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Procès Dangnivo hier : Prince Alédji et Akoffodji contestent les révélations des accusés
Publié le jeudi 12 novembre 2015  |  Matin libre
Grégoire
© Autre presse par DR
Grégoire Akoffodji




Grégoire Akoffodji, ministre de la Justice aux moments de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo était mercredi 11 novembre 2015 devant la Cour d’assises en tant que témoin. Il a tenu à laver son honneur au regard des «propos graves» prononcés mardi dernier par le principal accusé, Codjo Allofa. Grégoire Akoffodji a réfuté s’être entretenu avec Codjo Allofa à propos d’un marché ; lequel qui consisterait à offrir à Allofa 25 millions F Cfa au cas où il accepterait d’être l’auteur du présumé assassin de Dangnivo. « Je n’ai jamais participé à un entretien avec qui que ce soit pour faire porter le chapeau à Allofa. Je n’ai jamais reçu d’instruction dans ce sens» a-t-il fait savoir. Codjo Allofa indiquera qu’il a été approché par un co-détenu aujourd’hui en liberté, qui lui aurait proposé le deal.

La confrontation entre l’ancien Commissaire central de Porto-Novo, Mohamed Prince Alédji et Donatien Amoussou, le complice de Codjo Allofa aura été l’un des grands moments de l’audience de ce mercredi. Donatien Amoussou a en effet reprécisé, à la barre, que lui et son co-accusé se sont vus pour la première fois dans un bureau du Palais de la République. C’était, à l’entendre, au cours d’une rencontre que l’ancien Commissaire Prince Alédji l’a présenté à Allofa. « Il a demandé à Allofa s’il me connaissait en m’identifiant par la main dans un groupe de personnes» a-t-il souligné. Et de s’adresser à l’ancien Commissaire : « L'abus de pouvoir rend momentanément fort et éternellement faible ». «Je n’ai pas le souvenir de l’avoir rencontré à la Présidence » a rétorqué Mohamed Prince Alédji. « J’ai servi la République en toute loyauté. Je suis très fin dans mes démarches. Je n’ai mis aucune pression sur qui que ce soit» a-t-il poursuivi.

Interrogé à propos de la date de la mise en place de la commission d’enquête portant sur l’affaire Dangnivo dont il faisait partie ainsi qu’au sujet du rôle qu’il a pu jouer dans cette affaire, l’ancien Commissaire a évoqué des troubles de mémoire.
« J’ai travaillé dans une trentaine de commission d’enquête. Je ne pourrai plus me souvenir de tous les détails liés à ces commissions… Je suis victime du devoir» a-t-il lâché.

16 ou 23 août 2010 ?

Hier, conformément à la décision de la Cour, le Commissaire de Godomey, Codjo Hadonou a apporté le registre de main courante tenu par son administration. C’est un document clé qui devrait permettre d’élucider un point déterminant du dossier Dangnivo. Ledit registre devrait en réalité aider à savoir la date de l’arrestation du sieur Codjo Allofa dans une affaire de vol de moto. Il faut noter que le procès-verbal de police portant sur l’arrestation indique la date du 16 août 2010 alors que la main courante n’apporte guère de précision. Sur ce registre, il y a la date du 22 août 2010 et d’autres dates. On a retrouvé des heures qui correspondent à d’autres actes du commissariat liés à l’arrestation. La première heure étant antérieure à la seconde, le commissaire Hadonou a souligné que Codjo Allofa aurait été arrêté le 23 août en restant dans la logique de l’avocat général. Mais n’ayant pu convaincre ni les avocats de la défense ni ceux de la partie civile, la Cour lui a demandé de déposer ce matin à la Cour d’appel de Cotonou d’autres éléments de preuve pouvant étayer ses dires.

La date d’arrestation d’Allofa est d’autant intéressante qu’elle amènera la Cour à découvrir si le principal accusé était en détention au moment où Pierre Urbain Dangnivo disparaissait le 17 août 2010.

Le Camerounais…

Le dernier témoin écouté ce mercredi est un ami de Donatien Amoussou. Il a balayé d’un revers de la main le récit du complice de Codjo Allofa. Invité à la barre, ce Camerounais a indiqué avoir reçu d’un Ibo, un autre acolyte de Donatien Amoussou, un sac comportant un livret de bord et un téléphone qui appartiendraient à Pierre Urbain Dangnivo. A l’en croire, contrairement à la déclaration de son ami, c’est lui qui aurait déposé le téléphone à la guérite de la radio Océan Fm. Il aurait également retiré le même téléphone sur instruction du Colonel Koumansségbo. Et c’est ce téléphone, « Zékédé», qui aurait permis de prouver les liens qui existeraient entre Codjo Allofa et l’ancien cadre du ministre des Finances, Pierre Urbain Dangnivo.

Une nouvelle audience se tient ce jeudi.

Allégresse SASSE

Prince Alédji hué, son domicile militarisé

Les réactions de l’ancien Commissaire central de Porto-Novo devant la Cour d’assises n’étaient pas du tout appréciées par certains curieux ayant assisté à l’audience de ce mercredi. A sa sortie, ils l’ont pris à partie. Mohamed Prince Alédji a été conspué dans la cour de la Cour d’appel de Cotonou. Des individus manifestement excités par les déclarations embarrassantes faites mardi dernier par les deux accusés dans l’affaire Dangnivo, n’ont pu se contenir hier. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que cet ancien officier de la Police nationale quitte sans crainte le palais de justice de Cotonou. Cet évènement condamnable qui s’est produit dans l’après-midi de ce mercredi révélait certainement un malaise au sein du peuple ; et peut-être plus grave, des risques d’attaque contre cet ancien Commissaire qui n’aura pas eu que des amis durant son parcours professionnel. Ayant flairé la menace, la Police nationale a envoyé hier en début de soirée des forces de l’ordre pour sécuriser le domicile de ce flic qui vend désormais ses compétences aux Nations Unies. Selon nos informations, les forces de sécurité devraient y rester jusqu’au retour de la sérénité dans l’entourage de Mohamed Prince Alédji.

AS
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