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La Presse du Jour N° 1966 du 9/9/2013

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Lors de la rencontre avec une délégation d’Abomey : Yayi règle ses comptes avec l’opposition
Publié le mardi 10 septembre 2013   |  La Presse du Jour


Conférence
© aCotonou.com
Conférence de presse du président Thomas Yayi Boni


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Les forces de l’opposition et l’homme d’affaires Patrice Talon en ont eu pour leurs comptes avec Boni Yayi vendredi dernier à la Marina alors qu’il recevait une délégation d’Abomey venue le remercier pour avoir bouclé le financement de la route Akassato-Bohicon.

D’abord, le Chef de l’Etat a juré ne pas se prononcer sur la révision de la Constitution. Mais il a fini par le faire parce que la délégation d’Abomey a abordé le sujet. A l’arrivée, Boni Yayi n’y est pas allé du dos de la cuillère. Il a très tôt montré du doigt les vraies raisons et les vrais instigateurs de l’anti révision, donc des ennemis de la modernisation de la Constitution et du développement du Bénin. Pour le Chef de l’Etat, celui qui veut le «déstabiliser», c’est l’homme d’affaires Patrice Talon, même s’il n’a pas dit son nom.

Parce que, a-t-il indiqué, il lui a refusé de gagner plus 400 milliards par an sur le dos de l’Etat béninois dans le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi). « Tout le bruit que vous voyez-là, il y a les raisons ailleurs», a mentionné Yayi à l’assistance. Ensuite, le Président de la République a envoyé se faire foutre les partis politiques de l’opposition. Pour lui, au lieu que ces partis le soupçonnent de préparer une révision opportuniste de la Constitution pour s’éterniser au pouvoir, en «l’insultant» tout le temps, il vaudrait mieux pour eux de préparer leur projet de société pour 2016.

Le Chef de l’Etat s’étonne de ce qu’en 2009, lorsqu’il a envoyé ce projet de révision de la Constitution à l’Assemblée nationale, personne n’avait pipé mot et que c’est maintenant qu’on trouve à dire sur le même texte. Le Président de la République ne voulait pas parler, mais il a parlé quand même.
Première preuve pour faire douter les Béninois de sa sincérité
Il y a quelques mois lorsque Yayi a rencontré les zémidjan, il a déclaré qu’il ne se prononcera plus jamais sur le dossier de révision de la Constitution. En moins de trois mois, il vient de trahir cette promesse faite au peuple béninois. Face à ce premier exemple de brisure de la confiance, comment alors le croire encore ?

» On vous dit que c’est dans la loi. C’est faux ! « . Voilà un morceau choisi de la déclaration du Président Boni Yayi aux populations d’Abomey qu’il a rencontrées le vendredi dernier. Il leur a parlé à profusion de la révision de la Constitution. Il a cherché par tous les moyens à leur montrer que c’est lui qui a raison sur le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè et tous les autres en ce qui concerne la révision de la Constitution.

Les trois points auxquels s’accroche le gouvernement pour réclamer la révision inconditionnelle de la Constitution du 11 décembre 1990 ont été défendus devant ce parterre de gens que lui même a trouvé faible par rapport à son message. Car en abordant l’imprescriptibilité des crimes économiques, il a laissé entendre : » c’est trop fort pour vous « . Et il a commencé à dire que la Cour des comptes permettra de savoir combien le gouvernement a dépensé à chaque fois. Et comme si cela ne suffisait pas, le Président de la République a servi à ses hôtes que parce qu’on n’a pas créé la Cour des comptes, on a perdu 120 milliards de francs CFA. Et cela, c’est de l’eau pour vous, c’est de l’électricité gratuite pour vous, des routes pour vous « , a poursuivi le Président. Mais dans le fond, c’est que le Chef de l’Etat vient ainsi de trahir la promesse faite de ne plus parler de la révision de la constitution.

En son temps, plusieurs personnes, y compris des acteurs de la mouvance, ont laissé entendre que le Chef de l’Etat a déjà tout dit sur le dossier de révision de la Constitution. Mais le voilà qui, dans un ton similaire à son interview du 1er août 2012, a trahi sa promesse au peuple en insistant sur la révision de la Constitution et surtout en répondant aux observations du professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè et à tous ceux qui estiment que les arguments du gouvernement ne sont pas crédibles pour engager le Bénin dans une révision de la Constitution. Le Président est même allé jusqu’à déclarer : » on vous dit qu’on a déjà régler cette question dans la loi, c’est faux ! « . Les faits et gestes qui accompagnaient ses déclarations laissaient vraiment à désirer, surtout qu’on attendait du Chef de l’Etat qu’il laisse le débat se faire par les citoyens pour apprécier s’ils sont d’accord ou pas.

Mais là, contrairement à sa promesse, il a répondu à des citoyens qui ont donné jusque-là leur point de vue sur la révision de la Constitution. Si le Chef de l’Etat trahit déjà sa promesse selon laquelle il n’interviendra plus sur ce sujet de révision de la Constitution, comment alors croire en ses professions de foi sur le fait qu’il ne veut plus se présenter à une élection au Bénin? Voilà le grave problème qui se pose déjà au peuple béninois. Ceux qui rejettent sa profession de foi n’ont-ils pas ainsi raison de douter de lui ? Comment va-t-il encore convaincre les Béninois sur sa volonté de ne pas utiliser la révision de la Constitution pour se maintenir au pouvoir en 2016 comme l’insinuent les antirévisionnistes ?

Jean-Marie Sèdolo et Junior Fatongninougbo

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