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Crise du football au Bénin: Des considérations qui plombent la normalisation
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  La Nation
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© aCotonou.com par CODIAS et Didier Kpassassi
Les Ecureuils du Bénin contre les Etalons du Burkina Faso au stade de l’Amitié de Kouhounou, match comptant pour le deuxième tour aller des éliminatoires du mondial Russie 2018. -
Cotonou, le 12 Novembre 2015. Match éliminatoire du mondial Russie 2018/Bénin-Burkina Faso





Soucieux de respecter le délai du 30 avril qui lui a été accordé, le Comité de normalisation nommé le lundi 9 novembre dernier par la FIFA, vient de se doter de sa feuille de route. Malheureusement, certaines voix s’élèvent déjà pour réclamer la démission de l’un de ses membres, Quentin Didavi et surtout celle de son président, Me Rafiou Paraïso. En témoigne leur point de presse organisé, mercredi 16 décembre dernier à Cotonou.

Tel que le football béninois est aujourd’hui malade, c’est une thérapie de choc qu’il lui faudra. Plutôt que de laisser la crise née du retrait de l’agrément à la Fédération béninoise de football (FBF) perdurer, la FIFA a préféré installer un Comité de normalisation afin de relancer à nouveau la pratique du sport roi au Bénin. Bientôt deux mois que ce comité dirigé par Me Rafiou Paraïso a été nommé, mais rien ne bouge encore apparement.

En effet, l’initiative de sa création par la FIFA est loin de bénéficier de l’adhésion de certains clubs. Regroupés au sein d’un collectif des clubs actifs de Ligue 1, de Ligue 2 et de la Nationale, ils le lui ont même signifié, mercredi 16 décembre dernier à Cotonou, au cours d’un point de presse qu’ils ont animé. C’était pour se prononcer sur la crise qui frappe le football national.

Crise de confiance

Dans la déclaration faite par leur porte-parole et vice-président de Tonnerre FC, Emile Kponoukon, ils ont dénoncé leur mise à l’écart du processus ayant conduit à la nomination des membres du Conor du football au Bénin. Il sera appuyé par Anasthase Dantékpon alias Gankpo, membre du bureau exécutif dirigé par l’ancien président de la FBF, Augustin Ahouanvoébla démis par la FIFA. «La réaction de ces clubs est normale. La première démarche que ce comité nommé par la FIFA devrait entreprendre, c’était de rencontrer tous les clubs. Aucun des membres de ce comité n’est responsable de club. Jusqu’à ce jour, ils n’ont pas cherché à avoir le point de vue qu’épouse chaque club», a confié Anasthase Dantékpon. «Ils sont arrivés avec une idée arrêtée, faire des règlements de compte. Nous allons voir là où ça va les conduire. C’est maintenant que la vraie crise s’est installée», a-t-il poursuivi. Selon lui, il y avait une douzaine d’équipes présentes à cette rencontre sans compter celles qui se sont excusées. «Inutile de vouloir dire que ce sont deux ou trois clubs qui se sont retrouvés au sein de ce collectif. Je ne veux pas rentrer dans cette polémique. Attendons que ce comité lance le championnat et on va voir combien de clubs vont y participer», a-t-il coupé court, en balayant du revers de la main l’argument selon lequel, ce sont ceux qui ont voyagé dans le cadre des activités du COS-LEPI à l’extérieur, qui ont voulu ainsi remercier Augustin Ahouanvoébla.

