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Apocalypse aux dimensions du Bénin
Publié le mercredi 28 octobre 2015  |  24 heures au Bénin




Perçu de loin, le déjeuner semblait aussi excellent que les convives étaient loquaces, discutant sombrement d’un sujet apparemment grave. On a attrapé au vol leurs propos, restitués ici à la bonne franquette et dans l’urgence. On n’était pas de la fête, et l’on n’a pas encore pris du temps pour ajouter la parure des tirets et des guillemets. On le fera plus tard.
Le 28 février, c’est dans cinq mois. Qui d’entre nous voit quelqu’un venir ? Qui veux-tu que nous voyions venir, quand ils sont cinquante plaisantins à obstruer l’horizon, se répandant en discours saugrenus à l’adresse de la peuplade analphabète, alors que c’est une vision forte, un électrochoc qu’il faudrait pour relever ce pays qu’on a poussé dans les cordes et roué de coups pendant dix ans d’ambulance dite gouvernance. Le Bénin est groggy, et lesdits candidats lui chantent des berceuses. Je t’approuve tout à fait. Nous n’avons pas besoin de farceurs, mais de quelqu’un qui se sente investi. Ah, Seigneur, épargne-moi ce terme, Hitler aussi se sentait investi, on voit où il a conduit son peuple. Mais tu as tort de ne pas aimer ce mot. As-tu oublié qu’en 2006, notre homme se sentait investi ? Non, il ne se sentait aucune vocation, il fut investi par le Grand Cotonnier, et comme celui-ci vient de se mettre lui-même en piste pour 2016, le Grand Poissonnier s’est dressé pour le contrer. Eh oui, voilà ce qu’on fait de nous : au-dessus du corps exsangue du peuple exténué, les milliardaires s’escriment. Tous des farceurs éhontés. Mais ce n’est pas une raison pour recourir à Hitler. Hitler n’est pas un rêve, il est l’un des pires cauchemars de l’humanité. Pour remettre le Bénin sur pied, je pense qu’il y suffit de Jerry Rawlings, deuxième version adoucie. Oh, que non ! C’est la première version qu’il nous faut, version vive et rasante, le Rawlings qui est descendu de son avion, a fait fusiller au pas de charge et sans jugement les suceurs du sang des Ghanéens. Et dans les rues d’Accra, les jeunes l’applaudissaient à tout rompre. Voilà le justicier tranchant et expéditif qu’il nous faut. D’accord, c’est l’idéal. Mais je récuse cet idéal pour trois raisons majeures : 1- Les Béninois n’aiment pas le sang. 2- Notre classe politique est aussi vaste que pourrie, et ça ferait un carnage semblable à un génocide. 3- J’ai des amis sincères au sein de cette classe politique, et je compte bien, le moment venu, assister à leur enterrement solennel, si ce n’est pas eux qui assistent à mes obsèques, que mes enfants feront grandioses. Tu es vraiment sérieux ? En attendant tes futures pompes funèbres au champagne et caviar, le Bénin peut sombrer ! Je suis très sérieux. Béninois authentique, je sais que les obsèques sont notre vie. Nous ne vivrions plus s’il n’y avait pas chaque semaine une kyrielle de macchabées á porter en triomphe à l’église et au cimetière, à honorer ensuite par des mets somptueux. Or le peloton d’exécution y fait obstacle. Donc foin de ton Rawlings rasant. Mais alors, que proposes-tu pour le salut de ton pays naufragé ? Je vous en prie, souffrez que je place un mot. Au lieu de quelqu’un à l’horizon, moi je vois venir quelque chose. Sans Hitler et sans Rawlings, nous aurons notre coup de force, probablement avant le 28 février. Car sentant que c’est vraiment fini et qu’un sauf-conduit ne lui sera même pas délivré pour le 7 avril, notre homme fomentera un coup d’Etat destiné, non pas à le maintenir au pouvoir, mais à lui permettre d’assouvir son satanique dessein de ‘‘après moi le déluge’’. Il se félicitera de ridiculiser le Bénin aux yeux du monde et de le faire reculer politiquement de quelques décennies. Voilà ce que je vois venir. Et ce sera sanglant, je vous préviens…Vous vous taisez ? Que veux-tu qu’on dise ? Il semble que tu aies vu juste. Moi-même, je l’observe ces jours-ci lors de ses apparitions publiques, toujours un peu loufoques, et ce que je vois est une tête qui mijote quelque apocalypse aux dimensions du Bénin… Un interminable silence s’ensuivit.

Le déjeuner avait-il pris fin ?
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