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Après sa nouvelle victoire sur le Gouvernement : l’Unamab, un syndicalisme jusqu’au bout de la toge
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
Les magistrats en grève




En grève depuis le mois dernier à cause du différend qui l’oppose au Gouvernement au sujet des modalités pratiques pour l’organisation du concours destiné au recrutement de 40 auditeurs de justice, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a réussi à faire courber l’échine à l’Exécutif. Une victoire qui n’était pas gagnée d’avance, et, qui illustre l’efficacité des luttes syndicales menées par elle ces dernières années.

Le 02 octobre dernier, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a publié un communiqué dans lequel elle fait le point d’une rencontre du 1er octobre dernier au cours de laquelle son bureau exécutif a échangé avec une délégation gouvernementale conduite par François Abiola le Vice-premier ministre chargé de l’enseignement supérieur. Il faut en retenir principalement, que, l’Exécutif accède à toutes les revendications de l’Unamab dans le conflit qui les oppose et qui découle des conditions relatives à l’organisation du concours de recrutement de 40 auditeurs de justice qui était initialement prévu pour la fin du mois de novembre. Si selon la teneur de son communiqué, l’Unamab attend l’abrogation de l’arrêté interministériel du 17 juin 2015 et « la publication de la version authentique du communiqué tendant à la suspension du processus de recrutement frauduleux enclenché pour convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire », il sonne comme une évidence que le Gouvernement ne tardera pas à le faire. Une victoire qui fait de l’Unamab, un syndicat entièrement à part qui est parvenu contrairement à d’autres à faire reculer le Gouvernement dans plusieurs différends qui les ont opposés par le passé. C’est ainsi que l’Exécutif qui a voulu faire voter par la précédente législature de l’Assemblée nationale une loi pour interdire aux magistrats de faire grève, a été contraint de battre en retraite. Au temps fort de cette lutte qui a été âpre, les magistrats étaient allés jusqu’à placarder dans les tribunaux les noms des députés qui étaient en première ligne pour défendre cette loi. Avant cela, un syndicat jugé comme étant inféodé au Gouvernement avait été créé pour contrebalancer le poids de l’Unamab. Mais cette manœuvre n’a pas fait long feu. Même dans le conflit actuel qui est sur le point de prendre fin, l’Unamab aura subi les attaques de plusieurs membres de la mouvance présidentielle, notamment de ministres et de députés qui se sont insurgés contre le fait que les ressortissants de la partie septentrionale du Bénin ne seraient pas suffisamment présents dans le corps des magistrats. Si pour certains les méthodes de l’Unamab sont radicales quand elle veut parvenir à ses fins, il est vrai qu’elle n’hésite pas à aller jusqu’à la paralysie des tribunaux. D’ailleurs de 72h par semaine, sa grève actuelle était passée à 05 jours par semaine. De plus, ses relations n’ont jamais été vraiment apaisées avec le pouvoir actuel. En 2011, Marie-EliseGbèdo à l’époque Garde des sceaux avait accusé les magistrats d’être corrompus. Une déclaration qui a contribué à vicier davantage les rapports entre les deux parties, avant que le Chef de l’Etat lui-même n’en rajoute une couche le 1er octobre 2013 par le truchement d’Ousmane Batoko le président de la Cour suprême. A ce dernier à qui il avait accordé une audience ce jour-là, Boni Yayiaurait déclaré que tout l’appareil judiciaire était corrompu. En septembre dernier, le Chef de l’Etat déclarait qu’il fallait réformer le secteur judiciaire. Si tout au long de ces dernières années, l’Unamab est surtout montée au créneau pour des revendications corporatistes tout en faisant de l’indépendance du pouvoir judicaire et du respect de l’Etat de droit d’autres points essentiels de sa lutte, sa figure de proue est incontestablement Michel Adjaka qui en est le président. Ce dernier, utilise abondamment les médias et mais aussi les réseaux sociaux pour répondre du tac au toc à l’Exécutif qu’il prend régulièrement à la gorge lorsque le torchon brûle entre les deux parties.

Bernado Mariano Houenoussi
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