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La réponse de la science aux défis de développement en Afrique
Publié le mardi 20 octobre 2015  |  Educ'Action
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© Autre presse par DR
La recherche scientifique




Près de 1.000 participants, venus de 16 pays africains, asiatiques et européens, ont pris part à la 5ième édition du Colloque des sciences, cultures et technologies, organisée par l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), du 28 septembre au 02 octobre 2015. Portant sur le thème central « Recherche scientifique face aux nouveaux défis de développement en Afrique », ce colloque a enregistré au total 610 communications.

«Nos activités scientifiques nous plongent dans un projet générateur privé dont le but est avant tout de comprendre pour se faire ensuite comprendre. Cela fait partie de ce que nous devrions faire en tant qu’universitaires et en tant que chercheurs. Je crois donc que ce que nous faisons pour générer ces connaissances, à travers nos activités de recherche, c’est cela qui assure notre responsabilité sociétale face aux défis de développement, au besoin de connaissances pour nos sociétés et pour les acteurs économiques de nos sociétés…». C’est à travers ces quelques mots que Brice Sinsin, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), a planté le décor au cours de la cérémonie de lancement de la 5ième édition du colloque des sciences, cultures et technologies qui s’est déroulée du 28 septembre au 02 octobre sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi. Initiative conjointe de l’Uac et de l’Université de Lomé, cette rencontre scientifique annuelle a réuni, pendant cinq jours, des participants et communicateurs venus de plusieurs pays africains, d’Europe et d’Asie. Au cours des assises, les professeurs et enseignants-chercheurs ont échangé sur plusieurs thématiques qui laissent conclure, entre autres : La formation des compétences en vue de la valorisation optimale du package technologique, l’évaluation des risques qui permettront aux futurs acteurs que sont les partenaires socio-économiques de poursuivre la longue chaîne d’innovations. Les participants ont abordé également au cours des échanges les grands axes des travaux de recherche qui sont menés dans les laboratoires et l’impact technologique de ces résultats de recherche sur les activités économiques. Conscients des difficultés de compréhension du jargon scientifique par les autres acteurs, les participants pensent qu’il est nécessaire de créer désormais une harmonie entre ceux qui sont impliqués dans la recherche et les acteurs économiques pour la facilitation du transfert technologique. C’est d’ailleurs ce que le recteur Brice Sinsin a souligné en cette phrase : « Il faut que nous puissions passer d’une université de formation à une université de développement. »

De la conférence inaugurale...

5ième Colloque des Sciences 03Nanoscience, nanotechnologie ou le monde de l’infini petit. C’est dans cet univers qu’a navigué Mawuena Gumedzoe, professeur des Sciences agronomiques et directeur des recherches à l’Université de Lomé, devant un public averti composé des autorités rectorales, enseignants, chercheurs, étudiants. Pr. Mawuena Gumedzoe a animé la communication inaugurale intitulée « L’Afrique sub-saharienne face aux défis des nouvelles technologies : cas des nanotechnologies ». Sensibiliser la jeunesse africaine et les dirigeants sur l’existence de la nanoscience est le message phare à retenir de cette communication. En définition, selon le communicateur, les nanosciences sont les sciences qui étudient les molécules, les atomes ou l’infiniment petit invisible à l’œil et qui ne sont observables que grâce à des outils spéciaux. Les nanosciences, informe-t-il, couvrent tous les secteurs socio-économiques, que ce soit dans le secteur de l’agriculture, de la santé, de l’Agro-alimentaire et même de la défense et de la sécurité. Les nanosciences et nanotechnologies sont dans tous les produits tels que le ciment, la peinture et les médicaments. Il est difficile de faire la différence entre un produit qui contient des particules nano et un autre qui n’en contient pas. Mais ce qu’on sait, suivant les explications du professeur, c’est que les particules nanos sont généralisées et se retrouvent dans tous les produits, surtout dans le domaine de l’électronique. C’est à travers cela, renseigne-t-il, qu’on a des dioxydes de titane pour fabriquer, par exemple, des appareils, des micro-ordinateurs, des téléphones portables. « Les pays développés et émergents investissent beaucoup dans ce domaine parce qu’ils veulent conquérir une part importante du marché. Malheureusement, l’Afrique est peu présente au niveau des nanosciences et nanotechnologies. Il y a quelques pays seulement qui s’intéressent aux nanosciences et nanotechnologies », constate le communicateur Mawuena Gumedzoe, citant l’exemple de l’Afrique du Sud qui est un peu avancé dans ce domaine. Mais nous savons, reconnait-il, que d’autres pays ont des programmes de promotion des nanosciences et nanotechnologies. « Nous nous encourageons à former d’abord des jeunes à cette technologie puisque nos Etats donnent les moyens pour qu’on puisse faire de la recherche dans ce domaine à partir de nos produits locaux. L’Afrique doit former des ressources humaines, fournir des subventions financières, équiper les laboratoires de recherche parce qu’on ne formera pas des gens pour les laisser…», conclut le professeur.

