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Présidentielle du 28 février 2016 : Un front anti Lionel Zinsou est né (Soglo et Tévoédjrè dans le coup)
Publié le mercredi 6 janvier 2016  |  La Presse du Jour
Nicéphore
© Autre presse par DR
Nicéphore Soglo




Sur initiative du président Nicéphore Dieudonné Soglo, un front contre la candidature de Lionel Zinsou pour la présidentiel du 28 février 2016, se met en place. L’événement a eu lieu hier, mardi 5 janvier, au Chant d’oiseau à Cotonou. Principale raison : la politique de la France-Afrique.

Un adage béninois dit que «face au danger, le caméléon sait faire de grands pas». Plusieurs personnalités sociopolitiques béninoises se sont associées au président Nicéphore Dieudonné Soglo pour s’opposer à la candidature de Lionel Zinsou. Une candidature «imposée par la France». Et ces personnalités béninoises n’en veulent pas. Hier, au Chant d’oiseau, il y avait un bel échantillon des têtes fortes de la vie sociopolitique béninoise : Albert Tévoédjrè, Nicéphore Dieudonné Soglo et son épouse Rosine Vieyra Soglo, Galiou Soglo, Mathurin Coffi Nago, Candide Azannaï, Célestine Zannou, Lionel Agbo, Alexandre Hountondji, Karimou Chabi Sika, Antoine Détchénou, Sacca Lafia, Hélène Aholou Kèkè, Philippe Noudjènounmè, Victor Prudent Topanou, Richard Sènou, Thérèse Waounwa…Il y avait aussi les syndicalistes Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Paul Issè Iko. L’événement valait la peine d’être tenu en ce moment et le Pr Albert Tévoéddjrè a remercié le président Soglo d’en être l’initiateur. L’ancien Médiateur de la République n’a pas tari d’éloges à l’égard de l’ancien président de la République, le tout premier de l’ère démocratique au Bénin. A vrai dire, l’événement a pris l’allure d’une mini conférence des forces vives de la Nation. Ceux-là qui refusent de se faire colonisé à nouveau par la France par le truchement du candidat Lionel Zinsou. Car, forces vives, il y en avait hier rassemblées autour de ce refus du candidat de la France-Afrique. Des propos de Mathurin Coffi Nago, président des deux dernières mandatures de l’Assemblée nationale sous l’ère du changement, ancien allié du pouvoir en place, en disent long. «La France et le Bénin sont liés par des liens historiques profondément ancrés dans l’histoire et il n’est pas souhaité que des gens se permettent de prendre des risques d’envenimer ces genres de relations (…) Si cela devrait se produire, j’ai peur que ces relations deviennent exécrables car le peuple béninois se lèvera comme un seul homme pour combattre cette candidature». Le président Soglo ne s’en est jamais caché depuis que cette candidature est connue. Et pour lui, cela ne peut se faire au Bénin tant qu’il respire encore. C’est dans cette logique qu’il a réuni les forces vives autour de la préoccupation. Visiblement, l’idée est portée par beaucoup d’acteurs sociopolitiques. Il fallait être hier dans la salle pour entendre des choses. Les oreilles de Lionel Zinsou devraient siffler de loin en ce moment. C’est aussi parce que le mot d’ordre est que la candidature de Lionel Zinsou sera activement combattue. Yayi et sa gouvernance en dix ans en ont aussi eu pour leur compte.

Propos du Pr Albert Tévoédjrè : «Ce jour est un jour béni ! Alléluia pour le Bénin!»

