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Après le president thomas boni yayi, que faire?
Publié le mardi 13 octobre 2015  |  La Presse du Jour
Sommet
© AFP
Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Dakar
Dakar, le 12 septembre 2015. Un Sommet extraordinaire de Communauté Économique des États de l`Afrique de l`Ouest s`est tenu Dakar. Huit chefs d`État étaient du rendez-vous pour parler de la sécurité. Photo: Le president du Benin, SEM Boni Yayi.




Nous sommes à la veille de l’échéance fondamentale que constitue l’élection présidentielle de février 2016 ; et on sent le pays retenir son souffle !!!

Que va-t-il se passer, et quel avenir pour notre nation ?

Avant d’aller plus loin pour développer notre pensée, permettez-nous, dès l’entame, de préciser ce qui suit : Nous savons le Président T.B.YAYI très chatouilleux, au point de se récrier, devant les critiques sévères : Mais qu’est-ce que je leur ai fait ? Nous voulons le rassurer que, comme il le sait, il n’y a aucun contentieux entre lui et nous. Ce que nous avons écrit dans cet article, est contre sa politique, uniquement contre la politique qu’il a mise en œuvre pendant ses deux mandats à la tête de notre pays. Comme il se souvient sans doute, lorsque nous collaborions avec le Président SOGLO, lui comme Conseiller aux Affaires Bancaires et moi comme Directeur de Cabinet, nous ne nous rencontrions que les mardis, au Conseil de Cabinet. Nous n’avons pas pris l’habitude de nous fréquenter, au point de développer des relations antagoniques ! Cela clarifié, nous revenons à notre propos pour dire que nous faisons partie d’une génération qui pense que notre pays est parvenu à un carrefour décisif et qu’il a besoin d’une véritable alternance pour repartir d’un bon pied. C’est pourquoi je me permets de prendre la parole, à titre personnel,pour faire quelques propositions. Ce n’est donc pas l’homme politique, membre de l’U.N, qui parle ; mais le citoyen qui prend la parole pour livrer sa pensée personnelle, en essayant de répondre à la question fondamentale : Que faire ? Je répondrai en trois temps :

- D’abord en disant ce qu’il ne faut pas faire si nous voulons vraiment un nouveau départ

- Ensuite en esquissant un programme minimum pour relancer notre pays

- Enfin, en proposant une approche, une méthode

I- CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE :

Plus exactement, il s’agit de ce qu’il ne faut plus faire ; et il ne faut plus faire comme le Président sortant, le Président Thomas Boni YAYI. J’esquisse ici les grands aspects d’un bilan désastreux :

1- Le gaspillage des ressources humaines. Un véritable gâchis dont on mesure l’ampleur en faisant le tour des équipes gouvernementales nommées et usées par Boni YAYI du 8 avril 2006 au 18 juin 2015. Son premier gouvernement a été mis en place par le décret n°2006-178 du 08 avril 2006 ; et l’actuelle équipe, qui n’est certainement pas la dernière, relève du décret 2015-370 du 18 juin 2015. D’avril 2006 à juin 2015, nous avons vu défiler, à un rythme très rapide, vingt-quatre gouvernements de 22 à 30 membres, soit près de 500 ministres dont beaucoup n’ont fait que quelques mois au poste. Le résultat de cette gestion catastrophique des cadres est, entre autres :

- La banalisation de la fonction ministérielle. De l’aboutissement normal et gratifiant d’une carrière de haut fonctionnaire, la fonction ministérielle a été ravalée à un statut médiocre de récompense de clients aussi nombreux qu’improbables. A côté de quelques personnalités qui méritaient d’y figurer, nous avons vu défiler dans ces gouvernements de remerciement, de nombreux oiseaux aux plumages variés.

