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Le Matinal N° 4191 du 23/9/2013

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Yayi Boni piétine les droits de l’Homme: Blocage de l’exécution d’une décision de la Haute Cour de Justice
Publié le mardi 24 septembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat beninois, yayi boni


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Malgré ses nombreuses assurances, Yayi Boni n’arrive toujours pas à convaincre à propos des motifs de la révision de la Constitution. L’un des éléments forts de son projet de loi envoyé à l’Assemblée nationale, est de consacrer et de respecter la séparation des institutions et surtout de garantir les droits fondamentaux et les libertés individuelles. Prenons le cas Kamarou Fassassi et essayons de mettre à l’épreuve la bonne foi du chef de l’Etat, afin de comprendre s’il mérite confiance.


Devant de nouvelles chances pour rétablir la confiance, Yayi Boni n’arrive toujours pas à convaincre. Au contraire, il affiche une étonnante constance dans les faits. Depuis 2008, où le sujet sur la révision a refait surface il se fait le chantre du garant de l’indépendance de la justice. Il se fait passer pour le champion de la promotion des droits fondamentaux et des libertés individuelles. C’est illusoire. Alors que la Haute Cour de justice a ordonné que le passeport de l’ancien ministre des Mines et de l’énergie Kamarou Fassassi lui soit restitué, il se trouve qu’il est toujours dans l’attente de jouir de son droit. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire débloquer la situation. Mais c’est sans compter que les ennemis des droits de l’Homme sont vraiment déterminés à atteindre leurs objectifs. L’Exécutif a fermé les yeux sur l’arrêt rendu par la Chambre de l’instruction de la Haute Cour de justice. Il fait même la sourde oreille et refuse de ne rien entendre. Dans de pareilles circonstances, beaucoup s’interrogent sur les raisons d’une telle situation. Ils veulent savoir qui en tire les ficelles ? On peut leur répondre en disant de voir d’abord d’où vient l’initiative de poursuivre l’ancien ministre Kamarou Fassassi devant la Haute Cour de justice pour des faits commis dans l’exercice de ses fonctions. Il est cité dans une affaire d’acquisition de groupes électrogènes. Or, la Chambre de l’instruction de la Haute Cour a déclaré un non informé à propos du mis en cause>
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En conséquence, Kamarou Fassassi est hors de toute cause. Dans son arrêt, la juridiction a ordonné la restitution du passeport de l’intéressé. Cette pièce lui avait été retirée depuis le 28 février 2013 par les autorités policières. Et, en vertu de l’arrêt de l’institution, elle doit être restituée. De l’analyse des faits, il se révèle que ceux qui rêvaient de voir l’ancien ministre de Kérékou, menottes aux poignets sont insatisfaits de la décision. Au regard de ce qui se passe, c’est l’Exécutif qui a imposé sa loi. On sait donc d’où proviennent les instructions et on se demande, si le chef de l’Etat n’est pas informé de la situation. Inutile d’aller chercher la réponse ailleurs. Elle se trouve dans les faits du roi de la Marina. Le cas de Désiré Vodonou conforte d’ailleurs le sentiment qu’il est bel et bien au courant. Il s’agit d’un coup politique qui a fait un détour par la Police, puis la Justice. Comme c’est prévu dans leur plan. Il est impossible d’admettre que dans un Etat de droit, la séparation des institutions soit un vain mot. Cela illustre que Yayi Boni n’est pas respectueux de la Constitution qui a consacré cette notion.

Yayi ne mérite pas confiance

Le sujet fait grand bruit et suscite de vives indignations. Mais, il semble que le chef de l’Etat ne s’en émeut point. Sinon l’Exécutif ne devrait pas continuer de faire obstruction à une décision de la Haute Cour de justice à propos des droits reconnus à un citoyen par cette Institution. La leçon à en tirer est celle-ci : Yayi Boni se fait toujours passer pour un homme à croire sur parole. C’est son image déformée. Sa vraie personnalité n’a rien à voir avec ce qui sort de sa bouche, car il est très souvent en contradiction avec la bonne foi qu’il profère et les actes qu’il pose. Souvent en violation de la Constitution. Entre autres, sur la question du respect des droits de l’Homme, il doit encore faire beaucoup d’effort avant de mériter la confiance des Béninois. Sur la question de la révision de la Constitution, comment ne pas douter de sa bonne foi, quand on sait que la Police sous ses ordres refuse de reconnaître une décision de la Haute Cour de justice. Comment ne pas battre en brèche les arguments du chef de l’Etat dans son élan révisionniste quand on sait que les droits et les libertés des citoyens sont restreints ou carrément embrigadés. N’est-il pas temps que certains ouvrent les yeux pour comprendre que les assurances de Yayi Boni au sujet de sa révision sont illusoires ? Nous le savons tous déjà, ou peut-être certains font semblant de ne pas le savoir. Yayi Boni ne peut plus convaincre de sa bonne foi sur ses assurances à respecter scrupuleusement sa parole donnée. Les preuves qu’il y a une distance qui sépare ses réelles intentions et ses déclarations sont de plus en plus évidentes aux yeux des Béninois. En tout cas, lui-même a déjà commencé par violer sa propre constitution qu’il a envoyée à l’Assemblée nationale. Un exemple : Article 18 nouveau : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Nul n’a le droit d’empêcher un gardé à vue, un détenu ou un prévenu de se faire examiner par un médecin de son choix. » Alors que Kamarou Fassassi qui n’est même pas retenu dans les liens de la justice est autorisé à se faire soigner, il en est empêché. Un autre exemple : Article 126 : « Le Pouvoir Judiciaire est indépendant du Pouvoir Législatif et du Pouvoir Exécutif. Il est exercé par la Cour Suprême, les Cours et Tribunaux créés conformément à la présente Constitution. » Cette disposition est foulée au pied sur l’autel de l’obsession d’un seul homme. Ce qu’on vit aujourd’hui n’était plus arrivé depuis longtemps.

F.N

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