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Discriminations sur les femmes et les enfants: Du pain sur la planche pour les défenseurs en 2016
Publié le jeudi 31 decembre 2015  |  La Nation
Grossesses
© L`événement Précis
Grossesses en milieu scolaire: Quand le tabou familial livre l’avenir des filles à la rue






Les conditions de vie des femmes et des enfants n’ont pas été des meilleures en 2015, en dépit des efforts faits pour atténuer les discriminations qu’ils subissent.

L’un des principaux chantiers ayant marqué le ‘’genre’’ en 2015 reste le combat des acteurs de promotion des droits des femmes en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles (VFF). Loin d’être une problématique de routine, le débat en ce qui concerne leur situation a suscité encore de grandes inquiétudes au regard des disparités notées çà et là. C’est ce qui a justifié la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le mercredi 25 novembre dernier par les activistes des droits des femmes à Cotonou. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne dénommée «seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ». A l’occasion, il était question pour les institutions internationales au Bénin, en l’occurrence le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap) et l’Unicef, d’associer leurs voix à celles des pouvoirs publics pour interpeller la conscience collective et susciter l’engagement de tous afin d’enrayer le phénomène.
Selon le représentant résident du Fnuap, Koudaogo Ouédraogo, chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur genre et protection sociale, «la VFF reste l’une des atteintes aux droits de l’Homme les plus courantes, les plus systématiques et les plus odieuses commises dans le monde».
Au nombre des exactions auxquelles les femmes sont soumises, il a évoqué les viols, les assauts sexuels, les grossesses non désirées, les avortements à risque, les abus sur grossesses, les mutilations génitales féminines. Ces pratiques, se désole-t-il, traumatisent la personne et déchirent le tissu social.
Il est donc grand temps, a-t-il indiqué, de revoir la copie afin de briser le cercle des violences faites aux femmes. C’est pourquoi, il a insisté sur la nécessité pour chaque acteur de travailler pour un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et le potentiel de chaque jeune est accompli.
«Nous devons rompre le silence pour mettre fin aux VFF. Lorsque nous sommes témoins des violences, nous devons agir», a-t-il lancé.

Mêmes discriminations sur les enfants

Comme si les femmes et les enfants sont logés à la même enseigne, la problématique du mariage des enfants a également alimenté les débats au cours de l’année 2015. C’était à l’occasion de la célébration de la 25e édition de la Journée de l’enfant africain au cours de laquelle, un panel de haut niveau a été organisé à Cotonou le 16 juin dernier. Le thème choisi pour marquer l’évènement est une invite à enrayer le phénomène. Il est intitulé, «25 ans après l’adoption de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant : accélérons nos efforts pour éliminer les mariages des enfants en Afrique».
Selon les acteurs invités à cette table, le Bénin est encore loin de la réalité pour célébrer une quelconque victoire car le défi en faveur de la situation des enfants reste entier.
«Chaque jour, vingt mille adolescents accouchent, plus de trois millions d’adolescents subissent des avortements dangereux. Autant quittent définitivement les bancs de l’école mettant en péril leur potentiel, 19% des jeunes femmes des pays en développement tombent enceintes avant l’âge de 18 ans». Ces données évoquées par le représentant résident du Fnuap, Ouédaogo Koudraogo, reflètent aussi la réalité au Bénin. Les départements du Borgou-Alibori et du Mono-Couffo sont cités comme les mauvais exemples en matière de violences et de mariage précoce.
D’où la tenue d’un panel de haut niveau en vue de trouver les stratégies pouvant influencer les déterminants qui font perdurer le phénomène. Une manière de toucher notamment la fibre sensible des acteurs à divers niveaux intervenant dans la chaîne de protection des enfants pour de grandes décisions en faveur de la couche.
D’une journée à une autre, mais le combat reste le même. En 2015, un zoom a été également fait sur la situation des enfants travailleurs au Bénin et dans le monde. Il s’agissait cette fois-ci pour les acteurs, d’interpeller la conscience collective de la société à la 12e édition de la Journée mondiale contre le Travail des enfants le 12 juin dernier. L’objectif pour le Bénin était de renforcer la conscience collective pour une riposte appropriée contre le phénomène
«Non au travail des enfants dans le travail domestique des enfants !», pouvait-on entendre comme cri de ralliement en cette matinée du mercredi, à l’Infosec de Cotonou, par les dizaines d’enfants présents à la commémoration de ladite journée.
L’enquête nationale sur le travail des enfants en 2008 au Bénin, révèle que «664 537 enfants de 5 à 17ans sont économiquement occupés, 598 521 enfants exécutent des travaux dangereux», a révélé à l’occasion le représentant du ministre du Travail et de la Fonction publique, Karim Gbani.
«S’il y a un secteur dans lequel l’offre d’emploi est supérieur à la demande, c’est bien le travail domestique», a fait observer pour sa part, le coordonnateur IPEC-Bénin, François Gautho. Des efforts supplémentaires demandent à être faits en 2016 pour réduire sensiblement les nombreuses discriminations qui touchent les femmes et les enfants au Bénin?

Maryse ASSOGBADJO
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