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Les opérateurs économiques et la présidentielle de 2016: risques de prise illégale d’intérêt et délit d’initié
Publié le mardi 17 novembre 2015  |  La Nouvelle Expression




La présidentielle s’annonce à grands pas, et l’entrée en scène des opérateurs économiques devient une évidence, surtout face au silence résigné de la classe politique.

Pour nombre d’observateurs, la classe politique béninoise recule pour mieux sauter. Parce qu’elle estime qu’on ne peut confier à un même homme la défense des intérêts généraux et la préservation des intérêts particuliers. C’est comme se résoudre à établir le même individu, juge et partie.

Dès lors, la candidature des hommes d’affaires à la présidentielle de 2016 est aujourd’hui diversement appréciée. Pour certains, si aucun texte n’interdit aux opérateurs économiques de se porter candidats à la présidentielle, pour d’autres, la sagesse recommande à chacun de garder sa place. Mieux, le dernier classement du magasine Forbes, sur les hommes d’affaires les plus riches en Afrique francophone, a classé respectivement Patrice Talon et Sébastien Ajavon 15 ème et 17 ème sur les 25 Africains recensés, avec une fortune estimée pour le premier, à 400 millions de dollars US, et pour le second à 350 millions de dollars US.



Les cas de la France et de Madagascar

Imaginons en France, le tollé que provoquerait la candidature du président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à la présidentielle. Et pourtant, les opérateurs économiques béninois n’éprouvent aucune gêne à se lancer dans la bataille. A Madagascar, l’expérience d’un opérateur économique au pouvoir a mal tourné. Il avait, en son temps, confié, entre autres, la location de l’avion présidentiel à un proche parent, tout comme d’autres secteurs vitaux de l’économie malgache à des membres de la famille du chef de l’Etat. Très tôt, le népotisme et l’affairisme ont pris le pas, créant une tension sociale et politique qui a précipité le départ du président en exercice.

Risque de prise illégale d’intérêts et délit d’initié

Si comparaison n’est pas raison, on ne peut pas se garder de prendre des précautions, avant de confier les rênes du pouvoir à un homme d’affaires. La fonction de président de la République fait de l’heureux élu, le serviteur de la nation. Il aura pour tâche la sauvegarde de l’intérêt général. Or, dans la compétition qui s’annonce, nous avons le président du patronat béninois, Sébastien Ajavon et l’homme d’affaires Patrice Talon, en bisbille avec l’actuel président de la République. Ces deux opérateurs économiques sont détenteurs d’une surface financière importante, comme le prouve le dernier classement de Forbes. Reste alors à résoudre l’équation intérêt général et intérêt particulier, sans écarter le risque que prend le président opérateur économique de tomber dans le délit de prise illégale d’intérêts ou un délit d’initié.

Il y a donc incompatibilité entre la fonction présidentielle et la profession d’opérateur économique qui atteint un certain niveau de richesse. La tentation serait grande de confondre les caisses de l’Etat, comme père de la nation, avec les intérêts particuliers qu’on incarnait avant l’accession au pouvoir.

Brice Ogoubiyi

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