- La médiocrité des résultats. Les quelques cadres compétents qui ont séjourné dans ce gouvernement n’ont pas pu bénéficier de la durée pour prétendre à un bilan. En 10 ans, nous avons vu défiler :

8 ministres de l’Intérieur
6 ministres des Finances
6 ministres de l’Agriculture
5 ministres des Affaires Etrangères
5 ministres de la Santé
4 ministres du Travail
4 ministres des Transports et des Travaux Publics

A part quelques uns, que nous pouvons compter sur les doigts de la main, la plupart n’ont pas eu le temps de maîtriser leurs dossiers avant d’être remerciés. Et mêmes les Ministres des Enseignements Supérieur et Secondaire, Messieurs ABIOLA et SOUMANOU, qui ont bénéficié d’une durée relativement longue au poste, au point de monter en grade pour devenir Ministres d’Etat ; même ces ministres ne peuvent pas, hélas !être crédités de bons résultats,vus les résultats au baccalauréat, et surtout au BEPC, de cette année 2015 !

2- Le régime des scandales.

Malgré un départ en fanfare qui s’est traduit par une marche verte qui a frappé l’opinion, le régime du Président YAYI est certainement celui qui a battu tous les records en termes de scandales financiers, d’actes de corruption et de gabégie. Au point que le n°636 de La Lettre du Continent, du 12 Juillet 2012 a pu écrire «Bénin : Boni YAYI, roi des éléphants blancs !». Quels sont ces actes, quels sont ces éléphants blancs ? Citons les plus importants :

a) Les ICC-SERVICE

Une gigantesque escroquerie qui a ponctionné dans l’ordre de 150 milliards de l’épargne nationale ; et qui a ruiné de très nombreux citoyens, dont beaucoup de gagne-petit. Un véritable drame national !

b) Les villas de la CEN-SAD. Quatorze villas pour un coût de soixante-dix milliards de FCFA !!!
c) Le scandale des machines agricoles. Il s’agit de l’acquisition de 50 tracteurs dans le cadre du Programme de Promotion et de Mécanisation Agricole (PPMA) avec une facturation de18 Milliards.
d) La Centrale Electrique de Maria Gleta de 80MW. La société californienne C.A.I devait installer des turbines en 18 mois pour 40 milliards de FCFA. Elles n’ont jamais été livrées ! D’où un échec qui a coûté 20 milliards de FCFA aux contribuables !
e) La LEPI-TRUQUEE. Elle nous a déjà coûté soixante (60) milliards, y compris les 15 milliards pour l’actualiser. Et nous n’avons toujours pas une liste électorale complètement fiable ! Nous devons donc ajouter le coût des travaux de l’actuel COS-LEPI qui est en train de démarrer ses travaux ! Quant on se dit qu’une liste électorale crédible doit reposer sur la délivrance de carte d’identité à chaque béninois (coût estimé de 25 milliards !) et que, pour empêcher toute la gamme des fraudes liées aux opérations électorales, nous devons opter résolument pour la biométrie (notre voisin le Nigéria l’a déjà fait) ; on peut estimer qu’une vraie LEPI, couplée à la biométrie, nous coutera en définitive dans l’ordre de 100 milliards !!!
f) Le siège du Parlement à Porto-Novo qui se dresse, à l’entrée de la Ville, comme le symbole de la corruption. Il nous a déjà coûté 14 milliards, et on observe un redémarrage timide du chantier. Pour quel coût quand il sera achevé ?
g) L’avion présidentiel dont plus personne ne parle, alors qu’il a coûté, au bas mot, quatre milliards à notre Etat. Cette somme n’a pas été perdue pour tout le monde et il y a un candidat à la présidentielle de 2016 qui est fortement soupçonné dans ce dossier.
h) L’achat d’intrants pour 40 milliards, dans le cadre de la campagne cotonnière 2014-2015 ! cf. La Nouvelle Tribune n°2787 du Jeudi 5 mai 2014p.12
i) l’Affaire des 14 milliards à la SOBEMAP, pour l’acquisition d’engins et de matériels de manutention. Cf. La Presse du Jour n° 2137 du mardi 20 mai 2014 (p. 11) et n° 2177 du Jeudi 17 juillet 2014 (p .19). Faut-il établir un lien entre cette affaire et la volonté de l’ancien DG/SOBEMAP, Mr Soumanou TOLEBA, d’être candidat à la présidentielle en 2016 ? En effet, chacun sait qu’il faut avoir en réserve quelques milliards avant d’afficher pareille prétention
i) L’affaire du décaissement de 2 milliards par la SBEE. Le DG HOUNPKATIN Marius ayant été blanchi dans ce dossier (je le salue au passage !) l’opinion attend toujours que le Ministre Barthélemy KASSA, Ministre de tutelle au moment des faits, nous dise où a atterri cette somme !
k) Enfin, en espérant que c’est le dernier cas d’une liste déjà longue, le scandale PPEAII pour 6 à 8 Milliards, dont le ministre B.KASSA se retrouve être la vedette incontestée ! Certes,aucun détournement, aucune malversation n’a pu lui êtreimputé au stade actuel de l’enquête. Mais notre Parlement s’est certainement couvert de honte en refusant de lever son immunité parlementaire.

