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Incendie au marché Dantokpa : Le kpayo, Dantokpa et les présidentiables
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  Fraternité




Samedi 31 octobre 2015 à 2 heures du matin. Le marché international Dantokpa est en feu. Une bonne partie du marché constituée de boutiques, de marchandises et de moyens de transport est réduite en cendres. Difficile pour les riverains de s’en approcher car, l’intensité de la flamme était effrayante. Dans le rang des sinistrés, c’est la consternation : pleurs, cris de détresse, lamentations, panique … La scène était difficile à voir. Ils sont restés impuissants face à un feu qui ravage tout sur son passage. Les différents renforts pour dompter le feu étaient restés vains. « Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui se passe. C’est la désolation totale. Je ne peux même pas décrire l’état d’esprit des gens qui ont perdu leurs marchandises dans ce sinistre. Nous vivons un véritable drame… », a dit le Chef quartier encore sous le choc. Plusieurs années d’intenses efforts viennent de partir en fumée en quelques heures.

A l’origine, l’essence frelatée die Kpayo
Selon les informations recueillies sur place, tout est parti d’un camion transportant de l’essence frelatée qui aurait été soumis à un contrôle routier. « Un camion contenant de l’essence frelatée s’est arrêté, lorsqu’un bus l’a percuté par derrière. Quelques minutes après, le véhicule a commencé par sortir de la fumée. Un bidon d’essence a pris feu. Aussitôt, l’apprenti, voyant la fumée, s’est précipité pour aller l’éteindre. C’est ainsi qu’il l’a aspergé d’eau pour éteindre le feu. Quelques minutes plus tard, un autre bidon d’essence a encore pris feu. C’est après cela que la situation était devenue incontrôlable. Les policiers qui ont créé ce drame ont pris la fuite… », a expliqué un témoin du drame.
Alertée par les populations, la ministre de la famille Honorine Attikpa a dû se rendre illico presto sur les lieux. « Ça fait vraiment mal, surtout en ma qualité de femme et ensuite en ma qualité de ministre de la famille. Là où il y a feu dans un marché, vous voyez à quel degré les femmes sont affectées », a-t-elle dit.

La situation échappe aux sapeurs pompiers
L’incendie du marché international de Dantokpa a atteint une intensité incontrôlable. Malgré la forte présence d’un contingent de sapeurs pompiers, les flammes restent indomptables. « Nous avons eu beaucoup de peines pour engager nos moyens. En fait, ce n’est pas un problème de moyens hydrauliques qui s’est posé, mais un problème d’accès au foyer d’incendie. Parce que les routes n’étaient pas dégagées… », a expliqué le Lieutenant Colonel Gildas N’Dah Sékou. Pour le Chef d’Etat major des forces armées béninoises, le Général Awal Nagnimi, toutes les forces de défense et de sécurité sont présentes pour conjuguer leurs efforts. « Les sapeurs pompiers, les militaires de l’aéroport et de la marine sont tous mobilisés et tentent vaille que vaille d’éteindre le feu », a-t-il ajouté.

D’importantes ressources matérielles et financières en fumée

es conséquences de cet incendie sont lourdes. Pour l’heure, un bilan exhaustif n’est pas encore établi. Mais il faut retenir, au regard du degré de l’incendie, qu’il y a eu d’importants dégâts matériels et financiers. Séraphin, vendeur de pièces détachées a vu toute sa marchandise partir en fumée. « J’ai au moins 8 millions de marchandises dans ma boutique », a-t-il dit. Chiwéni, un autre commerçant propriétaire d’une boutique de pneumatique se désole : « Je viens de perdre 10 milliards de Fcfa. J’ai un ami à côté qui a perdu plus de 150 millions ». Comme Séraphin et Chiwéni, beaucoup d’autres commerçants ont perdu d’importantes sommes d’argent dans cet incendie. La situation a laissé des familles entières dans un choc sans précédent.

Quelques impressions
Honorine Attikpa, ministre de la famille

« Ça fait vraiment mal, surtout en ma qualité de femme et ensuite en ma qualité de ministre de la famille. Là où il y a feu dans un marché, vous voyez à quel degré les femmes sont affectées. Je suis arrivée et j’essaie en vain d’accéder au lieu de l’incendie. Je voudrais profiter de ce canal pour dire toute ma compassion à ces femmes qui sont éplorées, parce qu’il y en a parmi elles qui fonctionnent sur la base de crédits. Je partage leur chagrin en ce moment. Au nom du gouvernement, je demande à tous les usagers de se calmer et on verra ce qu’il faut faire ».

Commissaire
« Hier aux environs d’une heure du matin, deux policiers étaient au carrefour, parce qu’ils ont l’habitude de faire des patrouilles dans le marché. Ils étaient là quand trois véhicules sont arrivés. Du coup, l’un des policiers s’est approché du conducteur du 1er véhicule pour s’enquérir de ce qu’il transporte. Tout à coup, il entend ‘’Feu ! feu ! feu !’’. Dès qu’il a entendu feu, le chauffeur du 2ème véhicule est sorti. Le dernier véhicule a fait marche arrière, pendant que le premier véhicule est en feu. Les policiers qui étaient sur les lieux étaient surpris par cette flamme. Aucun policier ne poursuivrait un véhicule. Je le dis devant le Chef de l’Etat. La version des populations qui faisait croire que les policiers pourchassaient le véhicule pour rançonner était fausse. Les policiers étaient au carrefour. Dans la patrouille, ils ont interpellé un conducteur de moto, quand les véhicules ont stationné. J’ai été alerté et j’ai informé les autorités, nous avons fait appel aux sapeurs pompiers et nous y sommes restés jusqu’à l’aube ».

