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La Presse du Jour N° 1966 du 9/9/2013

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Université de vacances 2013 du Prd : les fondements du carton rouge de Houngbédji à la révision
Publié le mardi 10 septembre 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Nouvel Porto-Novo : Me Adrien Houngbédji leader du parti du renouveau démocratique Prd


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L’édition 2013 de l’Université de vacances s’est achevée ce samedi au Stade municipal de Djeffa à Sèmè-Kpodji avec une désillusion pour le président Yayi.


Le thème principal de l’Université de vacances : » La démocratie au Bénin : état des lieux » s’inscrit, selon le rapport général présenté par Mme Colette Houéto, dans le cadre des problèmes politiques, économiques, sociaux et moraux qui dominent l’actualité nationale. Parti de débats, le Prd s’est réuni en une université de vacances, rendez-vous annuel depuis 2011, pour revisiter, examiner les fondamentaux de la démocratie et prendre des positions déterminantes en ces moments de crise, de perte de confiance des citoyens en toutes les institutions, de fragilité, de contre-performance et d’imprévisibilité du fonctionnement des corps intermédiaires que sont les partis politiques, les Ong, les syndicats et les forces religieuses. Pour former et développer le leadership des jeunes et cadres du parti, ce forum de formation pour défendre la démocratie, en la rendant plus efficace et plus vivant à travers leurs engagements, leurs travaux, leurs prises de position et leurs recommandations, a été ouvert à des communicateurs pertinents et rigoureux même si certains sont partisans.

La première communication a porté sur les fondements du régime démocratique du Bénin depuis 1990. Elle a été développée par le professeur Christophe KOUGNIA-ZONDE, juriste et politologue. La deuxième communication a porté sur la gouvernance économique au Bénin. Elle a été développée par le prof Mathias HOUNKPE, politologue. La troisième communication était axée sur la gouvernance économique. Elle a été développée par le professeur Grégoire BALARO, économètre. La quatrième communication a porté sur la gouvernance sociale au Bénin. Développée par le professeur Jean-Claude HOUNMENOU, psychopédagogue et psycho-sociologue, elle a été illustrée par d’exemples concrets.

L’Université de vacances a enregistré, à l’ouverture, plus de cinq mille (5.000) personnes, dont plusieurs jeunes et cadres de la société civile, militants, sympathisants et amis du PRD presque tous habillés en blanc. Dans son speech, le ministre chargé des relations avec les institutions, Bio Torou Orou Djiwa a notamment manifesté sa sensibilité aux valeurs de paix dont est empreint l’hymne du PRD exécuté par les majorettes du parti. Il a aussi transmis les vœux de bon succès du président de la République aux travaux de l’Université de vacances du PRD. A son tour, le président du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, Robert Antoine Detchénou a, plus spécifiquement, invité les militants à approfondir les contours et la réalité, dans notre pays, du concept de l’unité nationale. Il a rassuré le président du Prd que le mouvement qu’il préside se rapprochera davantage de lui pour échanger, en toute sérénité et responsabilité, sur les problèmes qui préoccupent les Béninois.

Le réquisitoire de Me Houngbédji

Le Benin vit aujourd’hui dans un climat de fortes tensions, de divisions ouvertes, de malaise profond altératif de la cohésion sociale, du développement et du bien-être de nos populations, a laissé entendre Me Adrien Houngbédji. À cette crise politique, conclut le leader du Prd, née des lendemains de l’élection présidentielle de 2011, succèdent une crise économique et sociale pernicieuse sur fond de crise de confiance exacerbée, une incertitude grandissante et une inquiétude de plus en plus croissante. Les partenaires au développement devisent sur les indicateurs les plus pessimistes non sans appréhension. Il évoque les malaises du pays puis brandit un carton rouge contre la révision de la constitution. » Le PRD ne restera pas passif devant la diversion, la provocation et l’intimidation : si le Gouvernement ne nous écoute pas, nous changerons de braquet. Qu’il revisite l’Histoire et même les événements contemporains : il arrive un moment où les forces de sécurité lancées aux trousses du peuple finissent par fraterniser avec le peuple.