Le régime de Boni YAYI a débuté dans la corruption (CEN-SAD en 2007/2008) et finit dans la corruption (PPEAII en 2015). C’est le discrédit général sur le personnel politique (tous pourris !) dans un contexte global de dégradation des valeurs morales ! Vous lirez avec intérêt la chronique que Mme Adélaïde FASINOU-ALLAGBADA vient de consacrer aux valeurs sociales dans notre pays ! cfLa Nouvelle Tribune n°3115 du Mercredi 13 septembre 2015. Page2. Et dans la Nouvelle Expression n°1630 du Mardi 22 septembre, l’ancien Premier Ministre Makandjou Pascal Irénée KOUKPAKI et le jeune agrégé de Droit Joël AIVO, se retrouvent à la page 4, le premier pour prôner le renouveau des valeurs (après sept ans de collaboration étroite avec Boni YAYI), et le second pour prêcher une restauration des valeurs de la République. Et on se surprend à se demander à quel résultat nous aurions abouti si notre Président n’était pas un….. Pasteur !!! En réalité, un drôle de pasteur !!!

3- Un régime liberticide

D’une manière générale, et pour faire court, nous pouvons prendre le risque d’affirmer deux choses qui sautent aux yeux des observateurs :

- Boni YAYI a entrepris, depuis avril 2006, de remettre en cause les acquis fondamentaux de la Conférence Nationale

- Tout le monde a constaté que son sport favori est la violation systématique de la Constitution du 11 décembre 1990 !

De façon plus précise, on peut affirmer que c’est lui qui :

- Dès son premier mandat, et pour contrôler l’Assemblée Nationale, a introduit la pratique malsaine des procurations. C’est grâce à cela qu’il a mis les députés du G13 dans son sac, pour se constituer une majorité parlementaire,

- A réussi à museler les médias en faisant signer à leurs propriétaires des contrats liberticides. Parallèlement et pour compléter son dispositif, il a embrigadé les médias de service public (ORTB, La Nation…etc.) en instrumentalisant la HAAC (qui a fonctionné comme une véritable hache pour interdire de publication ou d’antenne journaux et radios),

- A ‘’ domestiqué’’ les Institutions de contre pouvoir en les remplissant de ses partisans ou thuriféraires,grâce à une exploitation habile de leurs textes constitutifs.

- Tout le monde se souvient que jusqu’au réveil tardif du Président NAGO (mieux vaut tard que jamais !), l’Assemblée Nationale a fonctionné sur le mode de PI-I-I-PAN-AN-AN !

- Personne n’a oublié que la Cour Constitutionnelle a presque fini de se discréditer par ses décisions rarement contraires aux desiderata de l’Exécutif

- Quand à la HAAC, elle a toujours fonctionné comme une véritable hache pour couper toutes les ‘’têtes’’ qui osent sortir de l’eau dans le marigot de nos médias.

