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Consensus et révision de la constitution: Comment le gouvernement cafouille !
Publié le lundi 23 septembre 2013   |  Le Confrère de la Matinée


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Les politiques ont proposé le débat. Les constitutionnalistes et juristes se le sont appropriés un temps. Et depuis un moment il est de retour dans le giron des politiques et acteurs civils qui s’arrachent les cheveux sur le point de l’opportunité du projet et de la démarche à suivre pour son aboutissement.
La définition du consensus est au cœur du débat.

Le gouvernement, après avoir tergiversé à maintes reprises, a fini par se passer de son discours antérieur sur le consensus. «Je vous rappelle que dans le cadre de la recherche d’une meilleure sensibilisation de toutes les couches de la nation sur le fondement de la révision, j’ai procédé à son retrait par décret N° 2012-088 du 26 avril 2012 » ainsi écrivait Boni Yayi dans l’exposé des motifs du projet de Loi portant révision de la Constitution de la République du Bénin. A l’interprétation, le premier retrait du projet (projet de 2009) a été inspiré par la recherche d’un certain consensus - qui reste encore intangible pour les forces vives de la nation. On peut donc, sans se tromper, conclure que le gouvernement a déjà réalisé le consensus. De plus, dans le même exposé, le gouvernement dit avoir « fait l’option de n’intégrer les différentes modifications retenues au texte initial de décembre 1990 » que « suite à son vote à l’Assemblée nationale, qu’après approbation de la population par voie référendaire qui devra faire objet d’une large consultation ». Que dire de cette option ambigüe qui consiste à atteindre le résultat juridique de la révision avant de chercher à réaliser le consensus ? N’était-ce pas là la vraie démarche du gouvernement écrite noir sur blanc, pour réaliser le consensus ?
Et les présidents d’institutions s’en mêlent
Mais que diantre, cherche t-on désormais à réaliser en demandant au Parlement de procéder à la vulgarisation dudit projet ? Si c’est toujours le consensus, cela semble bien être l’ultime discours qu’il fallait tenir pour sortir les présidents d’institutions de leur chaire. C’est bien l’ultime discours qu’il fallait tenir pour permettre au Professeur Théodore Holo, de dire toutes ses vérités aux Béninois. Puisque le projet permet de réelles « avancées » pour la démocratie béninoise : l’imprescriptibilité des crimes économiques, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), la Cour des comptes, bref tout l’argumentaire gouvernemental. Et que peut-on comprendre à travers la dernière décision de la Cour Constitutionnelle qui valide la supposée irrégularité soulevée par le ‘’père’’ de la Constitution béninoise actuelle, le Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè ?
Boni Yayi pour avoir tergiversé sur un dossier aussi sensible dans un contexte africain suspicieux souligné par la Conférence Episcopale du Bénin, n’a t’il pas délibérément ou non ; mis à mal sa bonne foi que lui et ses ministres tentent de prouver vaille que vaille, prenant d’assaut médias, champs et campagnes ? Très tôt l’inédit au pays est survenu. Car le ‘’père de la nation’’ a sombré dans l’hydre des prestations de serment. Peut-on maintenant en faire le compte ? Ses ministres feront de même. Marcel de Souza, Réckia Madougou sortie depuis la fameuse dissolution, Arifari Bako, François Abiola, le dynamique, compétent et jeune Komi Koutché et presque tous, mettront leurs pas dans ceux de leurs chefs. La main sur le cœur, tous jurent pour le chef du gouvernement. Pour certains ministres, s’ils arrivaient à décanter dans l’esprit du président des intentions malsaines à travers son projet, ils font la promesse de mettre la clef sous la porte et de devenir ‘’Mercredi rouge’’. Le rouge de Madougou, la brave dame de ‘’Touche pas ma Constitution’’ à la cérémonie de passation de charges qui devait sceller son départ signifierait-il cet état de choses ? Peut-on dire que c’est seulement à cette étape qu’un ministre du gouvernement peut se rendre compte dune réalité dénoncée avec force et véhémence par oppositions politique et civile ?
Le clergé catholique avec ses profondes réserves sur le projet n’est-il que représentatif de la communauté catholique qui du reste est la confession majoritaire au Bénin en terme de fidèles ? Nicéphore Dieudonné Soglo, premier président de la République de l’ère démocratique, avec ses conseils, n’est-il que représentatif de la Renaissance du Bénin (RB), ou de sa famille nucléaire ?
La Cour Constitutionnelle seule peut trancher le débat sur la définition du consensus et l’application qui doit en être faite. A travers les hommes et les femmes de renom qui l’ont toujours composée et qui la composent en ce moment, elle a très souvent su maintenir l’équilibre de la balance justice. Avec un peu de confiance, peut-être qu’une fois encore, elle édifiera la démocratie béninoise dans la logique du vrai consensus.

Mastiano Bernard DAVID

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