Je voudrais remercier très sincèrement le Président Nicéphore Soglo de son souci permanent pour le devenir de ce pays. Pour avoir été le Président élu de la première république issue de ce temps privilégié, son nom est à jamais lié au Renouveau Démocratique. L’homme du consensus issu de la Conférence Nationale a raison de s’indigner et d’élever la voix pour se faire entendre dans ce tourbillon où l’argent et les intérêts personnels semblent tout emporter dans leurs flots y compris les fondements éthiques de notre société. La vie politique n’est pas figée. Elle est dynamique, faite de détours, de voltes faces soudaines, de convergences et de recoupements avec des intersections où les destins se croisent. Aujourd’hui, le Président Nicéphore Dieudonné Soglo me fait l’honneur de m’associer, en tant qu’ancien, à la concertation qu’il a décidé de susciter parce qu’il a estimé que les circonstances nous obligent à parler d’une même voix pour crier notre indignation face aux dérives constatées. Je lui en suis infiniment reconnaissant. C’est en cela qu’il est heureux que, sortant du climat de la rancœur permanente dans lequel certains aveuglément s’enferment, des hommes de différentes obédiences, malgré le poids de l’âge, mais mus exclusivement par leur fibre patriotique crient ensemble leur indignation face à un pays devenu soudain sans boussole et qui, comme une machine rétive, semble avoir pris le parti de l’abîme. Je voudrais saluer au passage, cher Président Nicéphore Soglo un artisan discret et efficace de la jonction qui a permis l’événement de ce jour, le regretté Marius Francisco, qui a œuvré pour que nous fédérions nos forces, face au péril collectif.

Il y a quelques années et plus précisément en novembre 2010, le Bénin, à l’instar de tous les pays africains issus du système colonial français, a célébré le cinquantenaire des indépendances africaines en organisant un symposium international sanctionné par un Manifeste qui affirme que «L’audace unique défi pour une Afrique nouvelle». En d’autres termes, ce Manifeste invite, à une rupture avec le pacte colonial et à un renforcement de notre culture qui est agriculture.

Les élections prochaines, de ce point de vue, sont une période de tous les dangers pour notre jeune démocratie qui continue de chercher ses marques. Elles doivent être l’occasion de nous affirmer et de conforter cette position, au risque d’opérer un recul qui serait synonyme de reniement de soi-même. Tout ce passe comme si on invente pour nous une forme de dévolution du pouvoir en imposant un candidat officiel. C’est le Vice-Premier Ministre, François Abiola, qui nous apprend dans une déclaration publique : « Le Premier Ministre n’est pas le candidat que nous avons choisi. C’est le candidat désigné par le chef de l’Etat » Ceci nous renvoie aux simulacres des élections coloniales gérées par les gouverneurs corses ! – les Colombani et autres Biasini que nous avons bien connus- !

Cher Président Soglo, je suis à votre disposition pour que nous écrivions officiellement à Ban Ki Moon, et à toutes institutions compétentes en Afrique et sur le plan mondial pour que l’usage illégal des institutions, du personnel, des moyens de transport et des biens de l’Etat au bénéfice d’un pseudo candidat officiel soit proscrit et les voix portées sur lui dans ces conditions soient purement et simplement annulées !

Par rapport à notre situation géographique en Afrique de l’Ouest, c’est l’occasion plus que jamais de consolider notre rôle de tête de pont de l’intégration régionale, au sein de la Cedeao, notre seule planche de salut, dans une mondialisation où le salut n’est plus individuel mais collectif. Elles doivent nous permettre de conforter également les constats faits par Kwame N’Krumah et qui continuent d’être d’actualité : « un pays qui n’est pas gouverné par ses fils est informe et absurde » Un pays qui n’affirme pas sa souveraineté dans une monnaie propre qui valorise sa productivité à travers des échanges dynamiques , dans un environnement qui est son espace de vie est condamné au suicide. De ce point de vue, il y a risque à faire prendre en charge, en l’état, ce pays par un candidat sans doute de bonne foi, mais qui doit réaliser que ne parlant aucune langue du terroir, il est déconnecté du vécu social, exposé en permanence aux manipulations et au ridicule. Cette machination, dernière trouvaille d’aventuriers en perte de vitesse et caractéristique d’une irresponsabilité majeure, ne saurait prospérer face au front du refus massif qui se dresse sur son chemin. Une manœuvre consistant à faire débarquer un marsien sur la terre pour la régenter ne saurait prospérer.

