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Menace de paralysie du système éducatif : Une grève incompatible avec une fin de mandat
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  Matin libre
Les
© Autre presse par DR
Les ecoliers beninois




Depuis hier jeudi, le Front d’action des trois ordres de l’enseignement a entamé une grève d’avertissement de 48h ; un débrayage auquel les acteurs du système éducatif ne sont plus habitués maintenant. Dès lors, la question qui se pose est de savoir si les syndicalistes veulent amener un régime en fin de mandat à prendre des mesures qui obligeraient le prochain titulaire du palais de la Marina.

Le 6 avril 2016, le Bénin aura un nouveau président de la République. Aussi, un nouveau gouvernement sera-t-il mis en place. Ce qui signifie que dans le cadre du dialogue social, d’un côté, les acteurs vont changer ; et un nouveau cadre de discussion sera mis en place. Déjà les nombreux candidats à la course pour la succession à Boni Yayi sont censés être au parfum des maux qui minent la plupart des secteurs vitaux du pays. En tout cas, chacun d’eux, s’ils sont des postulants sérieux doivent avoir un postulat en ce qui concerne ces indispensables réformes au niveau des secteurs sensibles comme par exemple celui de l’éducation. Ainsi donc, ils maitrisent parfaitement les points de divergence entre les représentants des enseignants et le gouvernement béninois. Faudrait-il le rappeler, le Front des trois ordres de l’enseignement proteste contre le retard dans la signature de la décision portant statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire, de l’enseignement technique et professionnel, la sédentarisation des enseignants vacataires, le reclassement des agents contractuels de l’Etat ayant fini leur formation depuis 2012 et la fin des licenciements massifs et abusifs de vacataires au profit de personnes non qualifiées…

Il faut le reconnaitre, le gouvernement avait promis la prise des décisions relatives à la mise en place de statuts particuliers pour les enseignants pour le 30 septembre de cette année. Mais après réflexion, au niveau de l’appareil d’Etat, il est admis qu’une telle décision aura pas mal d’impacts sur le budget national. Il en est de même pour la plupart des autres points justifiant le débrayage qui s’observe depuis hier. A la réalité, les dirigeants actuels peuvent prendre la décision de donner une bonne suite aux revendications des enseignants. Mais il reviendra notamment au nouvel exécutif consécutif à la joute présidentielle de 2016 d’en cerner les contours de leur application. Il parait donc sage que le gouvernement de Boni Yayi ne prenne aucune décision susceptible de compliquer l’existence à son successeur, déjà à l’entame de son quinquennat ; de même, la sagesse voudrait que les syndicalistes mettent de l’eau dans leur vin. Qu’ils attendent la mise en place d’un nouveau gouvernement pour brandir leurs muscles. Ils ne perdent rien à attendre la fin du mandat de Boni Yayi. Le bémol qui a été observé tout le long de l’année scolaire écoulée devrait pouvoir continuer celle-ci. Quitte au nouveau gouvernement de savoir prendre des engagements. C’est déjà pas mal que le Front donne de la voix maintenant, soit en cette période de précampagne. Ceci à l’avantage de permettre aux compatriotes à la candidature facile de savoir ce à quoi s’en tenir.

Le maintien de la tension pourrait amener le gouvernement, sur un coup de tête, à prendre des décisions qui vont engager le nouveau président.

De l’autre côté, si Boni Yayi refuse de satisfaire aux doléances des syndicalistes, ceux-ci menacent de perturber l’année scolaire. Un des porte-parole du Front a même laissé entendre qu’ils sont prêts à faire fermer les écoles et à aller en campagne électorale en même temps comme les politiques. Dans ces conditions, ce sont les enfants des pauvres qui seront les gros perdants. Les responsables du Front le savent bien. Il vaut mieux sauver l’année scolaire et espérer reprendre les négociations avec plus de sérénité avec le nouveau gouvernement qui sera issu de la présidentielle de 2016.

Symplice Comlan
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