Conférences plénières et ateliers du colloque

Durant les cinq jours de ce colloque, dix conférences plénières ont été animées dans l’Amphi Idriss Déby Itno de l’Uac. En dehors du professeur Mawuena Gumedzoe qui a présenté la communication inaugurale du colloque, son collègue Moussa Gomina a animé celle portant sur le thème « Valorisation d’un silicate naturel local du Maroc dans les réfractaires multitiques ». plusieurs autres communications ont permis aux participants d’échanger et d’améliorer leurs connaissances. On peut citer, pêle-mêle, « De l’application des mathématiques en Biologie : acquis et perspectives », exposée par le professeur Yves Brostaux, « Les crises post-électorales en Afrique » développée par le professeur Pierre Ekanza, « Biotechnologie végétale et sécurité alimentaire » abordée par Corneille Ahanhanzo, « Le Fâ et la connaissance de soi » par le professeur Mahugnon Kakpo. En langue 5ième Colloque des Sciences 02anglaise, les auditeurs ont été entretenus sur les thèmes « Renewable energy portfolio complex development is a vital key to Africa bright future », par le professeur Jozset Steier et « Low back pain Iran : from children to surgeons » par Ali Mohseni Bandpei. Sur les 835 communications initialement prévues en ateliers, 610 ont été données au cours du colloque. Les ateliers embrassent plusieurs disciplines telles que les lettres et sciences humaines ; les sciences exactes et sciences de l’Ingénieur ; les sciences naturelle et agronomique ; les sciences juridique, administrative et politique ; les sciences économique, de management et de gestion ; les sciences de la santé et des activités physiques et sportives. Ouverts spécialement pour cette occasion, les nouveaux amphithéâtres de la zone Master de l’université ont abrité quotidiennement 112 communications adressées à l’endroit des auditeurs évalués à 635, chaque jour.

La politique de la chaise vide des doctorants au colloque

Malgré la grande diversité des communications dans plusieurs domaines, certains acteurs semblent ne pas trouver un intérêt pour ce colloque. A moins d’avoir d’autres raisons qui justifient ce comportement, les doctorants étaient les grands absents à cette rencontre scientifique. La plupart des participants, notamment les communicateurs et organisateurs ont fustigé l’acte et déploré cette politique de la chaise vide adoptée par les doctorants. En plénière comme en ateliers, leur absence était remarquable. Selon Souaïbou Farougou, 2ième vice-recteur de l’Uac, aucune raison ne peut justifier cette absence remarquable de ses collègues béninois et surtout des doctorants. Et pour cause : « Les présentateurs des communications ont besoin du regard critique de leurs collègues par rapport aux travaux qu’ils conduisent. Nous avons tous beaucoup à apprendre en suivant les communications des autres parce qu’on y gagne toujours…», a confié le 2ème vice-recteur avant d’ajouter : « Nous allons voir pour les prochaines éditions, la stratégie qu’il faut mettre en place pour que tous les doctorants même de niveau Master puissent participer massivement, sans oublier également les collègues enseignants. Donc il faut que nous travaillons à les ramener encore dans les rangs parce que même s’ils n’ont pas besoin des communications pour avancer au niveau des grades, cela fait quand-même un plus de confronter les idées et les expériences avec les autres…»
Réalisation : Edouard KATCHIKPE & Edem ANAKA
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