Une seule illustration : l’accident ou l’incident du crash d’hélicoptère du 26 décembre dernier à Djougou est un signe prémonitoire dont le Bénin devrait apprendre à tirer toutes les leçons qui s’imposent et ouvrir les yeux sur ce que nous sommes en vue d’un examen de conscience conduisant à une renaissance de tous. Le ministre des Transports dans son point de presse a imputé ce crash à une erreur humaine ; ce qui est très grave et symptomatique du mal dont souffre la gouvernance actuelle. Depuis 12 jours c’est l’une des nouvelles en première page de l’Agence Africatime sur le Benin ! Ceci doit nous alerter

Dans l’erreur humaine, il y a manque de concentration, la précipitation, l’improvisation, l’erreur d’appréciation ; dans l’’erreur humaine, il y a confusion des intérêts personnels avec les intérêts de la Nation. L’erreur humaine, c’est l’incompétence, c’est la promotion de la médiocrité. C’est aussi la puanteur suffocante des concours frauduleux qui n’augurent rien de bon pour le devenir de ce pays. Voilà ce qui aurait pu nous conduire malheureusement à deux obsèques nationales en un mois !-aux obsèques du Premier Ministre, un homme probablement de bonne foi mais pris dans un engrenage pernicieux à même de le broyer tôt ou tard et dont il ne s’aperçoit peut-être pas pour le moment ! Mon souhait le plus ardent en ce début d’année est que notre cher Premier Ministre soit rapidement exfiltré du guêpier de l’irresponsabilité ignorante, arrogante et prétentieuse où il s’est malencontreusement fourvoyé. .

Cela dit, je voudrais ajouter un mot avant de conclure. Je l’emprunte à Aimé Césaire que vous avez rappelé en nous adressant votre carte d’invitation «L’heure de nous-mêmes a sonné». Je voudrais relancer cet avertissement du même Césaire : «HAITI a moins à craindre des français que d’elle-même. L’ennemi de ce peuple est son indolence, son effronterie, sa haine de la discipline, l’esprit de jouissance et de torpeur » (La Tragédie du Roi Christophe).

C’est pour dire que si nous rejetons le pacte colonial, nous sommes partisans et amis de la France des valeurs universelles, celle de Stéphane Hessel qui nous invite à nous indigner. Nous voulons à la suite d’un général de Gaulle «RESISTER » et comme lui avoir pour boussole, «l’honneur, le bon sens et l’intérêt supérieur de la patrie». Ressaisissons –nous donc en un sursaut patriotique exprimé en temps opportun dans un « forum de vérité » autour d’un Projet de société crédible -base de discussion et de convergence. Celui de la « Nouvelle Conscience « que nous venons de recevoir, ce jour même, nous en donne la chance Merci vraiment, cher Président Soglo ! Ce jour est un jour béni ! Alléluia pour le Bénin !».

Intervention du Professeur Philippe Noudjènoumè

Cotonou, « Chant d’oiseau » 05 Janvier 2016.

Excellence Monsieur le Président Nicéphore Dieudonné Soglo, Distingués Personnalités : Chefs de Partis politiques, d’organisations syndicales et de la société civile, Autoritésreligieuses et morales à divers niveaux.

C’est une immense joie pour moi de prendre part à la « Concertation » de ce jour. Car à y voir de près, cette Concertation se présente comme le début de la réalisation d’un vœu, d’un souhait partagé entre des Citoyens organisés au sein du front de Refus du Bénin Waxala et le président Soglo.

Ma joie est à un double titre : le premier en tant que Professionnel de la chose constitutionnelle, le deuxième et le principal en tant que Responsable politique, représentant d’Organisations politiques et donc très préoccupé à un haut point du cataclysme qui menace notre très chère patrie et qui à cet effet a souhaité la tenue d’une telle concertation.

En effet, M. le Président, le 29 Octobre 2015 à la Bourse de travail, des hommes épris de paix et d’esprit pays Bénin, des citoyens béninois animés d’un ardent patriotisme se sont réunis et ont mis sur pied le Front de Refus du Bénin Waxala.