4- Un discours régionaliste et ethniciste

Aucun Président du Dahomey-Benin n’a réalisé les prouesses de Boni YAYI dans le domaine des dérives régionalistes ! Le phénomène est si répété qu’on en vient à penser que chez lui, il ne s’agit pas de dérives ; mais qu’il est lui-même, structurellement régionaliste dans sa pensée profonde. Cela est d’autant plus décevant qu’il est le plus jeune de tous nos présidents depuis l’Indépendance !!!

On en vient à penser que nous avions fait preuve d’une grande injustice, en notre qualité d’anciens militants de l’AEED/UGEED/FEANF, en traitant nos pères APITHY,AHOMADEGBE et MAGA de régionalistes, tout simplement parce qu’ils étaient à la tête de formations politiques d’implantation essentiellement régionale. Avec eux, et après eux avec KEREKOU et SOGLO, nous n’avons jamais assisté :

- A des agressions brutales contre l’Unité Nationale comme YAYI l’a fait dans son discours du 1er Août 2012

- A l’organisation systématique de concours frauduleux au profit des ressortissants des régions allant des Collines aux départements du Septentrion. L’ancienne ministre, Mme Mémouna KORA ZAKI LEADI, s’est tristement illustrée dans cet exercice honteux ; et beaucoup se souviennent sans doute qu’elle a passé service à son successeur sous les huées (plutôt méritées !) des syndicalistes ! Sous YAYI, l’impression prévaut que le ministère du Travail et de la Fonction Publique (qui organise les concours de recrutement dans la Fonction Publique !) est devenu la chasse gardée des Ministres originaires du Nord de notre pays, de TIANDO à YAYA, en passant par KORA ZAKI ; les Ministres AGUIAR,KOUASSI AGBOKPANZO et SOUTON faisant figure d’intérimaires.

- A la nomination systématique de Responsables Financiers dans tous les Ministères, sélectionnés par une cellule spéciale siégeant au Palais de la Marina, et venant tous (ou presque) du Septentrion. Ici, nous avons à faire à la mise en place d’un système de prédation des ressources publiques.

5- Enfin, il y a, last but not the least, ce que le Président A.HOUNGBEDJI a qualifié de ‘’Gouvernement Ventilateur’’ ! J’ai compris cette expression imagée comme le règne de l’improvisation. Notre pays a eu le malheur d’élire, en avril 2006, un homme, non seulement sans programme, mais aussi et surtout sans méthode.

Les dix années de KEREKOU/II ont été si calamiteuses que la classe politique en est sortie sérieusement discréditée.

A la recherche éperdue d’un homme nouveau, nous nous sommes rabattus, dans ce qui apparait après coup comme un égarement collectif, sur un néophyte qui chantait le changement ! En fait d’homme nouveau, Boni était déjà encarté à la RB, car c’est le Pdt SOGLO qui l’a fait venir de la BCEAO pour être son conseiller aux Affaires bancaires, dans la cellule macro-économique de la Présidence ; et c’est encore le Président SOGLO qui, contre toute attente et contre mon avis, a fait sa fortune politique en l’envoyant à Lomé comme Président de la B.O.A.D. Parce qu’on le présentait comme un homme nouveau, j’avais écrit un article sur Boni YAYI, daté du 15 mars 2006 et intitulé : ‘’Un hold up sur le Bénin ou le leurre du changement’’. Mes amis politiques de l’époque, effrayés par mon audace, m’avaient déconseillé de le publier ! Cinq ans plus tard, en 2011, mon ami HOUNGBEDJI, qui était mon candidat, s’était à son tour opposé à la publication de cet article ! Aujourd’hui, je regrette profondément cette non-publication, car j’avais conclu mon article par cette phrase : «En résumé, en choisissant Thomas Boni YAYI, nous aurons accepté une offre publique d’achat (O.P.A) sur notre pays, et pris un leurre pour le vrai changement». Fin de citation. Comme nous le savons tous maintenant, non seulement il n’y a pas eu changement, mais la refondation qui l’a suivi n’a pas conduit à l’émergence annoncée !!

