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Adjinakou N° 2299 du 24/9/2013

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Football Sur RFI, Didier : Deschamps expose les tares de l’équipe de France
Publié le mardi 24 septembre 2013   |  Adjinakou




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Le sélectionneur de l'équipe de France de football, Didier Deschamps, était l'invité de Radio Foot Internationale le lundi 23 septembre. Interrogé par Annie Gasnier, Alejandro Valente et Eric Mamruth, le capitaine des champions du monde 1998 s'est longuement confié sur les difficultés de son métier de sélectionneur et sur la laborieuse campagne des Bleus vers le Mondial 2014, tout en se disant très confiant sur la qualification. La Ligue 1, le football africain, le Ballon d'Or sont également au menu de cet entretien.

" Didier Deschamps, vous qui avez été un des joueurs les plus titrés de France avant d'entamer une très riche carrière d'entraîneur et sélectionneur, quelle vie vous plaît le plus, celle de joueur ou celle d'entraîneur?

- Sans aucun doute celle de joueur, c'était la plus belle. Elle a duré assez longtemps, j'ai eu l'immense joie de gagner pas mal de titres. Là, c'est ma passion toujours mais dans un rôle différent, un peu par procuration parce que je vis à travers les joueurs. Quand on est joueur on est actif, on est sur le terrain. C'est le plus beau métier du monde. Donc, je sais que j'ai été, et je le suis toujours, un privilégié, car le football était ma passion et j'ai réussi à faire de ma passion mon métier. J'en ai profité pleinement.

- Et le football au quotidien ne vous manque pas ? Le rôle d'entraîneur de club, où vous êtes plus proche des joueurs ?

- Sincèrement non. Je sortais de trois saisons à l'Olympique de Marseille, avec des échéances, des fréquences de matches tous les trois, quatre jours. Le métier d'entraîneur de club est épuisant, harassant. Là, c'est une autre fonction. J'aimerais évidemment avoir plus de temps sur le terrain avec les joueurs parce que les périodes où l'on est avec les joueurs, en préparation, sont toujours trop courtes. Mais je vis très bien mon nouveau rôle de sélectionneur.

"Je peux vous assurer que si aujourd'hui je devais établir une liste pour une grande compétition, sur 23 j'en aurais une petite vingtaine de joueurs sûrs"

- Il faudrait donc que d'autres investisseurs étrangers viennent à la Ligue 1…

- Et pourquoi pas ? Au lieu de les laisser aller en Angleterre, en Espagne ou ailleurs… Il ne faut pas les repousser. Si nous n'avons pas la possibilité d'avoir des investisseurs français disposant de moyens très importants pour prendre en charge des clubs de foot, il ne faut pas fermer les portes.

- Est-ce que les joueurs de l'équipe de France vous demandent votre avis lorsqu'ils hésitent entre partir à l'étranger ou rester en France ?

- Certains l'ont fait ou le font. Ne me demandez pas lesquels mais à plusieurs reprises ils m'ont consulté. Alors je leur donne mon avis mais la décision leur appartient.

- Comment le sélectionneur que vous êtes parvient à détecter les talents qui pourront enrichir l'équipe de France ?

- En regardant jouer les sélections de jeunes, tout simplement. Des sélections qui obtiennent de très bons résultats. Cela dit, je n'aime pas trop le terme talent, car parler de talent à cet âge là revient à mettre ces joueurs au-dessus de la mêlée. Je préfère dire qu'il y a des potentiels importants, après c'est à eux de s'affirmer. Il y a des étapes à franchir et le haut niveau a des exigences élevées. Mais à travers la victoire des moins de vingt ans en Coupe du monde et des moins de 19 ans en Championnat d'Europe, il y en a des joueurs. La formation française est reconnue à travers ces résultats même si on a tendance à critiquer le football français. Le joueur français formé en France intéressera toujours les pays étrangers.

- Et la génération actuelle des joueurs de l'équipe de France ? Michel Platini dit que ce n'est pas la meilleure…

- Je n'aime pas trop comparer. J'ai des joueurs qui, pour certains, jouent dans de grands clubs. Il y a une nouvelle génération que j'ai commencé à incorporer, avec des joueurs de 20-22 ans qui arrivent…

- Sommes-nous dans une période charnière, de transition ?

- Ce n'est pas charnière. Je saurai juger sur les résultats. Nous avons un objectif, nous qualifier pour la Coupe du monde. Mais je ne peux pas occulter l'avenir et je dois penser à plus long terme en permettant à ces jeunes de venir en équipe de France et de découvrir le haut niveau avec ses exigences.

- En un an vous avez aligné beaucoup d'équipes différentes… Avez-vous une équipe type ?

- Il y a eu plusieurs phases dans cette année. Il y a eu les phases de qualification : sur ces sept matches, j'ai utilisé 23 joueurs titulaires. Ce n'est pas énorme. Après, il y a eu les matches amicaux qui servent aussi à incorporer de nouveaux joueurs. Et dans ces matches amicaux il y a eu la tournée en Amérique du Sud ou j'étais contraint et forcé. J'avais pris la décision de laisser à disposition de Pierre Mankowski pas mal de joueurs pour la Coupe du monde des moins de 20 ans. Il y a eu aussi des blessés et à la fin, pas moins d'une dizaine de joueurs qui n'ont pas pu être présents. Donc, forcément, j'ai dû en appeler d'autres. Mais je peux vous assurer que si aujourd'hui je devais établir une liste pour une grande compétition, sur 23 j'en aurais une petite vingtaine de joueurs sûrs. Après, il en restera quatre ou cinq autour desquels la discussion sera plus importante. Je connais les qualités des uns et des autres, je ne change pas pour changer. C'est parfois contraint et forcé quand les joueurs sont suspendus ou blessés ou ne jouent pas. Il faut que chacun remplisse deux critères, être en bonne santé et avoir du temps de jeu, pour être sélectionnable. C'est le cas de Raphaël Varane, qui s'est blessé début mai. Et en plus, dans certains postes, il arrive qu'il y ait deux ou trois joueurs très proches, sans que l'un soit vraiment au-dessus des autres. La forme du moment va alors peser.

- ça veut dire que le système, vous l'avez…

- Je connais le système dans lequel on est les plus performants. Mais je ne veux pas me fermer à un seul système. Les joueurs sont capables aussi, d'un match à l'autre, et même en cours de match, d'évoluer pour modifier la donne s'il le faut.

- Vous n'avez pas totalement tourné la page d'un système à deux pointes par exemple….

- Non. Même s'il y a une réalité dans le football de haut niveau et c'est qu'il n'y a pratiquement aucune nation qui joue avec deux attaquants axiaux. Après, tout dépend de l'équipe qu'on rencontre et il faut trouver les bonnes associations. On pense souvent à tort qu'en ayant deux attaquants axiaux on a plus de chances de marquer des buts. Et c'est souvent l'inverse qui se passe…

- Il y a eu une continuité entre le travail de Laurent Blanc et le vôtre ?

- Oui, parce que j'ai repris une équipe de France au sortir d'un championnat d'Europe où elle s'était fait éliminer en quarts de finale par l'Espagne. C'était une situation sans commune mesure avec celle qu'avait trouvé Laurent Blanc au sortir du Mondial 2010 avec tout ce qui c'était passé de très négatif pour le football français. Il y avait beaucoup de joueurs qui étaient là avec Lolo qui y sont toujours avec moi. Mais qui dit changement de sélectionneur dit changements de joueurs aussi.

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