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Jeunesse et engagement politique : Faut-il négocier ou arracher le pouvoir en 2016?
Publié le jeudi 1 octobre 2015  |  La Nouvelle Expression
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© Autre presse par DR
Des participants au Camp de la Jeunesse





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01 Octobre 2015
Jeunesse et engagement politique : Faut-il négocier ou arracher le pouvoir en 2016?
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Tous les signaux d’un conflit de génération sont annoncés dans le cadre de la présidentielle de 2016. Pour preuve, la rencontre avec les associations et mouvements de jeunesse, tenue au CNCB le week-end dernier pour définir le profil du prochain président de la République, est annonciatrice de la volonté de rupture qui se profile à l’horizon.



Les mots et groupes de mots « rupture », « président né après le 1er janvier 1960 », « arracher le pouvoir » ont été tour à tour prononcés par les principaux orateurs venus de tous les départements du Bénin pour prendre part à la séance d’échanges entre mouvements et associations de jeunesse tenue le week-end dernier. Qu’il s’agisse des Potiers de la République, des Bâtisseurs, des Jeunes leaders, et bien d’autres, les jeunes ont passé au crible la gestion du pays par les anciens et en ont conclu à un échec patent.

Ils souhaitent désormais que le prochain président de la République sorte de leurs rangs. Pour corroborer cet argumentaire, les jeunes réunis, agitent l’idée d’une candidature jeune au sein de la classe politique, toutes tendances confondues. Ces jeunes ont développé l’absence de vision des anciens et déploré le taux de chômage accru au sein de la jeunesse. Ils pensent qu’un homme issu de leur génération serait plus proche de leurs préoccupations et de leurs aspirations. D’autres associations proches de la mouvance ont proposé la négociation avec les anciens qui détiennent la réalité du pouvoir et qui sont encore engagés dans la course à la présidentielle. Vives réactions et tollé général. Puisque selon la grande majorité, le pouvoir ne se négocie pas mais s’arrache, créant de ce fait un conflit de générations.



L’histoire européenne



Selon les sociologues, le conflit œdipien constitue un ciment unificateur fort et subtil dans le monde éclaté des jeunes en général. Quelles que soient les différences existant entre eux, ils ont tous des vues qui les séparent de leurs pères. Quant aux personnages qui appartiennent à la vieille génération, ils consacrent leur vie au travail, à la responsabilité individuelle et à comprendre les hommes. Ils n’arrivent pas à saisir les conditions historiques qui modifient la vie et les engagements des jeunes. Leurs valeurs sont tout à la fois admirables et anachroniques. L’un des personnages de la jeune génération, l’écrivain Heinrich Bermann, véritable interprète de la vision nostalgique du monde moderne de Schnitzler, est également habité par la haine à l’égard du père. Le père d’Heinrich est un Juif libéral dont la carrière politique fut détruite par la montée de l’antisémitisme.

La sagesse existentielle du fils va de pair avec le rejet des illusions rationalistes du père. Il accepte le côté contradictoire de la nouvelle réalité sociale et considère que toutes les options prises par ses contemporains n’ont qu’une valeur subjective. «Je ne me situe pas au-dessus des partis», dit-il, « mais je me range plutôt avec tous ou me dresse contre tous. Je ne crois pas à la justice divine (celle du père) mais à une justice dialectique». Alors que les pères voyaient, en toute naïveté, la vie publique comme support de l’action sociale en Allemagne, les fils, souffrant de la perte du contrôle de leur vie et de leur devenir, n’y voyaient plus qu’une question d’engagement personnel.

Brice OGOUBIYI
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