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Dix ans de gestion du Bénin : Quelle impression Yayi laissera-t-il aux Béninois ?
Publié le jeudi 12 novembre 2015  |  La Presse du Jour
Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni




La mort de Mathieu Kérékou a ému toute la nation béninoise. Enfin presque. Malgré 17 ans de régime révolutionnaire et de parti unique très décrié, le Général, lors de ses deux mandats constitutionnels, s’est complètement racheté auprès de ses compatriotes en se montrant comme un vrai défenseur de la démocratie. Un vrai paradoxe de la part du «Grand camarade de lutte». Le Bénin, l’Afrique, le monde le pleure après sa disparition. Son successeur est à quelques mois du départ du pouvoir. Après le 6 avril 2016, quelle impression Yayi laissera-t-il auprès des Béninois ? Les scandales, les affaires, les concours «frauduleux» ou ses réalisations ?

Yayi est à quelques mois de la fin de son 2è et dernier mandat. Selon l’article 42 de la Constitution du Bénin, il partira du pouvoir pour de bon. Aucun retour n’est possible pour lui. Yayi ira rejoindre les anciens présidents encore en vie. Il n’en parlera pas avec son prédécesseur, Mathieu Kérékou qui vient de s’éteindre. Une disparition qui fait tant de mal à la majorité de ses compatriotes, voire au-delà des frontières nationales. Yayi jouira-t-il un jour de ses privilèges ? A l’heure du bilan de la gestion du pays pendant dix ans, Yayi aura passé par tous les états. Si on fait le pour et le contre, ses réalisations sont sans doute ternies par les affaires, les scandales répétés et successifs, l’affaire Icc-Services, les éléphants blancs, la succession des grèves d’agents insatisfaits, les concours jugés frauduleux dont deux sont d’actualité…

Malheureusement, tout ceci lui colle à la peau. Les Béninois retiendront du régime du changement et de la refondation ces maux-là. Des scandales dans lesquels sont souvent cités ses collaborateurs à divers niveaux. Des personnes que le Chef de l’Etat lui-même a nommées à des postes de responsabilité. Pourtant, ce sont des maux que Yayi avait promis de combattre en 2006 : le népotisme, le clientélisme, le régionalisme, la corruption…Mais en réalité, aujourd’hui les Béninois sont plus que jamais divisés. Il y a les uns et les autres. Il y a ceux du nord et ceux des autres parties du pays. Puisque Yayi lui-même a parlé des «siens» qui viendraient affronter les autres. Les termes de régionalisme qui disparaissaient petit à petit ont ressurgi. Yayi n’a aussi pas connu une réussite dans la lutte contre la corruption. Il aura beau marché contre la corruption, il laissera un pays dans un fort taux de corruption. Ce fléau qui a failli coûter des milliards au Bénin à cause d’un premier report du don des Américains, le Millénium Challenge Account.

Heureusement, avec une moyenne très juste, le gouvernement béninois a pu sauver ces milliards. Des successions d’affaires et de scandales qui ont fini par graver ce schéma dans la tête des Béninois. Leur faisant oublier qu’en dix ans, Yayi a aussi œuvré pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Béninois. Entre 1991 et 1996, Nicéphore Dieudonné Soglo a réussi à redresser un pays totalement à terre en termes d’économie. Çà, les Béninois ne sont pas prêts d’oublier. Ils lui vouent encore ce mérite et ce respect. Entre 1996 et 2006, Feu Mathieu Kérékou a contribué à préserver les acquis démocratiques de la conférence nationale. Les Béninois le lui reconnaissent aujourd’hui. A partir du 6 avril prochain, dans cinq, dix, vingt ans,… que dira-t-on de Boni Yayi, président entre 2006 et 2016 ?


Jean-Marie Sèdolo
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