Quels sont les éléments du diagnostic qui nous a conduits à cet acte ?

Le diagnostic établi à cette assise était que « l’heure est grave. Le Bénin traverse un moment difficile et délicat de son histoire. De quelque côté que l’on soit, que l’on soit de la mouvance ou de l’opposition, de la classe politique dirigeante ou non, que l’on s’annonce candidat à la prochaine élection présidentielle ou non, le consensus est réalisé sur le fait que le Bénin notre chère patrie, est déjà plongé dans le « waxala », c’est-à-dire dans le scénario catastrophe. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge… Tous ces paramètres révèlent au grand jour la fin du système né de la Conférence nationale d’il y a 25 ans. Oui notre système politique est fini ; Il est au bout du rouleau ; autre chose est appelé. Sur ce point aussi le consensus est désormais réalisé que le renouveau démocratique a fini son parcours… Dans ces conditions, rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce. Le scénario catastrophe, le scénario « wahala » est là.

La seule manière d’éviter cette catastrophe, c’est la réunion des Etats Généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau Démocratique. »

Parmi les membres fondateurs de ce Front, outre ma modeste personne avec les organisations politiques et syndicales (Convention patriotique des Forces de gauche, CSTB, FéSYNTRA-FINANCES etc), je dois mentionner le professeur Lalèye Moïse, madame Célestine Zanou, M.Ayadji Jacques et j’en passe.

Cet appel, que dis-je, ce cri de cœur a rencontré une immédiate adhésion de bon nombre de cœurs généreux et patriotes dont M. le Président Nicéphore Dieudonné Soglo qui nous a fait l’honneur de nous appeler pour nous faire part de cette appréciation enthousiaste en associant à cette initiative des personnes comme le ministre Sènou Richard.Les déclarations ultérieures du Président Soglo tant dans les organes de presse qu’à l’occasion de certains forums ont confirmé ce haut niveau de conscience patriotique et de refus de la catastrophe de la part du Président Soglo,sa volonté d’éviter à notre chère Patrie, le triste sort qui se dessine à l’horizon. Il n’a de cesse de pourfendre et de dénoncer le rôle néfaste de la FrançAfrique en tant que responsable à titre principal dela situation catastrophique que connaissent nos pays africains francophones et particulièrement le Bénin avec le maintien du pacte colonial (domination coloniale française maintenue depuis 1960) avec notamment le Franc des colonies d’Afrique-CFA et l’imposition à nos pays de chefs d’Etats anti-peuple.

Il a enfin souligné qu’aller à l’élection présidentielle prochaine dans ces conditions c’est devoir choisir entre la peste et le choléra. Il a enfin préconisé comme nous, la nécessité de nous arrêter, de nous asseoir pour faire le bilan du système pour repartir sur de bases nouvelles. Et au regard de ces considérations, la première Conférence publique tenue au Codiam par le Front de Refus du Bénin waxala le 23 décembre 2015 a à l’unanimité choisi le Président Soglocomme Président d’Honneur du Front.

Monsieur le Président, Messieurs les Chefs politiques, syndicaux et de la société civile, que notre pays court vers un cataclysme certain est évident ; que notre système politique né de la Conférence nationale soit au bout de sa course avec des institutions constitutionnelles noyées sous le flot de l’argent, de la corruption et de l’impunité c’est aussi évident et tout le monde en convient. Pour preuve, les partis politiques dont la mission est d’animer la vie politique ont subitement disparu de la scène politique entraînant la mort des idées et des programmes dans des joutes électorales et ne laissant en place que le sourd ronronnement de l’affairisme. Par surcroît, on nous débarque un Colon à qui on confie une double mission : la première : protéger les arrières et couvrir tous les crimes commis par le pouvoir actuel- poursuivre dans la logique de sa gestion criminelle du pays et appliquer ainsi le slogan « Après nous, c’est nous » si cher aux FCBE. Etperpétuer ainsi au plan politique l’impunité. La deuxième : opérer la recolonisation du Bénin et lui faire un recul historique de plus de cinquante ans.

