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Pré-rentrée académique 2015-2016 à Parakou: Manque d’infrastructures, de mobiliers et d’enseignants : le hic !
Publié le vendredi 2 octobre 2015  |  La Nation
Enseignants
© Autre presse par DR
Enseignants de l` ecole beninoise




Sauf changement de date de dernière heure, enseignants, écoliers et élèves feront leur retour dans les établissements scolaires dès le lundi 5 octobre prochain, après deux à trois mois de vacances. A Parakou, les préparatifs de la rentrée vont bon train. Mais la pénurie de salles, de mobiliers scolaires et d’enseignants qualifiés face à la pléthore d’élèves et d’écoliers, constitue un casse-tête pour les chefs d’établissement.

Si les portes de nombre d’établissements primaires restent encore fermées, force est de constater que l’heure n’est pas de tout repos dans les collèges et lycées de Parakou. Au CEG Hubert Maga, le censeur Françoise Idohou Yarou indique que tout est fin prêt pour le démarrage effectif des activités pédagogiques dès la semaine prochaine. Dans ce collège, l’un des plus grands de la ville, la liste des anciens élèves est déjà finalisée ; celle des nouveaux est en cours d’établissement tout comme les emplois du temps, en attendant l’examen des cas de transferts pour déceler les fraudes éventuelles des exclus d’autres établissements pour indiscipline ou insuffisance de travail.

Au CEG Zongo, c’est pareil. « Ici, nous avons déjà fini avec l’emploi du temps des professeurs et celui des salles et des différentes promotions sera bientôt affiché», confie Abdoulaye Issifou, censeur du collège, affairé avec cinq autres collègues enseignants dans son bureau. Des ouvriers seront recrutés pour procéder dans le week-end au nettoyage de l’enceinte et des abords de collège envahi par les mauvaises herbes, poursuit-il.
Partout, les censeurs s’affairent également à corriger les éventuelles erreurs sur les bulletins de note des élèves qui viennent réclamer. C’est le cas de la nommée Hawaou Z. de la Terminale A2C du CEG Hubert Maga dont le bulletin porte les mentions « redoublant» et «exclu» et 08,06/20 comme moyenne. L’élève qui est passée par l’intermédiaire d’un enseignant, dit avoir fait la classe pour la première fois dans cet établissement, qu’elle était transférée d’un autre collège. Après vérification sur place, son nom ne figure nulle pas dans les dossiers de transfert. Un autre cas de réclamation s’est révélé plutôt pertinent. Sur le bulletin de l’élève, sont mentionnés : «Redoublant » et «exclu», alors qu’il passe régulièrement en classe supérieure car après calcul, il a obtenu plus de 10/20 de moyenne. « Par rapport aux bulletins, il y a quelques petites erreurs. C’est tout à fait normal. C’est l’homme qui est sur la machine et il suffit de mettre un «2» à la place de «1», et les erreurs surviennent. Les élèves réclament et si c’est justifié, nous corrigeons », laisse entendre Abdoulaye Issifou, censeur au CEG Zongo.

Casse-tête

Il est question aussi pour les censorats de s’assurer de la présence effective des enseignants affectés dans leurs établissements afin de voir là où il y a manque de professeurs et rechercher les profils en vue de satisfaire le besoin des quotas horaires par matière et par classe. «Là où nous avons souvent de problème, c’est au niveau des professeurs qualifiés de mathématiques, de français et de philosophie qui sont rares sur le marché», signale Françoise Idohou Yarou, censeur au CEG Hubert Maga. A cet effet, priorité est donnée aux enseignants ayant déjà la main: ceux qui ont une certaine expérience dans le domaine et qui se sont faits former et ce, au détriment des jeunes sortis fraîchement des universités sans aucune formation pédagogique mais qui sont nombreux à déposer les dossiers de recrutement des vacataires, indique-t-elle. «L’éducation ne doit pas être la panacée pour le chômage des jeunes diplômés. Car il faut une formation adéquate pour pouvoir enseigner. L’enseignement doit être une chasse gardée des professionnels», justifie-t-elle.
A cela, s’ajoute le manque de salles de classe et de mobiliers. C’est le cas au CEG Albarika où sont classés 803 nouveaux collégiens. Cet établissement ne dispose que de 42 salles de classe pour abriter environ 5.000 élèves et à peu près 90 groupes pédagogiques cette année. En attendant que la collecte de dons et de souscriptions volontaires lancée par l’Amicale des anciens élèves dudit collège ne porte ses fruits, les responsables de l’établissement devront faire face une fois encore à ce manque criard de locaux de formation.
La situation est pareille au CEG Zongo. « Comme tous les grands collèges de Parakou, nous avons ce problème. Nous aurons 85 à 88 groupes pédagogiques pour une cinquantaine de salles de cours; ce qui fait un gap de plus de 30 salles», fait savoir Abdoulaye Issifou, censeur du CEG Zongo. «C’est toute une gymnastique pour pouvoir élaborer les emplois du temps; mais les 671 admis au Certificat d’études primaires (CEP) classés dans ce collège seront fixés afin qu’ils ne se baladent pas dans l’établissement et se trompent de salle», dit-il.
Au CEG Hubert Maga, 838 nouveaux collégiens y sont classés alors que le collège ne dispose que de 54 salles de cours au total. «Le nombre de classes n’augmente pas mais le nombre d’élèves ne cesse de grimper, ce qui crée une pénurie de salles de cours, d’où le phénomène des salles volantes », analyse Machioudou Maboudou Cissé, censeur adjoint dudit collège. Pour cette année 2015-2016, le CEG Hubert Maga comptera 95 ou 96 groupes pédagogiques, souligne-t-il. La pléthore est particulièrement prononcée dans les classes de 6è et de 4è. En effet, il y a trop de redoublants dans ces classes: des gens qui font deux, trois fois ou même plus sans s’inquiéter d’être exclus, du fait d’un décret qui demande aux chefs d’établissement de les garder quelque soit la moyenne qu’ils obtiennent, se désole le censeur du CEG Hubert Maga. « Si nous voulons que nos enfants réussissent, estime Françoise Idohou Yarou, on ne doit pas sacrifier leur éducation. Car si elle est ratée, ils vont devenir plus tard des malfrats, des escrocs qui vont nous rendre la vie difficile ». Françoise Idohou Yarou déplore l’inadéquation de la politique de l’Education nationale avec les problèmes qui se posent sur le terrain. «Aussi, les subventions ne viennent-elles pas à temps. L’année passée, ce n’est qu’en mai que nous les avons eues. Et, on ne nous donne même pas tout», fustige-t-elle.
Par ailleurs, le démarrage des activités pédagogiques risque de connaître de sérieux flottements dans plusieurs écoles primaires de Parakou, notamment à Tourou, Ganou, A la Gare, et d’autres localités où des toitures et des murs de salles sont endommagés suite aux tornades et orages de cette saison des pluies dans le septentrion. Des tables et bancs et autres mobiliers sont endommagés ou volés par endroits. A défaut de subventions étatiques conséquentes, les regards sont tournés vers l’administration locale. Le maire Karimou Adamou Souradjou est allé constater mercredi dernier l’état de délabrement de certaines infrastructures scolaires et a promis apporter des solutions dans un bref délai.


Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
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