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Croissance urbaine et développement des villes du Bénin: Dynamiques territoriales dans les grandes agglomérations
Publié le mardi 5 janvier 2016  |  La Nation
La
© Autre presse par DR
La Construction du barrage d’Adjarrala




Le Bénin connait depuis les années 60 une forte croissance démographique. Entre 1961 et 2013, la population s’est multipliée par à peu près 5, passant de 2 106 000 habitants en 1961 à 9 983 884 en 2013, avec un taux de croissance régulièrement en progression (2,8% entre 1979 et 1992, 3,25% entre 1992 et 2002 et 3,5 entre 2002 et 2013). Cette forte croissance démographique s’est traduite par une accélération du taux d’urbanisation.

L’une des options fortes d’aménagement affichées dans le Schéma national d’aménagement du territoire (encore appelé Agenda spatial) en cours d’examen au Conseil des ministres découle de la problématique du développement urbain et de ses perspectives. Une première option est l’aménagement à travers les pôles de développement et les réseaux structurants. Il s’agit de faire face aux défis urbains à travers une bonne organisation de l’espace national. Mais il va falloir commencer par les grandes agglomérations et les villes secondaires dont la population connait un accroissement d’année en année.

En effet, la ville de Cotonou a connu ces dix dernières années, au plan démographique une stagnation de la population. L’accroissement de la population de la ville qui était de 2,17% entre 1992 et 2002, est passé à 0,18% entre 2002 et 2013.
Selon une présentation faite par le Délégué à l’Aménagement du territoire, K. Sévérin Nsia dans le cadre d’une journée d’échanges sur l’aménagement du territoire et la croissance urbaine, d’importantes dynamiques démographiques et spatiales dans les grandes villes et leurs localités voisines ont été observées.
Au plan spatial, la ville de Cotonou, ces dix dernières années, est saturée dans ses limites administratives, avec seulement 2,5% d’accroissement et une forte pression sur les zones marécageuses. Elle connait aussi des mutations verticales caractérisées par un renouvellement en hauteur du centre ville.

Effet d’entraînement

Cette situation de la capitale économique du Bénin a entrainé une forte croissance démographique dans les communes voisines. Ainsi, la population de la commune d’Abomey-Calavi a plus que doublé de 2002 à 2013 (2,13 fois avec un taux d’accroissement de 6,93%).
Pour ce qui concerne la population de Sèmè-Podji, elle a quasiment doublé (1,95 fois et un taux d’accroissement de 6,07%) dans la même période.
L’agglomération de Godomey dans la commune d’Abomey-Calavi, a connu au plan du développement extensif, une extension de 63% dans ses limites administratives. Même constat au niveau de l’agglomération de Sèmè-Podji, qui a connu une extension de 37% dans ses limites administratives.
La population de la ville de Parakou qui était de 3,76% entre 1992 et 2002, est passée à 4,79% entre 2003 et 2013.
Malgré cet accroissement, des dynamiques institutionnelles sont encore très faibles pour faire face aux dynamiques démographiques et spatiales. A Cotonou, les deux premiers plans directeurs de la ville (1951 et 1961) ont été mis en œuvre. Le schéma de structure de 1985 n’a jamais connu un début d’application.
Le schéma directeur du «Grand Nokoué» de 2007, selon K. Sévérin Nsia, n'a pas encore fait l’objet d’une véritable prise en compte de la part des communes bénéficiaires qui doivent chacune se doter d’un Plan directeur d’urbanisme en conformité avec les grandes orientations édictées.
Pour Porto-Novo par exemple, de l’indépendance à aujourd’hui, la ville a connu au moins trois plans directeurs d’urbanisme : celui des années 50; celui des années 80 et celui des années 2000. Les deux premiers plans n’ont pas été appliqués ou l’ont été faiblement, rappelle K. Sévérin Nsia. Celui de 2001 a connu un début de mise en œuvre avec l’avènement du Programme de réhabilitation de la ville de Porto-Novo et se caractérise par plusieurs grands équipements.

Les villes secondaires aussi

Les villes secondaires pour leur part sont engagées dans les mêmes dynamiques avec une forte croissance démographique dans plusieurs villes moyennes.
Au plan démographique, on observe dans plusieurs communes une population de plus en plus importante avec parfois un fort taux d'accroissement. Comme exemple, la commune de Djougou avec 266 522 habitants et un taux d’accroissement de 3,44%. La commune de Tchaourou avec 221 108 habitants et un taux d’accroissement de 6,65% ; puis la commune de Bohicon avec 170 604 habitants et un taux d’accroissement de 3,71%.


Avec cette évolution démographique, plusieurs questions se posent. Quelles politiques publiques de gestion urbaine pour faire face aux problèmes soulevés par la croissance urbaine notamment, l’étalement non contrôlé des villes; le renouvellement non encadré des centres villes ? Comment répondre aux énormes besoins en équipements et infrastructures des centres urbains ?


Trouver des réponses adaptées et durables à ces questions, selon K. Sévérin Nsia, constitue la préoccupation de la Délégation à l’Aménagement du territoire. C’est ce qui a justifié l’organisation de ce genre de rencontres d’échanges et de réflexions qui a regroupé les membres des conseils communaux et municipaux, des membres du gouvernement et des partenaires au développement?
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