Et nous nous retrouvons, dix ans plus tard, gros Jean comme devant, face à un champ de ruines, nous demandant : QUE FAIRE ?

II- UN PROGRAMME DE REDRESSEMENT

Le prochain Président doit opter pour un programme de reconstruction nationale, tellement le pays a été abimé par Boni YAYI. De bonne foi on peut m’objecter qu’il a fait quand-même un minimum et, comme le dit l’autre, qu’il est père de quelques ‘’dragons’’ (entendez infrastructures !). Je le concède volontiers, pour ajouter aussitôt que tout régime, quel qu’il soit, laisse toujours un minimum de traces !

Mais nous devons avoir le courage de faire le constat que Boni YAYI nous laisse un pays dévasté dans presque tous les domaines ! Et que le redressement non seulement ne sera pas tâche facile, mais qu’il ne peut pas être l’œuvre d’un seul homme, fut-il milliardaire ! Nous reviendrons sur cet aspect plus loin.

Le prochain Président et son équipe doivent se doter d’un programme minimum en deux volets :

1- La remédiation préalable. Je ne sais pas si c’est comme cela qu’il faut l’appeler ce que je veux proposer ; mais je pense que le prochain Président doitinscrire comme premier point de son programme minimum une remise en cause systématique de tout ce que YAYI a fait. Ainsi :

a) Il évitera, comme une peste, le gaspillage des ressources humaines. Son gouvernement doit être composé de cadres à la compétence avérée, qui doivent bénéficier d’une durée minimum en poste pour mettre en œuvre leurs talents
b) Il doit combattre les scandales financiers en engageant une lutte résolue contre la corruption
c) Il doit respecter et développer les acquis démocratiques de la Conférence Nationale, et inscrire résolument son action dans le cadre de notre loi Fondamentale, dont il entreprendra la révision consensuelle
d) Il doit combattre le régionalisme, cette gangrène qui mine l’Unité Nationale, en aidant les Organisations de la Société Civile qui, comme la CAUNAB(1), se sont donné comme objectif de construire l’Unité Nationale
e) Enfin, il doit prendre le contre-pied de YAYI en mettant fin à l’improvisation comme méthode de gouvernement. Personne ne peut mener à bien le programme de redressement que nous préconisons, s’il n’est pas un homme organisé, doté d’une méthode de travail. L’exécution du programme doit faire nécessairement l’objet d’une programmation.

2- Le second volet du programme minimum.

C’est ce que j’appelle remédiation, qui doit permettre la mise en œuvre d’un programme minimum ; et nous parlons de programme minimum parce que c’est toute la Nation qui doit donner au nouveau Président son programme définitif dans le cadre de l’organisation d’Assises Nationales.

En effet, je vois le prochain Président comme un Homme de transition devant mettre en œuvre un grand programme de redressement ; et c’est l’organisation d’assises Nationales qui doit lui permettre :

D’accepter de mettre en œuvre un programme national et consensuel.
De constituer une équipe nationale pour l’aider à mettre en œuvre ce programme

Mais avant les Assises Nationales, voici quelques éléments pour compléter les actions de remédiation :

(1) : Convergence d’Action pour l’Unité Nationale

Doter la Nation des équipements de base : Chaque Commune du Benin doit être équipée d’un Hôpital de Zone, et chaque arrondissement d’un Centre de Santé doté d’une Maternité. Chaque commune doit également avoir son bureau de Recette-Perception. Ce programme d’équipement a été initié par le régime de KEREKOU II. Il faut le poursuivre pour l’achever,
Le prochain Président doit s’engager à mettre en œuvre les résolutions et recommandations du Second Forum de l’Education. En restant dans le domaine de l’éducation, nous recommandons au prochain Président :

- De continuer à ouvrir les CEG dans nos communes, en se conformant aux décisions du Conseil Consultatif National qui siège chaque année,

- De poursuivre une politique d’excellence en dotant chaque Département (nous en avons douze) ‘d’un Lycée National à recrutement National, et doté

