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Me Ibrahim Salami au sujet de la réaction de l’Exécutif face à la sentence de la CCJA : « Le gouvernement a pris une décision politique»
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  La Nouvelle Expression




Invité, dimanche 1er novembre dernier sur l’émission « Le grand rendez-vous » de Soleil FM, le professeur Ibrahim Salami, vice-doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques (FADESP), et par ailleurs l’un des avocats de l’Etat béninois dans les différends qui l’oppose à Patrice Talon n’a pas manqué d’opiner sur la réaction du gouvernement face à la sentence de la CCJA. D’autres sujets étaient également au menu de cette émission.

Euloge ZOHOUNGBOGBO

D’emblée, le professeur Ibrahim Salami a fait observer que ce n’est pas en qualité d’avocat de l’Etat béninois qu’il réagit mais à titre personnel. Ainsi, au sujet de la réaction du gouvernement qui s’oppose, à la faveur du relevé du conseil des ministres du 23 et 25 octobre dernier, à la sentence de la CCJA dans l’affaire SODECO, l’homme de droit dit ne pas être surpris par la démarche du gouvernement. Par suite, il soutient que l’Exécutif béninois avait déjà envoyé des signaux montrant sa désapprobation par rapport à la façon dont la CCJA gère ce dossier. Toutefois, l’universitaire estime qu’en vertu du principe de l’autorité de la chose jugée et de l’obligation de respecter les décisions de justice, le gouvernement est tenu de donner acte à la sentence arbitrale de la CCJA. En somme pour Me Ibrahim Salami, en choisissant la tribune du conseil des ministres pour s’opposer au verdict de la CCJA, le gouvernement a pris une décision politique. « J’aurais failli à ma mission d’avocat et de professeur d’université en disant qu’on ne peut pas ou ne doit pas exécuter une décision de justice. Mais en même temps, il ne faut pas être naïf en faisant une lecture uniquement juridique de ces affaires qui ont une connotation lourdement politique ».

Me Ibrahim Salami a l’intime conviction qu’au lendemain de la décision de la CCJA si le chef de l’Etat avait accepté de payer les 131 milliards à Patrice Talon, nombre de Béninois allaient se montrer réfractaires en raison du climat fait de suspicion dans lequel le pays s’est empesté. « Il y a des questions de cette envergure nationale qu’il ne faut pas traiter maintenant », suggère-t-il.

2016, pour remettre le Bénin et les Béninois au travail

L’irruption des opérateurs économiques dans la course à la présidentielle 2016 est vue par Me Ibrahim Salami comme la mort du politique et de la politique. Selon lui, c’est en désespoir de cause que les opérateurs économiques qui, jadis étaient les soutiens financiers des politiques entrent dans l’arène politique. Il préconise donc le financement public des partis politiques afin que l’argent ne prenne plus le pas sur les convictions au Bénin.

Face à la fracture ethnique qui se creuse de jour en jour, Me Ibrahim Salami appelle de tous ses vœux à l’avènement d’un président rassembleur en 2016. Selon lui, le prochain locataire de la Marina doit être habité du sentiment d’unité et de cohésion nationale afin que les Béninois se sentent égaux en droit et en devoir. Pour lui, 2016 doit porter la recette indispensable pour remettre le Bénin et les Béninois véritablement au travail.
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