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L’école béninoise : La grève à l’épreuve de la division syndicale
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  La Presse du Jour
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© Autre presse par DR
Education nationale : Les directeurs d`écoles et enseignants de la circonscription scolaire 1, 2 et 3 d`Abomey-Calavi et Sô-Ava ont décidé de fermer les salles de classe




Par leur préavis de grève en date du 19 octobre 2015, les organisations syndicales du secteur de l’éducation réunies au sein du Front des trois ordres des enseignements ont entamé hier, jeudi 22 octobre, une grève d’avertissement de 48 heures afin d’exiger du gouvernement la satisfaction d’un certain nombre de revendications. Sauf que pour la première journée de débrayage, la mayonnaise n’a pas totalement pris.

Quelques tours dans les établissements scolaires publiques de Cotonou et d’ailleurs dans la journée d’hier révèlent des attitudes divergents des enseignants quant au suivi de la grève de 48 heures déclenchée par le Front. En dehors de l’Atacora, la grève d’avertissement a partiellement pris sur l’ensemble du territoire national, indiquent des sources autorisées. Un flottement relatif selon le Secrétaire administratif du Front, Bakari Fawaz pour qui aucune grève n’est à 100% suivie lors de sa première journée. Persuadé par contre, il promet une suite plus disciplinée au niveau des enseignants puisque leur sensibilisation se poursuit. La grève a été suivie à 80% au niveau du secondaire. C’est au niveau du primaire que les collègues traînent les pas, a expliqué M. Bakari Fawaz. Même constat de petite mobilisation fait par Maxime Agossouvè, vice-président du Conseil sectoriel pour le dialogue social (Csds). Il a d’abord expliqué le peu de suivi de la grève, pour ce qui concerne la première journée, par le fait que le Csds qui réunit plus de mouvements syndicaux que le Front ne s’est pas encore résolument engagé dans la lutte. Pour lui, le Csds attendait les conclusions du dialogue social syndicats-gouvernements tenu hier à l’Infosec pour réellement se décider. Et visiblement, le Csds ne tardera pas à entrer dans la danse du débrayage. D’un autre côté, c’est la crédibilité du Front qui est décriée. «En 2014, il a été retenu que pour lancer un mouvement de grève, il faut le décider lors d’une assemblée générale. Idem quand il s’agit de l’arrêter. Ce que le Front n’a pas respecté. Le Front n’inspire pas confiance. C’est une question de confiance. Avec le Front, on ne peut pas engager cette lutte», se désole pour sa part Thomas Sodji, président des comités de défense des travailleurs au niveau du Mono. Comités regroupant toutes les centrales syndicales. Néanmoins, pas pour autant que les centrales syndicales qu’il représente restent les bras croisés face à la lutte qu’a engagée le Front. «C’est à partir du 27 octobre qu’il y aura réellement grève», prévient-il. Autrement, le gouvernement ne devrait pas crier victoire trop tôt si hier et aujourd’hui, tous les établissements n’ont pas respecté le mot d’ordre du Front. Les uns et les autres n’excluent pas de se rejoindre pour faire bloc contre l’Exécutif.

Jean-Marie Sèdolo

Motion de grève

A

-Monsieur le ministre du travail et de la fonction publique,

-Monsieur le ministre des enseignements maternelle et primaire,

-Monsieur le ministre de l’enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle, de la reconversion et de l’insertion des jeunes,

-Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Cotonou/ Porto-Novo

Considérant que la loi 2015-018 du 02 Avril 2015 portant statut général des agents de la fonction publique en son article 50, l’arrêté interministériel 477 portant création, attribution, organisation et fonctionnement du conseil d’éthique des universités Nationales du Bénin en son article5 constituent des atteintes graves au droit de grève et à la liberté d’opinion,

Considérant que la loi 2015-018 du 02 Avril 2015 en instituant le corps des agents contractuels de l’Etat, en conditionnant l’avancement à l’évaluation de l’agent est une négation du droit du citoyen à un emploi décent, sécurisé et durable d’une part et est une remise en cause des droits acquis des travailleurs, travailleuses au prix de hautes luttes d’autre part,

Considérant les manœuvres dilatoires du pouvoir de BONI Yayiau sujet du statut particulier du personnel enseignant de la maternelle et du primaire d’une part, du statut du personnel enseignant du secondaire d’autre part,