De tous les laboratoires nécessaires (biologie, chimie et physique, langues)
D’un personnel enseignant au grand complet
D’un internat pour le brassage systématique de notre jeunesse pour combattre le régionalisme et l’ethnicisme,

- De redessiner la carte universitaire de notre pays dans un souci d’harmonisation et de simplification. Notre pays, dans l’état actuel de ses ressources, ne peut pas créer et gérer correctement plus de 20 Centres Universitaires. Nous devons observer une pause pour consolider nos sept (07) Universités actuelles en les dotant :

D’infrastructures adéquates
De ressources humaines de qualité et au grand complet
De ressources financières suffisantes pour une gestion efficace

Il doit poursuivre et achever les O.M.D, comme il doit s’engager à mettre encore les Objectifs pour le Développement Durable que l’Assemblée générale de l’ONU vient d’adopter
Dans le domaine agricole, nous proposons deux axes primordiaux :

D’abord faire une évaluation critique de la culture du coton ; mais développer aussi d’autresfilières comme l’agrumiculture, la filière ananas, qui pourraient servir de base à une industrie agro-alimentaire.
Ensuite, élaborer un programme pour la mise en valeur de la vallée de l’Ouémé, la deuxième d’Afrique, après celle du Nil, pour sa richesse

La révision consensuelle de la Constitution.

Il y a là un chantier que le nouveau Président ne peut pas éviter d’aborder. Le départ de B.YAYI lui permettra d’aborder dans la plus grande sérénité ce dossier. La dernière décision de la Cour Constitutionnelle, qui a créé la confusion sur l’âge requis pour être candidat à l’élection présidentielle ; cette décision a convaincu tout le monde qu’il faut revisiter toutes nos Institutions, à commencer par la Cour Constitutionnelle !

Et la méthode la plus simple pour réaliser cette révision consensuelle est, selon nous, de populariser les recommandations de la Commission GLELEAHANHANZO, mise en place par le Président T.B.YAYI lui-même !

Dans le domaine de la santé, rependre le projet de Régime d’Assurance Maladie Universelle (R.A.M.U) pour l’achever et le mettre effectivement en œuvre au profit de nos populations. Ce régime est prévu par la loi n°98-019 portant code de Sécurité Sociale en République du Bénin, adoptée par le Parlement en sa Séance du 23 juin 1998. Cette loi dispose en son article3 : Le régime général de sécurité sociale est chargé du service :

- Des prestations familiales et de maternité (……)

- Des prestations d’accident de travail professionnelles…

- Des prestations de vieillesse, d’invalidité…..

- Des prestations d’assurance maladie et autres prestations de sécurité sociale à instituer par la loi après avis du Conseil National du Travail

Selon La nouvelle tribune n° 2747 du 14 mars 2014 page 7, le projet de loi sur le RAMU a été introduit au Parlement, et étudié par la Commission Compétente. Mais il n’a pas été adopté par l’Assemblée Nationale au cours de sa séance du 14 mars ; en effet le Communiqué du Secrétaire général du gouvernement, publié dans La presse du Jour n°2186 du jeudi 31 juillet 2014, page 11( ?) précise, nous citons : ‘’ Le Conseil a décidé de promouvoir davantage la concertation avec les Honorables Députés en vue du vote, en procédure d’urgence du projet de loi portant institution du RAMU…’’

Donc, sauf erreur de notre part, ce projet est toujours en souffrance dans le circuit parlementaire. Parce qu’il s’agit incontestablement d’un bon projet (nous ne faisons donc pas de l’anti-yayisme primaire !) il faut le reprendre, l’améliorer si nécessaire, et le faire adopter par le Parlement.

Enfin, il faut achever la réforme de notre administration territoriale et, plus particulièrement la décentralisation, en choisissant les capitales administratives de nos six nouveaux Départements, à savoir :

- Le Plateau : Trancher entre Pobè et Kètou

- L’Atlantique : Allada nous parait indiquée à cause de son poids dans l’histoire et de sa centralité

- L’Alibori : Kandi parait s’imposer

- La Donga : Ici, c’est DJOUGOU

- Les Collines : Trancher le débat entre Savalou, Savè et Dassa, en choisissant Glazoué qui, par sa centralité, apparait comme un choix de développement

- Enfin leCouffooù le choix est entre Djakotomey et Azove, au détriment d’Athièmey qui abrite encore de beaux vestiges coloniaux.

