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Fermeture des établissements privés non autorisés: Une décision louable aux conséquences négatives
Publié le mardi 10 novembre 2015  |  La Nation
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© aCotonou.com par TOP
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27 Janvier 2014, CEG Sainte Rita, Cotonou : la troupe artistique Jianjin offre un spectacle aux élèves du CEG Sainte Rita dans le cadre du Festival du Nouvel An Chinois






Fermeture des établissements privés non autorisés: Une décision louable aux conséquences négatives

Le gouvernement béninois à travers le ministère chargé de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des jeunes, a procédé à la fermeture des collèges non autorisés exerçant sur le territoire national. Cet acte louable du gouvernement béninois n’est pas sans conséquences sur les parents et les apprenants.

Soixante neuf collèges privés ont été fermés pour défaut d’autorisation le 22 octobre dernier. Ces établissements ouverts sans aucun papier légal opèrent dans l’informel. Selon le directeur des Etablissements privés, Gabriel Challa, à la fin de l’année dernière, les candidats aux différents examens inscrits dans ces collèges se retrouvent dos au mur si bien que les parents viennent faire la queue au ministère pour implorer l’aide du ministre. C’est donc pour mettre fin à ces situations que le ministère à travers la direction des établissements privés a procédé à la fermeture de ces collèges. Seulement que cette action louable a été engagée en pleine année scolaire.

Selon, Jean Pierre Sossou, parent d’élèves rencontré derrière le campus d’Abomey-Calavi, le gouvernement aurait pu le faire un peu avant la rentrée. «Je suis actuellement entrain de courir pour inscrire mon enfant dans une école», explique-t-il avec un air de pitié sans vouloir donner le nom de l’école dans laquelle il avait inscrit ses enfants. Il fait comprendre que c’est pour éviter les grèves perlées qu’il envoie ses enfants dans les écoles privées bien que ses revenus mensuels soient très modestes.
Jonas Elégbédé, conducteur de véhicule gros porteur vient de voir aussi l’école fermée ses classes à son enfant. Pour lui, c’est son jeune cousin enseignant dans une des écoles interdites de fonctionner qui l’a induit dans cette situation. «Mes enfants ont toujours fait l’école publique», avoue-t-il avant de reconnaitre que c’est la réduction de 50% à lui proposer qui l’a attiré le plus. Mais il regrette et enseigne qu’il est mieux d’envoyer son enfant dans un établissement privé cher que de l’inscrire dans ces écoles illégales si l’on veut vraiment éviter les écoles publiques.

Les avantages

«A mon avis sur le plan sociologique nous pouvons dire que la fermeture des établissements privés non autorisés est une action salutaire qui mérite d’être renforcée», avance docteur Florent Tasso, sociologue de formation. Pour lui, cet acte est salutaire en ce sens qu’un établissement privé qui opère sans avoir l’autorisation de l’Etat est un établissement qui exerce dans l’informel. «Tout ce qui relève de l’informel constitue un manque à gagner pour l’Etat», précise-t-il.
Selon le professeur Cyriaque Ahodékon, le gouvernement a agi en toute légalité. «c’est en violation du decret n° 2007-431 du 16 juin 2007 fixant les conditions de création ou d’ouverture, d’extension, de scission, de gémination, de transfert, de fermeture, de changement de dénomination et de fonctionnement des établissements privés des enseignements maternel, primaire et secondaire que ces écoles opèrent», a-t-il dit pour justifier la légalité de l’acte du gouvernement.
«Nous sommes dans un cadre plus précis qui mérite d’être traité avec toute l’attention réquise parce qu’il s’agit d’un cas qui est spécifique à l’éducation et qui parle du volet éducation voit à moyen ou long termes apparaître l’avenir de la nation en ce sens que ces établissements au sens formel du thème sont censés contribuer à la formation des jeunes qui sont la relève d’aujourd’hui et de demain.», précise docteur Florent Tasso. Il ajoute que si la formation des jeunes est bâclée, il n’y a pas de doute que l’avenir du pays soit hypothétiqué. Selon ses propos, le problème qui se pose au niveau de ces établissements privés non autorisés est qu’ils fonctionnent dans l’illégalité et ne recrutent pas de personnel enseignant qualifié pour leur permettre de dispenser d’une manière efficace les programmes d’enseignements qui sont définis. L’autre chose, ajoute-t-il, est que les programmes d’enseignement que dispensent ces établissements sont souvent des programmes qui ne sont pas bien structurés, bien élaborés suivant des programmes en vigueur dans le pays.

Les conséquences

Cet acte a d’incidence quelque peu négative sur la société. Selon le professeur Cyriaque Ahodékon, la fermeture de ces écoles en pleine année scolaire n’est pas sans conséquences sur les parents et les enfants. «Le découragement des parents et des enfants qui pensaient avoir trouvé leur école» sont à l’en croire autant de conséquences ajoutées à celles d’ordre financier. «Parce que les parents avaient peut être déjà financé une partie de la scolarisation de ces enfants.», complète docteur Florent Tasso. Selon lui, les parents inscrivent généralement leurs enfants dans les établissements non homologués pour trois raisons : la sous-information, la proximité de ces écoles et la raison d’ordre institutionnelle des ministères en charge de l’enseignement au Bénin
Pour palier cette situation créée par des promoteurs mercantilistes, le professeur Ahodékon propose à l’Etat d’associer les autorités locales dans la lutte. Ainsi, a-t-il dit, elles vont jouer le rôle de la police dans leur localité afin d’informer le ministère d’ouverture de chaque nouvelle école?

Gilles Grégory GNIMADI (Stag)
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