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AKE Natondé : QUESTIONS D’ACTUALITE
Publié le jeudi 19 novembre 2015  |  Matin libre
AKE
© aCotonou.com par DR
AKE Natondé, Ministre des Travaux Publics et des Transports




La Constitution du 11 décembre 1990 fait de l’éducation en République du Bénin la première priorité nationale. D’après les termes de l’article 4 de la loi N°2003-17 du 11 novembre 2003 portant orientation de l’éducation en République du Bénin, l’école doit permettre à tous les niveaux, une éducation et une formation permanente. Par ailleurs, le Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education, Phase 3 (2013-2015) que met en œuvre actuellement notre pays met plus l’accent sur la qualité et l’équité de l’éducation et a défini certains axes prioritaires dont le renforcement de la coordination du secteur à travers la dynamisation des structures de pilotage mises en place ; la gestion du système à travers la régulation des flux, la bonne allocation des enseignants, l’augmentation des taux d’achèvement et la réduction des redoublements.

La politique du Gouvernement en matière d’éducation est mise en œuvre par les Ministères chargés de l’éducation. S’il est vrai que beaucoup d’efforts ont été faits par le Gouvernement et les différents Ministres chargés de l’éducation qui se sont succédés depuis 2006, il n’en demeure pas moins que nos concitoyens commencent à émettre à juste titre des réserves sur la qualité de l’éducation offerte aux enfants du Bénin. En effet, depuis trois ans environs, certains faits ou constats se suivent et contribuent à ternir l’image de notre système éducatif. Nous pouvons citer à titre indicatif :
• les grèves répétées des enseignants à tous les niveaux du système éducatif (les grèves de 2013-2014 et surtout celles déclenchées quelques jours seulement après la rentrée académique 2015-2016) ;
• les faibles taux de réussite aux différents examens, justifiant les faibles taux d’achèvement des cycles d’étude (BAC, BEPC notamment ceux de 2014 et 2015) en dépit d’un système de rachat à des niveaux critiquables ;
• les forts taux de redoublement qui ne sont pas toujours connus des populations ;
• la forte présence des enseignants vacataires peu motivés dans nos établissements (près de 70% des effectifs) ;
• les perturbations des travaux de fin d’année, notamment les travaux de surveillance, de correction, de délibération, etc (report de la correction du BAC 2013, perturbation de la correction du BAC 2015 dans la section Anglais, les corrections des BEPC 2014, 2015, difficultés de délibération du BEPC 2015). Les causes majeures de ces situations, selon les partenaires sociaux, seraient relatives au non respect des lois de la République en matière de gestion des enseignants: nomination des responsables d’établissement, les injustices et discrimination dans le traitement des enseignants, etc. Pis encore, certains responsables du système éducatif choisissent de discuter en catimini avec des groupuscules de partenaires sociaux pour prendre des décisions au détriment de la grande masse des enseignants. La promesse de sédentarisation faite aux enseignants vacataires lors des grèves du 1er trimestre 2014 et confirmée par la prise d’un arrêté au ministère chargé de l’enseignement secondaire, notamment l’arrêté n°2014-064/ MESFTPRIJ/DC/SGM/DRH/SA en date du 03 mars 2014 en est une preuve palpable. Conformément aux dispositions de l’article 113 de la Constitution du 11 décembre 1990 et de l’article 110 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, il est demandé au Gouvernement de dire à la Représentation Nationale les mesures prises pour corriger à fond ces dysfonctionnements de notre système éducatif, pour compter de l’année académique 2015-2016 et garantir aux enfants du Bénin une éducation de qualité. En d’autres termes :

1. Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement face aux revendications des enseignants, et surtout celles relatives à leurs Statuts particuliers?

2. Quel est le niveau d’implication des partenaires sociaux dans le règlement des maux qui minent le secteur ?

3. Face à la forte présence d’enseignants vacataires désormais indispensables dans nos établissements publics, le gouvernement ne peut-il pas envisager de recruter les 1553 professeurs qualifiés titulaires de BAPES et CAPES pour soulager le sous-secteur de l’enseignement secondaire, tout en planifiant le reversement à terme des enseignants vacataires dans la fonction publique ?

4. Qu’est-ce qui justifie la forte implication des enseignants admis à faire valoir leur droit à la retraire dans les travaux d’organisation des examens de fin de cycle et leur maintien à des postes stratégiques du secteur éducatif en violation des textes alors qu’ils ne sont plus en situation de classe ?

5. Pourquoi le Gouvernement tarde-t-il à se préoccuper véritablement des crises régulières qui caractérisent l’organisation des examens ?

6. Pourquoi le Gouvernement tarde-t-il à apaiser les enseignants face aux grèves de 96 heures en cours ?

7. Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement pour éviter l’abandon des apprenants par les enseignants, pendant les échéances électorales qui s’annoncent ?

Fait à Cotonou, le 16 novembre 2015

AKE Natondé
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