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Des ghettos universitaires au Bénin
Publié le dimanche 22 septembre 2013   |  24 heures au Bénin




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Depuis 2006, Yayi Boni a décidé d’inséminer des campus universitaires aux quatre coins du pays : université de Kétou, de Djougou, de Dangbo, Avrankou, Lokossa, Nikki, Bantè etc… Ces campus créés à la sauvette sont avant tout des endroits insalubres intellectuellement, des rizières de chiendents, des niches de chauve-souris, des nids d’anophèles, des tanières de serpents venimeux, des endroits où les étudiants sont plus préoccupés à survivre qu’à s’éduquer. Pour un petit pays comme le Bénin avons-nous besoin de tant d’ilots universitaires ? Même si les centres universitaires ont un impact positif sur leurs milieux, il faut renoncer à l’approche populiste qui néglige toutes planifications. Une université n’est pas seulement une case et un enseignant. Une universitaire est avant tout un centre de recherche et d’émulation scientifique où les enseignants-chercheurs doivent promouvoir la recherche en plus de leurs charges de cours et les étudiants initiés à la recherche. Une université suppose la présence d’infrastructures adéquates, des laboratoires et des bibliothèques à jour.

C’est une insulte à la jeunesse et un nivellement par le bas que de transformer des maisons de jeunes et des mairies en amphithéâtres. Si l’on observe l’état de délabrement et de vétusté des campus de Calavi et de Parakou qui constituent des pôles universitaires déjà fragiles, on pourrait se demander pourquoi ne pas consacrer les ressources disponibles pour moderniser et consolider ces campus au lieu de se lancer dans la ghettoïsation de l’enseignement supérieur. A quoi bon d’avoir des dizaines de centres universitaires sans aucun rayonnement scientifique international.

Les universités de Parakou et d’Abomey Calavi ne figuraient même pas dans les cents meilleures universités africaines dans le classement 2013. Les enseignants qui sont sur nos campus ont étudié pour la plupart dans de grandes universités. Comment voulons-nous qu’ils transmettent ce savoir aux étudiants sans un minimum d’infrastructures ? On comprend aisément, pourquoi, après quelques années d’enseignement, ils se perdent dans la routine et sont pris de vitesse par les avancées scientifiques. D’ailleurs, ils sont les premiers à s’accommoder de l’ensemencement des campus, puisque cela leur permet au moins d’arrondir la fin du mois avec les missions d’enseignement. L’enseignement supérieur doit constituer le premier pont vers le développement. Les problèmes de santé, la modernisation de notre agriculture, l’adéquation formation-emploi sont des tâches et réflexions à confier aux chercheurs pour qu’ils trouvent des solutions susceptibles d’alléger la souffrance des populations. Mais pour avoir des recommandations efficaces, directement applicables, l’environnement de travail doit s’y prêter.

Au lieu d’attendre que la manne tombe du ciel, il faut avant tout former l’Homme, le responsabiliser, et lui donner des outils nécessaires pour qu’il puisse extraire de son génie des innovations en phase avec le niveau de développement. Que l’on trouve le pétrole ou l’uranium demain, sans des Hommes prêts, orientés vers la réussite, ce serait peine perdue.

Jules Djossou

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