Le Président SOGLO, KEREKOU/II et YAYI n’ont pas eu le courage politique de régler ce problème, pour des raisons électoralistes.

Le prochain Président, s’il est, comme nous le souhaitons, un Président de Transition, est tout désigné pour décider ; et ce ne sera pas la seule décision difficile qu’il aura à prendre. Il sera, en effet, l’homme ou le Président des mesures difficiles, voire impopulaires.

Les actions de remédiation et les éléments de programme énumérés ci-dessus, constituent le programme minimum que nous proposons au prochain élu dusuffrage universel. Mais il lui faudra se tourner vers le peuple pour élaborer le véritable programme de redressement national. C’est pourquoi nous lui proposons, dès son élection, le lancement de l’organisation d’Assises Nationales, comme instrument de mobilisation et force de proposition.

III) LES ASSISES NATIONALES

Notre proposition d’Assises Nationales vient de notre conviction profonde que, pour redresser notre pays après le cataclysme que constitue le régime de Boni YAYI, nous devons organiser un large rassemblement.

Le prochain Président doit rassembler au delà de son parti ou alliance de partis. Sans une pareille base populaire, il ne pourra pas réussir le redressement du pays. Nous avons en tête deux précédents historiques puisés dans l’histoire de notre pays.

- D’abord la grande mobilisation réussie par le Gouvernement Militaire et Révolutionnaire, après et sur la base de l’adoption de la Politique Nouvelle d’Indépendance Nationale. C’est à partir de ce moment que la grande majorité de notre jeunesse et des forces syndicales se sont jetées dans la bataillederrière le Gouvernement Miliaire Révolutionnaire. Le Président KEREKOU (KEREKOU I) a réussi ainsi à mobiliser autour de son régime une grande majorité des cadres de notre pays.

- Ensuite, la Conférence des Forces Vives de février 1990 qui s’est imposée au PRPB enfin de course. Ce sont les acquis de cette Conférence qui ont permis la refondation de notre Etat, et ont inspiré le premier programme du Renouveau Démocratique conduit par le Président SOGLO. A son tour et après KEREKOU, le Président SOGLO a bénéficié d’un grand rassemblement des cadres de la Nation autour de son gouvernement.

Les Assises Nationales que nous proposons doivent nous permettre, à nouveau, de réaliser un sursaut national autour du prochain Président élu. A la différence de la Conférence Nationale, elles ne prendront pas des décisions exécutoires ; mais elles proposeront, à un Président déjà élu, des éléments pour compléter son programme minimum pour en faire un Programme de Redressement National (P.R.N). A l’instar des Assises Nationales organisées au Sénégal sous le Président Abdoulaye WADE, elles commenceront par l’organisation d’assises régionales qui feront remonter de la base les desiderata des populations. Bien organisées, sous la présidence d’une personnalité consensuelle comme Mahtar M’BOW au Sénégal, les Assises Nationales vont fonctionner comme un instrument de sensibilisation et de mobilisation populaire.Elles seront en même temps une force de proposition programmatique pour déboucher sur un programme de transition. Notre conviction profonde est qu’il nous faut une transition pour organiser un large rassemblement en vue du redressement national.

Nous souhaiterions profondément que le prochain Président élu accepte délibérément, de faire de son premier mandat une période de transition pour :

Rassembler largement au-delà de son camp (son parti d’origine ou son alliance de partis)

Mettre en œuvre un programme qui sera, à travers l’organisation des Assises, un Programme national intégrant son programme minimum initial

S’il réussit la transition qui me parait incontournable, rien ni personne ne l’empêchera de faire son second mandat avant de partir.

C’est, du moins, ce que nous croyons.
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