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Révision de la constitution : Le carton rouge du Prd à Boni Yayi
Publié le lundi 9 septembre 2013   |  jolome.com


Le
© Autre presse par DR
Le président de la République S.E.M Bony Yayi


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Le Prd, l’une des dernières formations à se prononcer officiellement sur la question de la révision de la constitution a enfin clarifié sa position. A l’occasion de la quatrième édition de l’université de vacances du grand parti d’opposition, le président Adrien Houngbédji et ses militants ont dit un " non " catégorique à la réforme constitutionnelle. Pour symboliser son objection, le challenger des deux dernières élections présidentielles dit donner un carton rouge à son vainqueur.

Le parti du renouveau démocratique est certainement l’un des derniers partis politiques, du moins les plus représentatifs, à donner sa position sur la question de la réforme constitutionnelle qui s’impose à la Une de l’actualité nationale depuis un moment. Pour s’aligner, le parti des Tchoko-tchoko a trouvé une option plutôt particulière, de quoi convaincre qu’elle a mené une réflexion sérieuse sur la question. D’ailleurs, les nombreuses communications présentées à ce sujet au cours de l’université de vacances, initiée par le parti depuis quatre ans l’illustrent bien.

Carton rouge !

" Carton rouge Messieurs ! Carton rouge ", c’est le mot d’ordre lancé samedi dernier par le président Adrien Houngbédji, provoquant une liesse dans la grande foule mobilisée à Djeffa dans la commune de Sèmè-Podji pour la circonstance. Suivra un mouvement d’ensemble enthousiaste mais plutôt prémédité : tous mettent la main à la poche, sortent un carton rouge et l’exhibent, sous le regard frustré des représentants de la mouvance présidentielle>

Le leader des Tchoko-tchoko pouvait donc continuer en s’interrogeant : " Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code Pénal l’a déjà fait. Pour pérenniser la CENA ? Le nouveau Code Electoral l’a déjà fait. Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Les initiatives gouvernementale et parlementaire engorgent déjà à tel point l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, qu’elle n’arrive pas à les examiner. Tout ce remue- ménage, tout ce désordre, pour si peu ? ". Pour conclure son exposé fait de question-réponses, Adrien Houngbédji conclura que " la vérité c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions réelles. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils ne le diront pas, parce qu’ils savent que notre peuple est contre toute forme de révision opportuniste. " Le Prd se dit donc résolument contre " un projet de révision qui laisse planer le doute sur les intentions réelles de ses auteurs (…) qui ne s’appuie pas sur un dialogue politique inclusif national, et ne débouche pas sur un consensus, (…) qui déséquilibre la répartition des pouvoirs entre les institutions, (…) qui menace la paix et la cohésion nationale, (…) qui nous divise et nous détourne des vraies priorités et des problèmes réels de nos populations.

Les priorités selon le Prd

En effet, le politicien de Porto-Novo ne s’est pas limité au simple rejet du projet de révision de la constitution. Il s’est également évertué à énumérer un certain nombre de sujets qui devraient constituer les priorités du régime en place. Ce faisant, Me Adrien Houngbédji renvoie à la question du " PVI renvoyé au cimetière des éléphants blancs " ; du " coton qui bascule de réforme en réforme et de contre-performance en contre-performance, du " RAMU qui suscite de nombreuses inquiétudes parce que sa mise en œuvre répond à des règles et techniques universellement admises que le Gouvernement tente chez nous de noyer une fois encore dans une propagande inopportune ". De même, la lutte engagée contre la vente de l’essence de la contrebande n’est pas acceptable, selon le président du Prd. Vouloir supprimer cette activité sans régler préalablement les questions de réinsertion des acteurs n’est pas juste, selon l’acteur politique car elle constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations.

Cristallisation
A bien y voir, il ne manquait plus que cette sortie tant attendue de Me Adrien Houngbédji pour révéler la totalité de la crise qui s’est emparée de notre pays depuis l’avènement de la réforme constitutionnelle. Que l’opposant, visiblement le plus proche du pouvoir et qui serait même, aux dires du Secrétaire Général de la Présidence, dans un " partenariat stratégique " avec le pouvoir, parviennent à faire des critiques, comme celles auxquelles l’on a assisté samedi dernier, devrait être très indicatif pour le chef de l’Etat et son gouvernement. Le climat devient de plus en plus tendu et les mêmes mots reviennent presque toutes les fois : diversion, provocation et intimidation du régime en place. Il parait donc plus que jamais opportun de réviser d’abord le mode de gouvernance.

Vitali Boton

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