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Le Benin en deuil: décès du Général Mathieu Kérékou
Publié le mercredi 14 octobre 2015  |  Autre presse
L`ex-président
© Autre presse par DR
L`ex-président Mathieu Kérékou




La vie militaire Modifier

Après avoir étudié dans des écoles militaires au Mali et au Sénégal, Mathieu Kérékou servit d’abord dans l’armée française puis dans l’armée du Dahomey où il obtint le grade de major. Il prit le pouvoir lors d’un coup d’État le 26 octobre 1972. Il fit mettre en prison les trois précédents présidents. En 1975, ll renomma alors le pays République populaire du Bénin et mit en place un gouvernement marxiste-léniniste surveillé par le Conseil national de la révolution (CNR). Il mena une politique de répression contre tous les opposants au régime et surtout contre les intellectuels dont beaucoup durent se réfugier à l’étranger. Il entreprit une vague de nationalisations de banques et de l’industrie pétrolière.

L’homme politique Modifier

Mathieu Kérékou est une première fois le chef de l’État béninois du 26 octobre 1972 au 4 avril 1991. Le 26 octobre 1972, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d’État, lorsque l’armée dissout le Conseil présidentiel ainsi que l’Assemblée nationale. En 1974, il adopte le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de gouvernement, et crée le Parti de la révolution populaire du Bénin, destiné à gouverner en tant que parti unique. Un an plus tard, le pays abandonne le nom officiel de République du Dahomey pour adopter celui de République populaire du Bénin. Dans les années 1980, la situation économique du Bénin devient critique, et le pays doit négocier des accords contraignants, notamment avec le FMI. Dans le contexte de la mutation démocratique de l’Europe de l’Est, Mathieu Kérékou comprend peu à peu que le temps est venu de procéder à une évolution politique de son pays. Fin 1989, il accepte de convoquer une "Conférence Nationale" destinée à établir de nouvelles institutions. Il doit pour cela se libérer des contraintes que font peser sur lui les cadres de son parti, ce qu’il réussit avec une remarquable adresse. Kérékou est ainsi le premier président du continent à ouvrir la voie au multipartisme sous la pression des événements, qu’il a l’art non seulement de prendre en compte mais aussi d’utiliser à son profit et à celui de son pays et ce, après avoir dirigé le pays pendant 18 ans de manière autoritaire. En janvier 1990, la Conférence Nationale décide de changements drastiques (période de transition d’un an puis élections libres, nomination d’un Premier Ministre etc.). Mathieu Kérékou, le jour de la clôture de la Conférence en accepte toutes les conclusions. Il laisse un pays en mauvais état économique, mais vient de démontrer qu’il avait su engager avec habileté un processus démocratique, le premier en Afrique. Nombreux ont été les Béninois à encourager et imaginer les conditions politiques de cette évolution qui eût pu, si elle avait été mal préparée, conduire au chaos. À cet égard, il faut souligner le rôle exceptionnel de l’Archevêque de Cotonou Monseigneur de Souza. Et quelques mois plus tard, lors de son discours de La Baule, François Mitterrand prendra l’exemple du Bénin pour encourager le continent africain à entamer les mutations politiques souhaitables.

Il est battu lors de l’élection présidentielle de 1991 par Nicéphore Soglo. Durant sa traversée du désert politique, il renonce à l’athéisme et devient pasteur évangélique[1]. Puis, il revient au pouvoir suite à des élections démocratiques le 4 avril 1996; il est réélu en mars 2001. Il n’a pas pu se représenter à la fin de son mandat en 2006.

Durant ses deux mandats de 1996 à 2006, le président Kérékou a respecté de manière stricte la séparation des pouvoirs. Ainsi, la liberté de presse sous le général Kérékou a permis au Bénin de se hisser au deuxième rang au niveau africain, et parmi les meilleurs sur le plan mondial[2].

Contrairement à d’autres chefs d’État africains, sous la pression des médias, des intellectuels et de l’opinion publique, Kérékou n’a pas pu modifier la Constitution qui limite l’âge auquel il est possible d’accéder à la présidence ainsi que de briguer plus de deux mandats. Nicéphore Soglo subit la même contrainte d’âge.

Peu avant le scrutin et après les résultats du premier tour, Kérékou a laissé planer un doute sur sa régularité, non confirmé par les observateurs internationaux, ce qui pourrait laisser suggérer quelques réticences de Kérékou à abandonner le pouvoir. Néanmoins, les élections de mars 2006 se déroulent normalement, et l’élection de Yayi Boni met fin à trente années de pouvoir de Mathieu Kérékou.

Il s’est éteint cet après midi de 14 octobre 2015
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