Le « quartier latin de l’Afrique » se mue brusquement en quartier crétin devenu un animal de zoo,objet de curiosité et de la risée du monde entier.

A propos de la candidature de Lionel Zinsou, des choses se disent. Le Gouvernement dans un communiqué daté du 03 Janvier 2016 parle de « propos empreints de racisme, de haine, d’intolérance et de peur » en attaquant ainsi les déclarations du député Gbadamassi.

Il ne s’agit pas de cela ici ; et personne ne se laissera intimider par qui que ce soit ni surtout accepter le musèlement de la libre expression des idées au cours d’une joute électorale.

Le débat ne se pose pas en termes de peau de l’individu Lionel Zinsou. Quiconque poserait en ces termes la question fausserait les choses. Car en effet Rawlings a bien été Président du Ghana, lui né d’un père écossais et d’une mère ghanéenne (évhé). Mais à la différence de ce que nous avons ici, Rawlings est né et grandi au Ghana, a fait toute sa carrière au Ghana et est sorti officier supérieur de l’armée ghanéenne. L’on sait qu’il est pétri des cultures et langues du Ghana et manipule avec brio la langue évhé ainsi que le twi. Un Lolo Chidiac (né de père libanais) pourrait sans aucun problème être le Président de mon pays.

Le cas qui nous concerne ici est tout autre. Tout le monde sait que Lionel Zinsou né en France a fait toute sa carrière dans ce pays ; que mise ensemble toute la durée de son séjour au Bénin ne dépasserait pas 365 jours, c’est-à-dire une année ; qu’il est de l’establishment français et concepteur de la politique de domination française en Afrique avec le rapport Védrine etc. L’on sait qu’il ne parle aucune langue béninoise et n’en connait profondément aucune culture. Le communiqué du gouvernement parle de « ce que notre compatriote indexé par ces propos est un citoyen béninois à part entière ». Voire. On peut être citoyen d’un pays sans prétendre en assurer la magistrature suprême. Tout le monde sait que pour être président aux Etats-Unis il ne suffit pas d’être citoyen américain (par migration ou d’origine) mais être né sur le sol américain. Autant Sarkozy, d’origine hongroise, émigré avec son père en France et ayant fait toute sa carrière en France – a été président non pas de la Hongrie mais en France, autant Obama, de père kenyan mais né aux Etats-Unis et ayant fait toute sa carrière dans ce pays est président des Etats –Unis et non du Kenya, pays dont il ne maîtrise aucune langue ni culture, autant LionelZinsou d’origine béninoise par son père, ne saurait être président dans ce pays dont il ne maîtrise aucune langue ni culture. Pour être ne serait-ce que maire en France, il faut avoir été imprégné de la langue et de la culture française.

C’est dire que dans le dispositif français, la nomination de Lionel Zinsou correspond à une agression militaire et en est la préfiguration. Lionel Zinsou n’appartient pas à la classe politique béninoise mais à la grande bourgeoisie impérialiste française. Il a les caractéristiques d’un Gouverneur colonial. Et ses premières actions sont illustratives: (signature de la concession ferroviaire à Bolloré, vente de Bénin Télécoms SA à Orange ; nominations de Français dans son cabinet etc.). Avec l’élection de Lionel Zinsou à la tête de notre pays, nous assisterons nécessairement bientôt à la nomination des administrateurs français à la tête de nos cabinets ministériels, des gouverneurs coloniaux en quelque sorte à la tête de nos entreprises publiques et administrations centrales. Tous nos opérateurs économiques seront placés sous tutelle des groupes économiques français. Nous assisterons bientôt à une occupation militaire française de notre territoire sous le prétexte de «protéger» ces Français installés à la tête de notre Administration ; mais en même temps comme base d’agression contre le Nigeria voisin. Déjà sous la houlette du nouveau Dodds, avec comme instrument, l’Agence Française de Développement (AFD) une campagne rageuse de stérilisation systématique de nos filles et femmes de nos villes et surtout des campagnes est en cours avec le slogan de « révolution contraceptive » et de « dividende démographique ». Outre les effets économiques et sociaux, les conséquences morales et éthiques d’une administration directe française de notre pays sur notre société seront incommensurables avec la perte et la disparition complètes de nos valeurs culturelles positives et leur remplacement par des mœurs et coutumes étrangères, comme entre autres celle emballée sous le couvert de « démocratie sexuelle ».

