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Polémique autour des derniers concours de recrutement dans la fonction publique : Voici le fruit de nos enquêtes
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Matin libre
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© Matin libre par DR
Ministère de l`economie et des finances




Feu le Général Kérékou disait dans l'une de ses boutades ce qui suit, « Qui n'a pas fait d'enquête n'a pas droit à la parole ». Une enquête a été menée sur les derniers concours organisés au profit de l’Etat. Et nous vous livrons les résultats.

De quoi s’agit-il en vérité ?

A l'accusation du syndicaliste Laurent Mètognon qui parle de sa déception et d'un certain manque de transparence, dans l'organisation desdits concours ; voilà à peu près, la position qui contredit ses allégations et relance autrement le débat. Déférant aux exigences de la loi de 1986 relative à l'organisation des concours, les syndicats ne devraient pas être associés à l'organisation d'un concours direct. Puisque les personnes à recruter n'ont pas encore la qualité d'Agent permanent de l’Etat avant le concours. C'est plutôt dans le cadre des concours professionnels dits internes que l'implication des travailleurs est exigée et reconnue. Autrement dit, le Sg Mètognon n'avait pas, en droit, sa place dans l'organisation des derniers concours. Mais pour des raisons de transparence, le ministère de la Fonction publique a cru devoir tordre le cou aux textes pour profiter de l'expertise de ces expérimentés aux fins d'une organisation qui garantirait une certaine fiabilité aux résultats. Voilà comment Laurent Mètognon et ses amis ont pu siéger à toutes les étapes de cette messe. Et ce n'est qu'à la délibération, qu'une petite question de procédure a énervé le syndicaliste et bonjour les dégâts.

De ce que les syndicalistes ont reçu pour la transparence

Les syndicats étaient déjà au début de l'organisation. Après la phrase écrite, on leur avait confié chacune des clés de cadenas des cantines dans lesquelles les copies sont conservées. Ce qui veut dire que même le ministre de la fonction publique ne pouvait avoir accès aux copies sans la présence des syndicalistes. Il en a été de même jusqu'à la proclamation où Laurent Mètognon était présent parfois avec plus de membres syndicalistes prévus par les différents arrêtés signés pour chaque étape du déroulement des travaux. Ce qui implique qu'il ne saurait avoir de fraudes sans la bénédiction de nos amis, les syndicalistes. Soit, en réalité, il n'y a pas de fraudes, soit ils y auraient certainement pris une part active. C'est à la délibération que Laurent Mètognon et le directeur du recrutement des agents de l’Etat(Drae) n'ont pas pu accorder leur violon. Et ceci, quand il a exigé de l'autre de procéder à cette phase à l'insu de son supérieur hiérarchique, le ministre de la fonction publique. Ce fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour qu'on en arrive à ce à quoi nous assistons aujourd'hui.

Au sujet des noms d’admis retrouvés à plusieurs endroits

La question des doublons, évoquée pour discréditer le concours a été vite corrigée par les organisateurs et ne constitue plus aujourd'hui de points de discorde. La polémique a été déplacée sur les aspects relatifs à l'histoire des personnes qui n'auraient pas composé et auraient été déclarées reçues à ces concours. A cette accusation, le ministère de la fonction publique veut simplement qu'on lui donne un seul nom de candidat reçu dont le nom, signature, ne figureraient pas sur la liste de présence dûment constatée par les différentes équipes des examinateurs à ces concours. Idem pour la polémique en bois, de la supposée corruption des correcteurs. Étaient retenus pour la correction des professeurs d'universités, titulaires et maîtres de conférences. Des éminences trop imbues de leur savoir et de leur image pour se laisser corrompre. Sans oublier que chacun a été choisi sous la coupole des syndicalistes. Tout ceci montre combien, à cette étape, il est difficile de parler de fraudes. Et il en a été ainsi durant tout le processus en présence, tels des gendarmes, de nos syndicalistes.

De la question des noms de famille

Pour 1677 admis à ces différents concours, on ne devrait pas s'étonner de voir un nom comme "Akpo" qui est un patronyme qu'on retrouve aussi bien en milieu Adja, Nago et même Mahi, revenir plusieurs fois. C'est quand même de 1677 béninois qu'on parle. Pour preuve, les trois ‘’Sonon’’ n'avaient, contrairement à ce qui se dit, aucune filiation ou familiarité avec le ministre des Tp, Gustave Sonon. Des cas du genre sont légion et on oublie que certaines familles sobres dont les enfants ont travaillé figurent aussi sur la liste des admis. Très facile et subjectif de diaboliser des concours en faisant des répertoires de noms de candidats admis sur la base de ceux des responsables haut placés.
On ne peut certes pas parler de concours parfaits sous les tropiques, mais les insinuations qui sont faites aujourd'hui, relèvent de la fiction quand on se réfère raisonnablement au processus qui a caractérisé l'organisation de ces concours.

De la grogne du Sg/Laourou

Les rumeurs font état de ce que le patron du syndicat des douaniers serait contre l'organisation du concours au niveau de la douane. En vérité, ce n’est pas du tout vérifié. Marcelin Laourou s'était plutôt insurgé contre le nombre d'agents qui seront désormais affectés à l'administration douanière. Un nombre qu'il trouve un peu trop. Ce qui n'a donc rien à voir avec l'organisation du concours qu'il trouve d'ailleurs bien réussie. Idem pour la récente grève des magistrats. Ces derniers n'avaient pas posé un problème de fraude, plutôt, ils avaient exigé et obtenu l'abrogation d'un arrêté du juin dernier au profit d'un autre, plus vieux, de 2004 et qui paraît leur donner plus d'assurance.
En conclusion, il est à retenir après analyse, que la polémique au sujet des récents concours est plus d'essence politique que rationnelle. Même Laurent Mètognon qui a été mandaté par sa base est contesté par celle-ci qui lui reproche de servir des causes politiques du Pcb plutôt que celles syndicales.

La responsabilité de la mouvance au pouvoir

En réalité, ce n'est pas la personne du ministre Aboubakar Yaya qui est visée par la campagne de diabolisation des concours. Mais celle du ministre Komi Koutché, puisque Yayi Boni serait visiblement en train d’organiser une politique pour que son jeune ministre des finances soit désigné au sein de la majorité pour être le porte-flambeau des Fcbe pour la reconquête du pouvoir en 2016.

Ce n'est donc pas un hasard que l'opposition politique à Yayi n'ait pas encore pipé mot au sujet de ces concours. Elle laisse aux Fcbe, le choix de se manger le nez dans cette guerre familiale qu'ils ont réussi à transporter sur le terrain social à travers ses concours.

Mais de sources concordantes, une sortie médiatique du ministre de la fonction publique serait en cours de préparation. Ce qui pourra mieux éclairer l’opinion publique les jours à venir.

Mike MAHOUNA
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