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Course à la présidentielle de février 2016 : L’He Janvier Yahouédéou n’est plus partant
Publié le jeudi 19 novembre 2015  |  La Presse du Jour
Janvier
© Autre presse par DR
Janvier Yahouedehou, président du parti Réveil Patriotique




Comme une massue sur la tête des patriotes engagés aux côtés de la juste cause, la nouvelle du retrait de la candidature de l’Honorable Janvier Yahouédéou à la présidentielle de 2016, est tombée hier, mercredi 18 novembre 2015. C’est au Bénin Royal Hôtel de Cotonou où étaient réunis les militants et sympathisants du parti Réveil Patriotique (Rp), que cette décision leur a été notifiée. (Lire l’intégralité de sa déclaration)

Déclaration de retrait de la candidature de Janvier YAHOUEDEOU à l’élection présidentielle de 2016

Béninoises et Béninois,

Chers compatriotes,

Nous traversons en ces moments une séquence d’une haute délicatesse de notre histoire. En effet, nous égrenons les dernières semaines d’un règne présidentiel à tout point de vue tumultueux qui appellent à réflexion et surtout à engagement.

Vous connaissez tous mes convictions et mes prises de positions citoyennes. Je tiens à les défendre quoiqu’il arrive.

Aujourd’hui, je nous pose solennellement la question de savoir : «Sommes-nous heureux ?» Loin de chercher des réponses effectives à cette question, je voudrais plutôt que chacun de nous cherche à savoir pourquoi nos réponses pourraient être diverses et parfois antagonistes selon le bord ou nous nous trouvons. Et c’est là que se trouve notre drame. Ce drame qui se manifeste par :

-Une crise de confiance entre les différents acteurs politiques ;

-Une multiplicité de candidatures, signe de grande division ;

-Le pouvoir de l’argent utilisé pour diviser des populations en proie à la misère ;

-Des poussées inquiétantes du régionalisme ;

-Des rivalités fratricides entre les enfants du Bénin autour du pouvoir ;

Et cette liste n’est pas exhaustive.

Tous ces éléments nous amènent à conclure que le Bénin souffre en réalité de la division de ses enfants. Rappelons-nous ces paroles prophétiques, je cite : « Tout royaume divisé contre lui-même prépare sa chute »

Sommes-nous une nation ou juste un conglomérat de peuples ou d’ethnies qui partagent le même espace géographique ? Si nous étions une nation, nous devrions partager les mêmes espoirs, les mêmes espérances. Mais malheureusement, sur une population d’environ dix millions d’âmes, nous animons plus de 200 partis politiques et selon les tendances, nous aurons plus de 60 candidats à l’élection présidentielle de février 2016.

Comment est-il possible de bâtir une nation avec autant de diversité de convictions, de visions, d’approches, de méthodes et même de protagonistes ? Ceci n’est pas sérieux. C’est justement une autre conséquence de ce que nous avons tous vécu ces dernières années. Nous avons réussi à banaliser la fonction présidentielle en la vidant de tout son sens, de tout son poids et de tous ses sacrés attributs et valeurs.

La fonction de chef d’Etat semble se présenter aujourd’hui comme un vulgaire chef d’équipe de partage d’un butin national.

Je m’oppose à cela ; je ne peux m’associer encore plus longtemps à cette façon de faire la politique et je me désolidarise de tout ce qui pourrait compromettre l’unité nationale à laquelle je tiens comme à la prunelle de mes yeux. Cette pléthore de candidatures va déchirer encore un peu plus le ciment relationnel entre les filles et fils de cette nation que nous essayons de bâtir. C’est au nom de cette unité nationale que je veux agissante et non verbale que je déclare après consultation de tous les réseaux de béninois qui me soutiennent, d’une frange de ma base, et dans mon élan de sacrifice permanent de mon égo sur l’autel des intérêts nationaux, que tel qu’annoncé précédemment, je ne serai plus candidat à l’élection présidentielle de février 2016.

En effet, il y a déjà plus d’un an, j’ai annoncé ma candidature à cette élection présidentielle. J’ai parcouru monts et vallées pour faire converger vers ma personne nombre de mes compatriotes qui partagent mes idéaux de paix, de justice, de développement et surtout de lutte contre la corruption.

Mais, la Constitution ne fait pas de nous, des hommes qui rivalisent pour le pouvoir mais des hommes qui s’associent pour le développement, le progrès, la sécurité et le bien-être de tous. Nous sommes tous des serviteurs et des mandataires du peuple béninois, des gardiens de l’héritage que nos illustres ancêtres nous ont légués. Qu’il s’agisse de Guézo, de Béhanzin, de Bio Guerra, de Kaba, de Toffa et plus près de nous, tous ceux qui ont contribué à asseoir notre démocratie et notre mode de vie. Ils nous ont enseigné que le bonheur collectif est bien plus grand que l’ambition personnelle.

Je voudrais remercier tous mes compatriotes qui ont eu foi en moi et espéraient se battre à mes côtés pour l’avènement d’une gouvernance plus transparente et résolument axée sur les réussites individuelles et le développement national. Je voudrais leur présenter mes excuses mais leur préciser que la lutte ne s’arrête point.

Le retrait de ma candidature n’implique pas l’arrêt de notre combat. Cette lutte prendra plutôt des formes plus efficaces et efficientes. Dans ce cadre, je pense à mes compatriotes de la Diaspora qui m’ont apporté un grand soutien, la jeunesse engagée, mes concitoyens spoliés de Icc-services et consorts qui comptent sur moi pour se faire rembourser, aux agriculteurs, aux enseignants, aux médecins, aux commerçants et à toutes les couches socioprofessionnelles.

J’invite tous les leaders politiques de quelque bord que ce soit, à effacer leurs égos, leurs personnes, pour écrire des lignes plus dignes de notre histoire commune, celle à léguer aux générations futures. J’invite tous mes compatriotes au rassemblement, au pardon réciproque et sincère et à la réconciliation. J’invite tous les acteurs économiques et religieux à la mobilisation des énergies de paix pour construire l’œuvre d’unité nationale.

Je suis prêt à contribuer à toutes réflexions de nature à générer de grands ensembles porteurs d’espoir et d’espérance pour l’érection d’une unité nationale forte dans les esprits et à travers les comportements

Et me voici enfin heureux, car disait Aristote : « Le sacrifice de soi est la condition de la vertu ».

Vive une classe politique unie et engagée. Vive un Bénin un et indivisible.

Je vous remercie de votre attention

Janvier YAHOUEDEOU
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