Lieutenant Colonel Gildas N’Dah Sékou
« Je suis méfiant. Je ne peux pas dire que le feu est éteint. Car lorsque je dis que le feu est éteint, alors qu’il n’est pas éteint, je perds ma carrière. Donc, je peux dire que le feu est circonscrit. Il n’y a pas de propagation. Il n’y aura plus une reprise de feu. Mais le feu n’est pas encore éteint. Dans une heure, je peux dire que le feu est éteint. Dans tous les cas, je vais mettre une équipe qui va veiller ici jusqu’à ce qu’on me dise à la radio que le feu est complètement éteint. Et là, je vais replier mes moyens.

Boni Yayi, Président de la République


« C’est des gens qui se sont défendus jusqu’ici pour se nourrir. Ça ne peut qu’être un sentiment de désolation et de tristesse. C’est pourquoi je tiens à présenter à mes chers parents, quels que soient leur sexe et leur âge, la solidarité de toute la République. Nous allons tenir un Conseil des ministres tout à l’heure. Dès qu’on aura le point de ce qui s’est passé, nous verrons ce qu’il faut faire. D’abord, une commission d’enquête sera mise en place pour que la République puisse être informée de ce qui s’est passé réellement. Les dégâts sont importants. J’ai toujours dit que, même s’il y a un Béninois ou une Béninoise en danger, la République ne peut pas être heureuse. Dès ma prise de fonction, je voyais venir le danger. Et j’ai mis en place un programme de rénovation de tout le marché de Dantokpa. Nous avons prévu une douzaine de milliards de Francs pour construire les baraques. Mais malheureusement, avec les crises qui nous ont frappés, nous n’avons pas pu progresser. Je crois que c’est un message que Dieu passe et qui confirme la justesse de notre vision. Le marché a été construit dans les années 60- 63… Je lance un appel à tout le monde, toutes les forces vives de la nation, les populations et les politiques, pour qu’ensemble, nous puissions trouver une issue à ce genre d’évènement qui nous frappe et qui ne fait qu’aggraver la situation de pauvreté dans notre pays ».

Sébastien Ajavon, présidentiable

« C’est encore un drame qui vient de se produire, au moment où les commerçants ont du mal à se débattre. Il faudrait qu’on voie ce qu’on peut apporter et qu’on puisse aménager tous ces espaces. C’est aussi notre contribution. On verra ce qu’on peut faire. Si au-delà du fait que le Nigeria a fermé depuis le 7 juillet et qu’on a déjà des difficultés, le peu qui reste brûle, c’est vraiment un drame. Je demanderais aux gens d’être patients et de continuer à avoir le courage. Il faudrait que les autorités et même les particuliers puissent apporter leur contribution pour un tant soit peu alléger la souffrance de ces gens-là. Nous ferons notre part du travail ».

Pascal Irenée Koupaki, Présidentiable


« Mes compagnons m’ont signalé qu’il y avait un incendie au marché Dantokpa. Ils m’ont décrit un peu les conditions dans lesquelles tout ceci s’est passé. Et je me suis rendu sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts. Les populations, qui ont longtemps trimé pour mener leurs petites affaires et vivre au quotidien, ont vu leurs biens disparaître sous le feu du Kpayo. Ces populations m’ont aussi signalé qu’à la base, il y a eu un problème d’éthique avec certains éléments des forces de sécurité. Et c’est la conjonction de tous ces éléments qui a donné un dégât aussi important. La situation économique et sociale est déjà un peu difficile et il ne faut pas qu’on en ajoute. Je compatis à tout cela. Il faut qu’on voie dans le futur comment organiser au mieux les choses pour que ceci ne se produise plus. Je suis désolé, mais on y réfléchira ».

Abdoulaye Bio Tchané, Pdt Alliance ABT


« Ce que j’ai vu est désastreux et désolant. Ça me pince le cœur de voir et d’écouter certaines de ces personnes, des hommes et des femmes qui ont tout perdu. Pour ma part, je propose deux choses. Premièrement, à titre personnel, je vais contribuer pour la reconstruction du marché. Deuxièmement, j’offre mon expertise pour aider à mobiliser des ressources pour la reconstruction de ce marché ».

Epiphane Quenum, préfet Atlantique-Littoral

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« Il paraît que le drame est causé par les vendeurs de l’essence frelatée qui ont chargé un camion que la police a arraisonné dans le but de vérifier la destination du produit. Il y a eu une résistance à se soumettre aux interrogations de la police. Un autre camion qui arrivait par derrière et qui voulait contourner et continuer sans attendre, s’est heurté au camion qui est devant lui. C’est les faits qui ont été relatés. Puisque c’est des produits inflammables, après le choc, un incendie s’en est suivi. Je pense que toutes les autorités vont se réunir. De toutes les façons, la préfecture de l’Atlantique et du Littoral va réunir les différents directeurs régionaux et départementaux, les autorités de la ville pour que nous réfléchissions sur cette situation. Car, comme elle est devenue récurrente et que les femmes subissent beaucoup de pertes, il va falloir qu’on trouve de nouvelles mesures pour mieux organiser le marché. Les boutiques sont érigées de telle façon qu’on ne peut même pas trouver d’issue. Normalement, il faudrait laisser des voies d’accès pour circuler. Ce qui a fait que les gens ont perdu beaucoup de choses, c’est parce qu’il n’y a pas de voies d’accès. Il faut nécessairement ouvrir des voies d’accès. Je pense que la réflexion ne va pas se faire sur le terrain. Nous allons nous asseoir parce qu’il y a certainement d’autres facteurs connexes qu’il faut étudier pour permettre à ce que nous prenions des résolutions une bonne fois pour toutes afin d’éviter des situations regrettables comme ce que nous venons de vivre ».

La rédaction
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