la femme dans sa dimension d’Etre Humain.

Je salue la République Populaire de Chine pour son soutien à la cause du genre et l’ONU-Femmes pour son profond attachement à la mise en œuvre des différents instruments internationaux, régionaux et sous régionaux de promotion du genre et de l’autonomisation des femmes.

Au Bénin, la prise en compte de la dimension genre se manifeste sur plusieurs axes d’actions, tels que l’adhésion à des instruments internationaux, l’aménagement d’un cadre légal de lutte contre la discrimination basée sur le genre, la mise en place de mécanisme de financement et de promotion du genre et la prise de mesures concrètes impactant le vécu quotidien des couches les plus vulnérables.

L’engagement du Bénin se traduit ainsi, à travers l’incorporation, dans l’arsenal juridique national, des différents instruments à valeurs partagées y compris notamment, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard de la Femme, la Plate forme d’Action de Beijing, la Résolution 1325 des Nations Unies, la Convention N° 100 concernant l’égalité de rémunération entre la main-d’œuvre féminine pour un travail de valeur égale, le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique et la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique.

Sur le plan réglementaire national, le Bénin dispose de plusieurs textes de loi protégeant la femme, dans divers domaines, tels que la pratique des mutilations génitales féminines ; la santé sexuelle et la reproduction ; la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/SIDA ; la répression du harcèlement sexuel ; la prévention et la répression des violences faites aux femmes, etc.

Au plan institutionnel, le Bénin a connu une avancée remarquable de 1998 à 2004 avec la création d’un Ministère chargé de la promotion de la femme, du Lycée des jeunes filles dans les Départements ; de l’ouverture avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), des centres de promotion des affaires dont un, spécifiquement dédié aux femmes (Women Business Promotion Center) ; de la création de l’Institut National de Promotion de la Femme ; de l’installation du Conseil national de promotion de l’Equité et de l’Egalité du genre ; la création d’un service d’écoute des victimes basées sur le genre dans les Centres de promotion sociales.

Prenant la mesure des enjeux au plan social, mon Gouvernement a pris plusieurs mesures parmi lesquelles on peut citer, non sans fierté, l’instauration de la gratuité progressive de l’enseignement avec l’exonération des frais de scolarité pour tous les enfants dans l’enseignement primaire et pour les filles au niveau du 1er cycle dans l’enseignement secondaire ; la prise en charge du tiers des frais de scolarisation des filles inscrites dans les filières techniques des écoles, lycées et Universités et l’octroi de bourses aux filles méritantes des différents cycles de l’enseignement ; la gratuité de la césarienne.



Distingués participants,

Mesdames et Messieurs,



Les femmes représentent 51,4% de la population béninoise et 58,3% d’entre elles vivent en milieu rural où elles participent, pour la plupart, à la main d’œuvre agricole. Cette importance démographique des femmes, leur rôle dans la stabilité des ménages et leur contribution dans le secteur de production des biens et services exigent que leur statut s’améliore significativement et que les mêmes chances d’accès à l’instruction soient données à toutes les couches de la population à travers la suppression de tous les comportements et les pratiques discriminatoires à l’égard de la femme.

C’est pourquoi mon Gouvernement, dans l’optique de renforcer l’autonomisation économique des femmes, a mis en place plusieurs programmes et mécanismes de financement, notamment le programme de microcrédits au plus pauvres dont 98% des bénéficiaires sont des femmes ; le fonds d’appui aux activités Agricoles et Rurales (FAAR) qui a impacté 1541 personnes dont 926 femmes soit (60%) des bénéficiaires de 2010 à 2013, le programme d’appui et d’octroi de matériels aux groupements féminins ou à dominance féminine dans le domaine de la transformation des produits du secteur primaire qui a pu impacter près de 425 groupements.

Au total, les mesures prises et les actions menées par mon pays, le Bénin, ont permis d’enregistrer des améliorations au niveau, de la participation des femmes au processus du développement, de la scolarisation des filles avec une quasi parité au primaire et au secondaire et des taux de parité qui s’établissent respectivement à 95% et 76%, de l’alphabétisation et de l’autonomisation des femmes grâce à l’augmentation ou la stabilité de leurs revenus et pouvoir d’achat.

Je ne saurais, pour autant, occulter les nombreux défis qui restent à relever car la participation de la femme béninoise au processus de développement et de prise de décision demeure encore très loin de l’objectif de la parité. En dehors de la sphère politique, il existe toujours des disparités dans les autres secteurs (économique, social et culturel), dues à l’insuffisance de la prise en compte de l’approche genre dans la programmation des interventions et à la faible documentation de l’impact différencié des actions sur les femmes et les hommes.

C’est dire que le chemin de l’égalité du genre et de l’autonomisation des femmes reste encore parsemé d’embûches culturels, religieux et socioéconomiques qui relèguent les femmes au second plan avec des conséquences négatives dont les impacts affectent aussi bien les femmes, les enfants, les jeunes , les hommes, et par conséquent, la société toute entière.



Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,



Pour la réalisation de cette grande vision de l’égalité genre et de l’autonomisation des femmes, permettez-moi de lancer quelques pistes de réflexions :



un leadership politique fort et visionnaire est nécessaire au plus haut niveau de l’Etat ;
Ce leadership transformateur doit être accompagné d’une politique efficace et des mesures législatives visant l’égalité genre et l’autonomisation des femmes ; l’option de la représentation proportionnelle qui a donné des résultats dans certains cas, pourrait être, à cet égard, davantage explorée ;
La présence des femmes, dans le tissu productif et la prise de décision, pourrait aussi être effective et significative si des programmes de coaching étaient mis en place afin de les préparer à jouer un rôle d’influence et de leadership dans la société civile, les partis politiques, les médias, les organisations communautaires et le secteur privé.
Je voudrais pour terminer mon propos, souligner que toute stratégie de réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes doit, tout en prenant en compte les bonnes pratiques et réussites d’ailleurs, s’inspirer de l’histoire, du contexte politique, de l’évolution socioéconomique et culturelle propres à chaque peuple.



Je vous remercie.
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