» Chers Amis, Chers MilitantsNe nous leurrons pas ! La démocratie béninoise montre des signes évidents d’essoufflement. Aux frustrations politiques se sont ajoutées les frustrations économiques et sociale.

L’instrumenta-lisation impudique de nos diversités ethniques et régionales exacerbe les tensions. La coupe est pleine ! Nous devons à tout prix éviter qu’elle ne déborde. Nous devons faire l’économie de toute situation d’affrontements internes aux conséquences incalculables dont les implications peuvent s’avérer désastreuses pour le Bénin tout entier, et même pour notre sous-région déjà marquée par des conflits à peine résolus. Le Bénin partage plus de 800 km de frontière avec le pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria, dont on connaît les difficultés actuelles face au phénomène Boko Haram. Après la guerre civile en Côte d’Ivoire, puis la récente déstabilisation du Mali par les »djihadistes », le Benin ne peut se payer, à son tour, le luxe d’une crise ouverte qui l’éloignera davantage des préoccupations pressantes des populations qui sont relatives à la faim, la santé, et l’éducation.

Nul ne peut contester et nul ne conteste la nécessité d’engager des réformes dans notre pays. Mais encore faut-il les entreprendre avec humilité, avec clairvoyance, en y associant toutes les compétences, et en tirant leçon des échecs passés. Nous n’avons pas fini de faire le deuil du PVI renvoyé au cimetière des éléphants blancs ; ni celui du coton qui bascule de réforme en réforme et de contre-performance en contre-performance. Que dire du RAMU qui suscite de nombreuses inquiétudes parce que sa mise en œuvre répond à des règles et techniques universellement admises que le Gouvernement tente chez nous de noyer une fois encore dans une propagande inopportune. Nous sommes tout aussi préoccupés par la lutte engagée par le Gouvernement contre la vente de l’essence kpayo.

Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer cette activité, qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations, sans avoir résolu le problème de la réinsertion des acteurs de ce secteur. Il est inacceptable que la répression s’abatte avec férocité sur les vendeurs de kpayo dans certaines régions ; que l’on y casse, que l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on se montre tolérant. De changement en émergence, d’émergence en refondation, le gouvernement de notre pays s’est illustré par les chantiers non achevés. Et c’est dans ce contexte de réformes mal engagées et non abouties qu’il fonce tête baissée dans un projet de révision constitutionnelle aux objectifs non élucidés. Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code Pénal l’a déjà fait.

Pour pérenniser la CENA ? Le nouveau Code Electoral l’a déjà fait. Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Celles d’initiative gouvernementale et parlementaire engorgent déjà à tel point l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, qu’elle n’arrive pas à les examiner. Tout ce remue-ménage, tout ce désordre, pour si peu? La vérité, c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions réelles. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils ne le diront pas, parce qu’ils savent que notre peuple est contre toute forme de révision opportuniste.
Carton rouge Messieurs ! Carton rouge !

Nous sommes contre un projet de révision qui laisse planer le doute sur les intentions réelles de ses auteurs. Nous sommes contre un projet de révision qui ne s’appuie pas sur un dialogue politique inclusif national, et ne débouche pas sur un consensus.

Nous sommes contre un projet de révision qui déséquilibre la répartition des pouvoirs entre les institutions. Nous sommes contre un projet de révision qui menace la paix et la cohésion nationale. Nous sommes contre un projet de révision qui nous divise et nous détourne des vraies priorités et des problèmes réels de nos populations « , a clarifié le leader des Tchoco-Tchoco. Le président Houngbédji considère qu’il est encore en forme pour vouloir d’une révision qui lui permettrait de se remettre en scelle. Mais il n’est point intéressé car il y a d’autres personnes capables de porter haut le flambeau du Parti aux prochaines élections.

Tobi P. Ahlonsou (Corresp Ouémé/Plateau)

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