Tout cela fait partie du scénario catastrophe. Avec la prochaine élection présidentielle,l’argent et la fraude décideront de tout avec au surplus le spectre de la recolonisation et le maintien et le renforcement de la FrançAfrique.Enfin même écartée l’option Lionel Zinsou, cela n’épargne pas notre pays de la catastrophe du scénario waxala. Car la plupart des autres candidats à l’élection présidentielle ont plus ou moins partie liée avec la gouvernance deYAYI, le système d’impunité et la FrançAfrique. Et de toutes les façons, toute personne qui aura été élue sur la base des paramètres électoraux actuels (code électoral bancal, LEPI truquée, argent, fraude), ne peut que perpétuer le système d’impunité et du pacte colonial.

Il faut savoir s’arrêter, se concerter pour repartir sur de nouvelles bases. Et la Concertation de ce jour est la bienvenue et est le premier pas de l’Assise souhaitée et salvatrice.

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Acteurs politiques réunis ici au chant d’Oiseau, la Concertation de ce jour n’atteindra ses objectifs réels que si elle sort avec les conclusions qui sont :

1°- -Décision de la classe politique de transformer cet essai- en une grande Assise : Etats généraux du Peuple à programmer ici même et à réunir avant l’échéance du 28 Février prochain.

2°-Consensus pour barrer la route à la recolonisation de notre Patrie avec le rejet de la candidature de Lionel Zinsou.

De toutes les façons tous ceux qui s’aventureront dans le soutien pour porter au pouvoir ce personnage de la FrançAfrique (avec le risquede conflits graves que cela porte) commettront à l’encontre de la Patrie – de nos héros que sont Bio Guèra, Kaba, Béhanzin, Kpoyizoun, Tofa, etc) un crime de haute trahison qui sera sanctionné tôt ou tard en tant que tels. Car notre pays n’est pas à vendre.

Certes, les propositions de tenue d’une Assise nationale avant la prochaine élection présidentielle soulève des questions essentiellement constitutionnelles- pratiques de :

-Qui convoque cette Assise ? Est-ce toujours YAYI Boni ? Ne serait-ce pas donner un prétexte à celui-ci de prolonger son mandat à la tête du Bénin au-delà du 06 Avril ? Quel serait le caractère exécutoire des résolutions issues à cette Assise ?

Il est exclu de confier au Président YAYI Boni comme l’a avancée une proposition récente rejetée de tous, le soin de convoquer une telle assise qui se veut une rupture par rapport à toute sa gouvernance de dix ans et même par rapport au système mis en place depuis 1990. La Direction de la Concertation actuelle pourra jouer ce rôle. En tous cas le Président YAYI Boni ne devra faire un jour de plus au pouvoir après le 06 avril. De cette Assise ou Etats-Généraux du Peuple devra ressortir un Exécutif provisoire devant conduire une transition au plus d’un an au bout de laquelle une nouvelle Constitution sera élaborée et adoptée qui consacre la fin de l’impunité, l’institution d’une juridiction transitoire chargée de juger les crimes économiques et politiques, la revue totale des attributions d’institutions budgétivores et inutiles du genre de la Haute Cour de Justice, la revue des pouvoirs exorbitants de la Cour Constitutionnelle etc.

Avec cela, avec le peuple mobilisé, notre pays réalisera une « révolution » pacifique, et étonnera encore par son génie le monde entier. Impossible n’est pas béninois devrons-nous dire.

Que vive la Patrie béninoise libre et indépendante.

Enfants du Bénin debout.

Pr Philippe NOUDJENOUME


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