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Adjinakou N° 2292 du 11/9/2013

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Libération provisoire des présumés coupables : l’affaire Icc est-elle noyée?
Publié le jeudi 12 septembre 2013   |  Adjinakou




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Après un long moment de grand silence, l'affaire Icc-service refait surface mais sans bonne nouvelles pour les spoliés. Après la libération des proches et collaborateurs des cerveaux de la vaste escroquerie à la Madoff, qui a enrôlé plusieurs millions de Béninois, la Cour d'Appel de Cotonou vient d'ordonner la libération d'un des présumés complices. L'ancien procureur général Georges Constant Amoussou gardé depuis juillet 2009 est libéré sans caution, de quoi confirmer que l'espoir du remboursement des spoliés n'est plus permis ?

Depuis le lundi 09 septembre dernier la Chambre d'Accusation de la Cour d'Appel de Cotonou a ordonné la libération provisoire et sans caution de l'ancien Procureur général de cette même Cour, Georges Constant Amoussou. Interpellé depuis juillet 2009 l'ancien Procureur général a été cité comme l'un des complices des cerveaux de la vaste escroquerie au Bénin dénommée " affaire Icc Services et Consorts ". En effet, l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Cotonou intervient suite à une demande de liberté provisoire formulée par l'un des avocats de l'ancien Procureur Général.


Une libération de plus
L'audience présidée par Nicolas Biaou, avec pour conseillers Carena Michelle et Eliane Bada et qui a rendu l'arrêt N°133 a statué sur la forme et sur le fond de la demande de liberté provisoire de l'ex procureur Constant Amoussou. Pour ce qui est de la forme, la Cour a déclaré " recevable la demande de mise en liberté provisoire formulée par maitre Yves Kossou, pour le compte de Amoussou Georges Constant", alors qu'en ce qui concerne le fond, elle "dit n'y avoir lieu à subordonner la mise en liberté provisoire de l'inculpé Amoussou Georges Constant, au paiement d'une caution." C'est dire donc que sous réserve d'un éventuel appel de l'actuel Procureur général, Constant Amoussou devrait recouvrir sa liberté.

A bien y voir, cette libération est la énième qui intervient depuis la vague d'arrestations qui a fait suite à l'éclatement du scandale financier en 2010. Excepté les fondateurs de l'entreprise d'escroquerie, presque tous les complices interpellés ont recouvert progressivement leur liberté. L'un des hauts responsables s'est même éteint alors qu'il séjournait dans une maison d'arrêt. Toutefois, le cas de l'ancien ministre de l'intérieur qui a été éjecté du gouvernement et traduit à la Haute Cour de Justice pour poursuite attend de livrer ses derniers secrets.


Trois ans de distraction

Si pour le sieur Constant Amoussou et sa famille, la décision de la Cour d'appel de Cotonou tombe bien, surtout qu'elle permettra à l'ex Procureur général d'assister aux obsèques de son épouse, décédée des suites d'une courte maladie, il n'en est pas de même pour les milliers de spoliées qui croupissent encore sous le poids de leurs nombreuses dettes. Les successives promesses de remboursement à eux faites par le chef de l'Etat n'ont été que de simples serments politiques à vocation électorale. Si non comment comprendre qu'après plus de trois ans que dure cette affaire, rien n'a été fait pour soulager les pauvres populations, si ce n'est l'annonce fantaisiste de dates de démarrage de remboursement après que des biens des acteurs aient été saisis et cédés sous la houlette d'une commission dont l'échec cuisant est d'une évidence palpable.

La loi de l'impunité ?
A quoi rime le silence du chef de l'Etat et de tout son gouvernement au sujet d'un dossier qui a mis tristement notre pays sur orbite ? Une caution à l'impunité ambiante dans le pays ou la preuve d'un échec facile face à une question à la fois sociale, économique et juridique ? A priori, le scepticisme des détracteurs du régime en place qui ont tôt clamé l'incapacité du chef de l'Etat à réaliser sa promesse de rembourser les spoliés se justifie. Ce qui amène à se demander si les spoliés ne devraient revenir sur terre, au risque de se laisser abasourdir par une éventuelle relaxation, avant remboursement, du reste de la bande. A moins de prouver aux Béninois que l'affaire " Icc-services et consorts " est encore sur la liste des priorités du gouvernement au même titre que sa chère réforme constitutionnelle.


Vitali Boton

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