Considérant que les violationsrépétées des textes dans la nomination du personnel enseignant à la tête des administrations scolaires, des conseillers pédagogiques du secondaire, le blocage des différents processus de reversement, des avancements et la parution des actes administratifs, le refus de prendre en compte les diplômes obtenus avant la date de la mise en formation des ACE de la promotion 2008,le non paiement des indemnités de logement dues aux stagiaires des cohortes 4 et 6 des ACE de la promotion 2008 en formation dans les ENS des universités nationales du bénin depuis 2011, la privation des primes spécifiques et de rendement aux enseignants en poste sédentaire sont des faits de mal gouvernance qui démotivent le personnel enseignant,

Considérant le refus du gouvernement de BONI Yayi de reverser les vacataires en poste au moins depuis 2014 dans le corps enseignant,

Considérant l’échec des programmes d’étude en exécution dans nos écoles, universités nationales,

Considérant le manque criard d’enseignants dans les écoles publiques et universités nationales,

Considérant les multiples mesures d’exclusion des enfants des travailleurs de l’instruction,

Considérant la spécificité des apprenants handicapés, sourd-muet, malvoyants et aveugles

Vu l’échec des négociations dans les différents cadres institués à cause de la mauvaise volonté du gouvernement de notre pays,

En application des décisions issues du conseil syndical du 25 septembre 2015, le Secrétariat exécutif fédéral national de la FéSEN-CSTB décide d’une grève d’avertissement de 72 heures renouvelable à compter du Mardi 27 octobre 2015 à 00heure au jeudi 29 octobre 2015 à 24heures pour exiger du gouvernement la satisfaction des revendications ci-après :

1-la prise de mesures nécessaires, d’urgence pour la jouissance des 1,25 par le personnel enseignant de la maternelle, du primaire et du secondaire en respect au décret 2011-505 portant augmentation du salaire de tous les agents de la fonction publique,

2- la prise en compte par le gouvernement des résultats issus des différentes séances de la commission paritaire de la fonction publique sur les avantprojets de statuts du personnel enseignant de la maternelle et du primaire d’une part, du personnel enseignant du secondaire d’autre part et la signature sans délai de ces différents projets de statut,

3-le reversement dans le corps enseignant des enseignants vacataires en situation de classe au moins depuis 2014 dansles collèges et lycées publics du bénin,

4-la signature et la parution des contrats, avenants, de tous les actes administratifs (avancements, reclassements, nominations, promotion) et le paiement des salaires avec rappel aux éducateurs, éducatrices et des contractuels du secondaire, la relance des différents processus de reversement en ACE, APE et la régularisation de la situation administratives des ACE des promotions 2007 et 2008 du primaire,

5-la prise en compte des diplômes obtenus avant la date de démarrage de la formation diplomante des ACE de la promotion 2008 et le paiement sans délais des indemnités de logement dues aux stagiaires des cohortes 4 et 6,

6- le rétablissement des primes de rendement, spécifiques aux enseignants en poste sédentaire,

7- l’étude de l’avant projet du statut particulier des corps des personnels de l’enseignement spécial,

8-la suppression des NPE dits APC, du LMD, des droits d’écolage et taxes diverses dans les écoles primaires, secondaires qui excluent les enfants des pauvres de l’instruction publique et des mesures scélérates de privatisation des universités publiques,

9-le relèvement de tous les enseignants nommés à la tête des administrations scolaires sans avoir remplis les conditions prévus par les textes en vigueurs et la réhabilitations des administratifs relevés arbitrairement de leur poste au cour des derniers redéploiements,

10- le retrait de la loi 2015-018 du 02 avril 2015 portant statut général des agents de la fonction publique toutes les dispositions qui remettent en cause les acquis des travailleurs en matière de sécurité d’emploi, des libertés démocratiques notamment syndicales, l’abrogation du décret 2015-373 du 24 juin 2015 portant statut d’emploi des agents contractuels de l’Etat, de l’arrêté interministériel N*477 portant création, attribution, organisation et fonctionnement du conseil d’éthique des universités nationales du Bénin,

11- le recrutement massif des diplômés sans emploi sorti des ENS, ENI et des facultés des universités du Bénin au profit des écoles, publiques et universités nationales qui souffrent du manque criard d’enseignant,

12- l’envoi à bonne date et en totalité des subventions allouées aux écoles publiques et l’allocation d’une subvention aux écoles privées,

13- l’envoi des actes administratifs du personnel enseignant et de soutien dans les différentes directions départementales des ministères de l’enseignement.

En tout état de cause, la FéSEN/ CSTB rend responsable le gouvernement des déconvenues qui découleraient de la non satisfaction des présentes revendications.

Cotonou le 21 octobre 2015.

Pour le secrétariat exécutif national fédéral,

Le secrétaire général par intérim,

Rodolphe Yéropa SEGNANKA
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