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Le Matinal N° 4180 du 6/9/2013

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Extraits de l’allocution de Houngbédji
Publié le lundi 9 septembre 2013   |  Le Matinal


Nouvel
© Autre presse par DR
Nouvel Porto-Novo : Me Adrien Houngbédji leader du parti du renouveau démocratique Prd conforte les détracteurs de Océni Moukaram


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En effet, à la crise politique, née des lendemains de l’élection présidentielle de mars 2011, succède une crise économique et sociale pernicieuse sur fond de crise de confiance exacerbée. Les populations du Benin vivent dans une incertitude grandissante et une inquiétude de plus en plus croissante. Les partenaires au développement devisent sur les indicateurs chrysogènes non sans appréhension.

Malheureusement, aux appels pressants des forces politiques et sociales pour
un dialogue politique national inclusif, le gouvernement préfère jouer la carte de la
diversion, de la provocation et de l’intimidation. Diversion, lorsqu’il prétend
que le mal dont souffre le Bénin réside dans sa Constitution qu’il lui faut à tout prix
réviser, cette même Constitution qui depuis 23 ans permet à nos institutions
de fonctionner cahin caha, mais sans crise majeure.

Provocation, lorsqu’il dresse

une partie du pays contre l’autre, dans des marches et des discours qui loin de renforcer la cohésion du pays, l’exposent au contraire aux démons de la division.
Intimidation enfin lorsqu’il prétend venir à bout de la réprobation générale en
déployant les forces de sécurité contre de paisibles populations.

Le PRD ne restera pas passif devant la diversion, la provocation et l’intimidation : si
le Gouvernement ne nous écoute pas, nous changerons de braquet. Qu’il revisite
l’Histoire et même les événements contemporains : il arrive un moment où les
forces de sécurité lancées aux trousses du peuple, finissent par fraterniser avec le peuple

Chers Amis, Chers Militants Ne nous leurrons pas ! La démocratie béninoise montre
des signes évidents d’essoufflement. Aux frustrations politiques se sont ajoutées les frustrations économiques et sociales. L’instrumentalisation impudique de nos diversités ethniques et régionale exacerbe les tensions.

La coupe est pleine ! Nous devons à tout prix éviter qu’elle ne déborde. Nous devons faire l’économie de toute situation d’affrontements internes aux conséquences incalculables dont les implications peuvent s’avérer désastreuses pour le Bénin tout

entier, et même pour notre sous-région déjà marquée par des conflits à peine résolus.
Le Bénin partage plus de 800 km de frontière avec le pays le plus peuplé d’Afrique, le
Nigéria, dont on connaît les difficultés actuelles face au phénomène Boko Haram.

Après la guerre civile en Côte d’Ivoire, puis la récente déstabilisation du Mali par
les ‘’djihadistes’’, le Benin ne peut se payer, à son tour, le luxe d’une crise ouverte qui
l’éloignera davantage des préoccupations pressantes des populations qui sont relatives à la faim, la santé, et l’éducation.

Nul ne peut contester et nul ne conteste la nécessité d’engager des réformes dans notre pays. Mais encore faut-il les entreprendre avec humilité, avec clairvoyance, en y associant toutes les compétences, et en tirant leçon des échecs passés.

Nous n’avons pas fini de faire le deuil du PVI renvoyé au cimetière des éléphants
blancs ; ni celui du coton qui bascule de réforme en réforme et de contre-performance
en contre-performance.

Que dire du RAMU qui suscite de nombreuses inquiétudes parce que sa mise en oeuvre répond à des règles et techniques universellement admises que le Gouvernement tente chez nous de noyer une fois encore dans une propagande
inopportune.

Nous sommes tout aussi préoccupés par la lutte engagée par le Gouvernement
contre la vente de l’essence kpayo. Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer
cette activité qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source
de revenus de la frange la plus démunie de nos populations, sans avoir résolu le
problème de la réinsertion des acteurs de ce secteur.

Il est inacceptable que la

répression s’abatte avec férocité sur les vendeurs de kpayo dans certaines
régions ; que l’on y casse, que l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on
se montre tolérant. De changement en émergence, d’émergence en refondation, le gouvernement de notre pays s’est illustré par les chantiers non achevés.

Et c’est dans ce contexte de réformes mal engagées et non abouties qu’il fonce tête baissée
dans un projet de révision constitutionnelle aux objectifs non élucidés.
Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code Pénal l’a déjà fait.

Pour pérenniser la CENA ? Le nouveau Code Electoral l’a déjà fait.

Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Celles d’initiative gouvernementale et parlementaire engorgent déjà à tel point l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, qu’elle n’arrive pas à les examiner. Tout ce remue- ménage,
tout ce désordre, pour si peu ?
La vérité c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions réelles.

Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils ne le diront pas, parce
qu’ils savent que notre peuple est contre toute forme de révision opportuniste.

Carton rouge Messieurs ! Carton rouge Nous sommes contre un projet de révision qui laisse planer le doute sur les intentions réelles de ses auteurs. Nous sommes contre un projet de révision qui ne s’appuie pas sur un dialogue politique inclusif national, et ne débouche pas sur un consensus. Nous sommes contre un
projet de révision qui déséquilibre la répartition des pouvoirs entre les institutions.

Nous sommes contre un projet de révision qui menace la paix et la cohésion
nationale. Nous sommes contre un projet de révision qui nous divise et nous détourne des vraies priorités et des problèmes réels de nos populations.

Chers Amis,Chers Militants

Notre position n’est pas nouvelle. Je ne peux que renvoyer à notre Congrès du 15 février 2012 et au séminaire que nous avons organisé sur le sujet. Nous avions vu juste. Le dialogue politique inclusif et le consensus sont le passage obligé de toute réforme constitutionnelle. C’est pourquoi nous voulons faire de ces assises une pause, pour réfléchir sérieusement sur l’état des lieux de notre démocratie et
sur son devenir. L’expérience des « oiseaux rares » a suffisamment montré ses limites.

Des débats doivent être engagés à partir de votre UV pour une réforme profonde de notre système partisan, des réformes mieux pensées, des réformes concertées pour donner un nouveau souffle à notre démocratie et nous engager – enfin – sur la voie du développement.
Militantes et Militants, chers participants,

Au cours des présentes assises, vous aurez donc à réfléchir sur l’état de notre démocratie, notamment sur le système partisan qui confine de fait les partis politiques dans les seconds depuis l’avènement du renouveau démocratique au Bénin. En réfléchissant sur cette question, vous aurez, à opiner sur les réformes qui permettent aux partis politiques de jouer véritablement leur rôle d’animateur de la vie politique.

Pour vous accompagner dans vos réflexions, vous aurez l’opportunité d’écouter
des spécialistes qui vous entretiendront sur divers thèmes ayant rapport avec
le sujet.

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