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Présidentielle de février 2016 : Boni Yayi prend les forces cauris pour une bande de mouton (Il ressort le «cheval» Zinsou)
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  La Presse du Jour
Lionel
© AFP par Thomas Samson
Lionel Zinsou, nouveau Premier ministre du Bénin.




Le rififi se poursuit au sein de la mouvance présidentielle. La preuve vient d’être donnée une fois encore. Au cours du week-end écoulé, une importante réunion a eu lieu entre le Président Boni Yayi et certains ténors des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Au cours de cette rencontre très secrète, le Président Boni Yayi a lâché le nom de celui qu’il entend positionner pour défendre les couleurs des Fcbe dans le cadre de l’élection présidentielle du 28 février 2016. Mais déjà, ce choix rencontre des résistances.
C’est fait ! Le Président Boni Yayi a désigné son successeur au Palais de la Marina. Il s’agit bien de l’actuel premier ministre Lionel Zinsou.

La fumée blanche tant attendue est apparue sur le toit de la mouvance présidentielle à la faveur d’un conclave secret présidé par le Président Boni Yayi lui-même. Comme on pouvait s’y attendre, les réactions n’ont pas manqué de suivre. « Yayi veut nous sacrifier. Mais il ne nous verra pas ». Ainsi s’est exprimé clairement l’un des leaders des Forces cauris pour un Bénin émergent aussitôt après le conclave. Ce sentiment est aussi partagé par plusieurs mouvanciers qui voient à travers le choix opéré par le Président Boni Yayi un véritable coup de poignard dans le dos. Livrés ainsi à eux-mêmes depuis le samedi dernier, plusieurs ténors des forces cauris étaient en effet à mille lieux de s’attendre à ce schéma que vient de dévoiler le Chef de l’Etat.

Au cours de la rencontre, le cas Komi Koutché a été évoqué. Il a été en effet question de l’impossibilité pour le ministre d’Etat Komi Koutché de se présenter à la présidentielle de février 2016 simplement parce que ne remplissant pas les conditions requises, notamment celle relative à l’âge. Après avoir évacué ce cas, le vrai sujet a été annoncé à la grande surprise de tous ceux qui étaient présents. Tôlé général ! Ceci, contrairement à ce à quoi on assiste souvent où après le Chef plus personne ne parle. Des réactions ont été en effet enregistrées. Ces réactions ont clairement fait comprendre au Chef de l’Etat que son choix ne passera pas. Mais hélas ! Ils n’ont pas réussi à lui faire changer d’avis. A l’allure où vont les choses et à observer les réactions suscitées, l’unanimité est bien loin d’être faite autour de ce choix que le Chef de l’Etat a opéré.

Yayi déçu de sa famille politique
Pourquoi Yayi s’accroche-t-il à Lionel Zinsou ? La question revient sur toutes les lèvres. Pour certains avec qui nous avons échangé, la raison coule de source. Si Boni Yayi s’accroche à Lionel Zinsou, c’est certainement parce qu’il n’y a plus d’autres marges de manœuvre après la disqualification de la candidature de Komi Koutché et qu’il faut surtout faire la volonté de la France. C’est en tout cas ce que pensent les uns et les autres. Mais à la vérité, cet argument parait aux yeux de plusieurs observateurs trop léger surtout lorsqu’on se réfère à la réalité du terrain et à certaines considérations géopolitiques. L’argument selon lequel Lionel Zinsou est au-delà de Yayi le choix de la France ne convainc personne. Les autorités françaises n’ignorent pas que les anciennes colonies ont gagné en maturité et tout ne se passe plus comme avant. Ce n’est donc pas parce que la France le souhaite que Lionel Zinsou sera le Président du Bénin pour les cinq années à venir. Par ailleurs, l’autre réalité aujourd’hui est qu’à 90 %, les Béninois ne connaissent pas vraiment qui est Lionel Zinsou.

La poignée de Béninois qui le connait le prend pour un Français et non un Béninois bien qu’il porte le nom Zinsou. Ce sentiment qui est apparu lorsque le Président Boni Yayi a récemment formé son gouvernement et qu’il a bombardé au poste de premier ministre M. Lionel Zinsou n’a pas encore quitté les Béninois. La vérité est là. A l’époque, le ballon d’essai Lionel Zinsou a été ni plus ni moins un feu de paille. Le ramener aujourd’hui prépare le lit à un échec assuré de la mouvance à la présidentielle de février 2016. Dans un contexte comme dans un autre, une constance demeure. Le Chef de l’Etat est déçu de sa famille politique au sein de laquelle la cohésion a foutu le camp pour laisser place à une guerre de leadership sur fond de dénigrement, de sabotage des acquis du changement et surtout de mépris.

Sa déception est aussi liée aux nombreux scandales enregistrés ces derniers mois et révélés par les médias. Ces scandales ne garantissent d’ailleurs pas une porte de sortie honorable. Le Chef de l’Etat n’est pas bête. Il sait que sa famille politique est désormais devenue un gros panier à crabes. Plusieurs membres des forces cauris pour un Bénin émergent sur qui, il pensait pouvoir compter ne méritent plus sa confiance. Ils se sont déjà positionnés par rapport à 2016. Certains auprès de Patrice Talon. C’est à présent à son tour de leur rendre le coup. Il sait qu’il les envoie droit dans le mur, Lionel Zinsou n’étant capable de rien véritablement. A la mouvance, c’est déjà la saison des règlements de comptes. C’est malheureusement le triste constat.

Tchané et Gbian en force dans le Nord
La bataille des fiefs aura lieu. Si le choix de Boni Yayi se confirmait, il ne profiterait qu’à deux potentiels candidats du Nord-Bénin. Il s’agit du Président Abdoulaye Bio Tchané et du Général Robert Gbian qui ratissent déjà large dans cette partie de notre pays. Même s’il s’appuie sur son mentor Boni Yayi, Lionel Zinsou qui n’a pas de fief électoral part avec un gros handicap. Il ne pourra pas compter sur l’héritage électoral de Boni Yayi dans le Nord-Bénin puisque depuis la nuit des temps, l’expérience a toujours prouvé que les Béninois votent pour le fils du terroir. Lionel Zinsou n’est pas fils du terroir. Et se sentant floué, les Béninois du Nord vont préférer voter pour Abdoulaye Bio Tchané ou Robert Gbian. Mais jamais pour Lionel Zinsou. Cela est assez clair dans leur tête quoi qu’en soit ce que fera le Chef de l’Etat.

Junior Fatongninougbo
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