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Marcel de Souza explique le processus ayant abouti à la désignation de Lionel Zinsou
Publié le jeudi 10 decembre 2015  |  Le Matinal
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Assemblée banque mondiale/ FMI : Réunion de haut niveau sur le thème « vers une UEMOA plus dynamique et plus résiliente »
Dimanche 13 avril 2014. Washington. Photo : Marcel Alain de SOUZA, Ministre du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective (MDAEP)




L’ancien ministre de Boni Yayi Marcel de Souza aujourd’hui député Fcbe à l’assemblée nationale n’apprécie pas le choix du premier ministre comme étant candidat unique des Fcbe. C’est à travers une interview qu’il a accordé à nos confrères du quotidien l’évènement précis.

(Lire la substance de sa déclaration)

L’Evénement Précis : Honorable Marcel de Souza, que dites-vous du choix de Lionel Zinsou comme candidat unique des Fcbe ?

Marcel de Souza : Nous sommes FCBE. Nous sommes un ensemble de partis et l’instance la plus haute c’est la Commission des chefs de partis. Il y a 82 partis dans les FCBE et quatre cents et quelques mouvements. Mais rigoureusement, cette instance devrait se réunir pour être informée. Moi je fais partie des chefs de partis mais on n’a jamais été associé à quoi que ce soit. Nous étions là quand on a dit que ceux qui souhaitent être candidats à la candidature déposent leurs dossiers dans tel délai. Ils ont fixé les critères. Premier critère, être FCBE. Ça veut dire que vous avez une carte de l’Alliance qui atteste que vous êtes FCBE. Deuxième critère, vous devez avoir un fief c’est-à-dire une base électoral. Troisième critère, avoir bénéficié d’un mandat électif c’est-à-dire que vous avez été élu une fois au moins, soit député, maire ou conseiller communal, ou tout au moins chef de quartier. Voilà les critères qui sont définis et inscrits. A notre grande surprise, il y avait eu onze candidats. Un était farfelu sur les bords, un comité a été créé pour l’écouter. Celui-là a été enlevé et il en restait dix. La commission les a écoutés pour savoir s’ils ont les moyens pour battre campagne. Les moyens que vous pouvez mobiliser en donnant des preuves. La plupart ont dit : « choisissez-moi et je vous dirai comment faire pour trouver les moyens. Les gens ont demandé s’ils ont au moins cinq milliards pour battre campagne. Certains ont dit qu’ils ont été ministre de Yayi Boni et ne savent où trouver cinq milliards. On en était là quand ils lui ont dit de désigner quelqu’un parmi eux. La commission s’est révélée être incompétente parce que malgré tout ce qu’ils ont fait, on n’a pas pu dégager un candidat. C’est là qu’ils ont été voir le leader charismatique pour lui dire de désigner quelqu’un et qu’ils se mettront tous derrière, qu’ils s’engagent à ne pas se présenter mais de désigner quelqu’un qu’ils vont tous suivre. C’est comme ça qu’en entente avec tous, le coordonnateur a annoncé que c’est Lionel Zinsou qui est désigné pour porter le drapeau des FCBE.
Selon vous, est ce que les critères sont respectés ?

Les instances les plus concernées n’ont pas été appelées. On nous traite comme des veaux. Et moi, je n’accepte pas cela. Je n’ai rien contre Lionel Zinsou. C’est moi qui lui ai passé service. Je le connais. C’est un gars qui a un très bon esprit, une compétence remarquable. Il est professeur d’université. Il est économiste de développement, banquier mais je dis qu’à partir du moment où on sort des textes et des critères, il faut les respecter.
Pourquoi n’aviez-vous pas postulé aux primaires ?

D’abord, je me suis mis en réserve avec tout ce qui se passe. Je n’avais pas reçu l’avis des gens qui ont protesté en disant qu’ils attendent mon dossier. Je dis que je ne me sens pas concerné et quand je me regarde, je ne suis pas dans cette scène, parce que je savais qu’on allait en arriver là. Est-ce que selon vous, nous qui nous sommes battus dans les FCBE depuis dix ans, aucun de nous n’a le niveau pour pouvoir continuer ce que nous avons commencé, rectifier ce qu’on a fait de mal, réajuster ce qu’il faut mieux faire pour que la pauvreté recule ?
Mais on vous a donné l’occasion et vous avez été incapables de désigner quelqu’un parmi vous ?
Non. Je vous dis qu’il y a la plus haute instance qui est la conférence des chefs de partis qui ne s’est jamais réunie.
Depuis le choix de Zinsou, vous vous êtes tous tu, validant ainsi par votre silence cela, n’est-ce pas, honorable ?
On se réserve le droit à tout moment de dire ce qu’il en est, et vous allez m’entendre. Ce matin, j’ai dit dans une interview que je ne me sens pas associé à cette manière de désigner. Je n’ai rien contre le premier ministre. Mais je dis que de la manière dont le candidat a été désigné, je ne me sens pas engagé du tout parce que j’estime que les principes établis n’ont pas été respectés. Si personne ne proteste, je dis que nous sommes traités comme des veaux parce que j’aurais été parmi les dix et tel que ça se passe, j’aurais élevé le ton.
Entre déçus de cette désignation, vous vous concertez ?

Bien sûr. Il y a des fronts qui se constituent mais comme vous le savez au Bénin, il y a beaucoup de lenteur. Ça traine mais ça va venir. Monsieur Lionel Zinsou a ses chances. Moi je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’il n’est pas béninois. Lionel Zinsou est de quel pays ? Barack Obama est de quel pays ? Sarkozy est de quel pays ?
Le problème est que Lionel Zinsou est dans le parti socialiste en France. Il n’était pas FCBE, à ce que je sache. Peut-être qu’il l’est et que moi, je ne le sais pas. Maintenant, on a établi les critères. Il ne les remplit pas. Qu’est ce qui a fait que c’est lui que la haute hiérarchie a préféré ? C’est à eux seuls de nous l’expliquer. Mais, je trouve que quand vous êtes des combattants, que vous êtes unis par un projet de société, que vous faites ensemble des combats pour le développement, normalement parmi vous, on doit pouvoir trouver quelqu’un. Quelqu’un qui a participé à la lutte contre les privations des libertés. Quelqu’un qui a lutté contre Ségbana, qui a connu les PCO, qui a connu la faim et la soif. Allez demander à celui qui a été désigné le prix du kilogramme de gari, que voulez-vous qu’il vous dise ?
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