Démission exigée

Pour les membres de ce collectif, ce comité est mort-né et la reprise d’un quelconque championnat est clairement subordonnée à leur indemnisation pour les préjudices subis par ceux qui ont été arrêtés après le retrait d’agrément, vendredi 27 mars dernier. Ainsi, les difficultés que le Conor connait sont dues à son président, Rafiou Paraïso qui, selon eux, est aux ordres et serait visiblement venu pour régler des comptes et servir un camp donné, même s’il clame qu’il a été proposé par le gouvernement afin de concilier les différentes parties. Aussi, ont-ils saisi l’occasion pour exiger sa démission et celle de Quentin Didavi. A les en croire, le premier serait en conflit d’intérêt avec la FBF pour l’avoir traduit en justice et le second, parcequ’il est poursuivi devant les tribunaux par l’Assemblée générale.
Au regard du délai du 30 avril 2016 accordé par la FIFA au Conor, il y a de quoi se demander si dans ces conditions, ses membres pourront remplir la mission dont ils ont été investis. Loin de se laisser ébranler par la réaction de ces clubs, le président Rafiou Paraïso contacté jeudi 17 décembre, a réaffirmé sa volonté de ne pas décevoir l’espoir placé en lui par les différents acteurs pressés de reprendre le chemin des stades et de voir le football béninois disposer enfin à sa tête d’une Fédération.

Les premières décisions du Conor

Conscient du peu de temps dont les membres de son comité et lui disposent, le président du OMOR n’entend pas perdre du temps, en procédant méthodiquement, étape par étape. En témoigne, a-t-il fait observer, la feuille de route validée lors de la réunion hebdomadaire du Conor, mardi 15 décembre dernier au siège de la FBF à Porto-Novo. Dès la semaine prochaine, informe certaines sources proches de la Fédération, les consultations vont commencer avec l’ensemble des différents acteurs.
Par ailleurs, le Conor a-t-il également décidé de l’inscription du Bénin aux compétitions des catégories d’âges, cadets et juniors. De même, le comité a-t-il, par interpellation sommative, invité la comptable de la Fédération à suspendre ses congés afin de venir remettre à la disposition du président, les chéquiers et autres pièces comptables, pour éviter que son absence ne cause plus des préjudices au bon fonctionnement du Conor.
Par rapport à la responsabilité qu’il a prise, en pourvoyant au remplacement du secrétaire général Bruno Dossou révoqué, par Marius Dadjo comme intérimaire, Rafiou Paraïso, soutient qu’il ne pouvait en être autrement. Ayant été nommé par la FIFA et non par l’Assemblée générale des clubs, le Conor agit dans un régime d’exception. Ses membres et son président tirent leur légitimité directement de la FIFA, l’instance faîtière du football mondial qui pour le moment, est la seule habiletée à les démettre.
S’agissant des conflits d’intérêts pour lesquels le collectif de clubs tente de remettre sa crédibilité en cause, il évoque le dossier qui oppose le président Augustin Ahouanvoébla à Wenceslas Téko et Félix Sohoundé Pépéripé et dans lequel il défend les deux professionnels des médias, mais pas en tant qu’avocat de la FBF. L’affaire est pendante devant la justice. «Ce dossier, je l’ai eu avant d’être nommé président du Comité de normalisation par la FIFA. A l’audience qui va suivre, il y a déjà un arrêt de déconstitution. Il y a un autre avocat qui se chargera de les suivre», a-t-il tenu à préciser. «Le second dossier est celui des Magloire Oké et consorts qui est devant le 5e cabinet d’instruction et dans lequel, je ne suis ni pour Adam, ni pour Eve. Mais en tant que président du Conor, dès lors que c’est par rapport au patrimoine de la Fédération, je dois m’intéresser à la procédure, voir si effectivement, il y a eu détournement», a souligné le président.
Quant au troisième dossier judiciaire, il concerne ses honoraires d’avocat de la FBF en 2010. La FBF mettant du temps pour le régler, il a dû pratiquer une saisie. «Un avocat a été constitué. Il m’a écrit pour demander que je puisse le laisser régler à l’amiable le dossier», s’est-il défendu.
Face à la traversée du désert que connaît le football béninois, le Conor ne saurait être le théâtre indiqué où s’affrontent des membres de quelconques clans.

Maurille GNASSOUNOU
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