Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Tractations pour la présidentielle du 28 février 2016 : La Rb rejoint Zinsou, les Soglo humiliés (Même choix du Prd déjà au bord de l’éclatement)
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  La Presse du Jour
Dépôt
© aCotonou.com par CODIAS
Dépôt de dossier de candidature par le Premier Ministre Lionel Zinsou à CENA -
Cotonou 12 janvier 2015. Dépôt de dossier de candidature par le Premier Ministre Lionel Zinsou à CENA




Ce qui était des rumeurs est devenu une réalité. La Renaissance du Bénin (Rb) a choisi Lionel Zinsou comme candidat pour la présidentielle du 28 février 2016. Des responsables de ce parti se sont affichés aux côtés du candidat du président Yayi, Lionel Zinsou, hier mardi 12 janvier 2016, lors du dépôt du dossier de candidature de ce dernier. Etait aussi présent avec le Premier ministre le secrétaire général du Parti du renouveau démocratique (Prd), M. Fagbémi. Alliance Fcbe-Rb-Prd qualifiée «d’unité nationale» par le Premier ministre. Un choix de la Rb qui va contre la volonté de Nicéphore Dieudonné Soglo et de son épouse Rosine Vieira Soglo lesquels ont publiquement rejeté la candidature de Lionel Zinsou.

La décision de la Rb de soutenir Lionel Zinsou pour la prochaine présidentielle est un vrai désaveu pour le couple Soglo. Au-delà de ça, le président de la Renaissance du Bénin (Rb), Léhadi Soglo, vient de désavouer publiquement ses parents. On se souvient que la campagne anti-candidature de Lionel Zinsou a été lancée par la maman du président de la Rb à l’Assemblée nationale. Le 12 novembre 2015 à l’hémicycle, l’honorable Rosine Vieira Soglo disait que Lionel Zinsou ne peut pas diriger le Bénin. «Si Yayi veut, il n’a qu’à le soutenir seul (…) Trop c’est trop», avait-elle souligné. Le 5 janvier dernier, Nicéphore Dieudonné Soglo, papa du président de la Rb, en présence de «maman», a organisé une rencontre au Chant d’oiseau regroupant une bonne partie de la classe sociopolitique. De cette rencontre est née une coalition anti-candidature de Lionel Zinsou. Pour Nicéphore Dieudonné Soglo, son épouse, Albert Tévoédjrè et les autres, le Premier ministre Lionel Zinsou est le candidat de la «France-Afrique». Une candidature «néo-colonialiste» dont ils ne veulent pas. Seulement, une semaine après, jour pour jour, c’est leur propre fils qui a scellé une alliance avec ce même candidat dans le but de gouverner le pays durant au moins les cinq années à venir. Si cela ne s’appelle pas une trahison, c’estune humiliation ! Le 7 janvier dernier, c’est-à-dire deux jours après la rencontre du chant d’oiseau, Soglo père déclarait sur les ondes de Bbc Afrique que «La Franceafrique c’est terminé». Toujours faisant allusion à la candidature du Premier ministre béninois. Parents et fils Soglo ne se parlent-ils pas entre eux en privé pour en arriver à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un désaveu total pour Soglo papa et maman. C’aurait été un autre parti politique que le problème ne se poserait pas. Et apparemment, ce n’est pas la première fois que les Soglo se font ce coup. Le président Nicéphore Dieudonné Soglo a toujours dit que Léhadi Soglo ne devrait jamais aller vers le régime en place après la présidentielle de 2011. Et bien, c’est fait en 2011 et refait en 2016. Maintenant, que dira le couple Soglo ? Puis, au-delà de tout, avec ce ralliement de la Rb et du Prd au candidat de Yayi, c’est l’esprit du 19 mai 2015 qui est ainsi trahi. Ce jour-là, les Béninois voulaient en finir avec le régime du Changement, au contraire tout se met en place aujourd’hui pour le pérenniser. Un choix du Prd qui, selon les dernières nouvelles, ne sera pas sans conséquence sur l’unité du parti. Des langues annoncent déjà son éclatement.

Jean-Marie Sèdolo

Entretien de Nicéphore Soglo sur Bbc Afrique

«La Françafrique c’est terminé»

Nicéphore Soglo, ancien président béninois, était l’invité de Bbc Afrique et répondait aux questions de Bruno Sanogo. «Moi je ne me juge jamais trop qualifié sur une personne. Si quelqu’un est patriote, s’il aime sa patrie, s’il est d’une totale intégrité, il a vocation à diriger notre pays », soulignait-il.

Que reprochez-vous à Lionel Zinsou précisément ? N’est-il pas patriote ?

Le seul problème c’est que l’Afrique après 50 ans est en droit d’exiger que ce soit le peuple qui choisisse son dirigeant. La Françafrique qui imposait des coups d’état militaire, des trouffions, cette période est terminée.

Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faille laisser tous les candidats se présenter, et que le peuple béninois choisisse ?

Je n’ai jamais dit le contraire. Ce que j’ai dit est très clair : Un, nous voulons que ce soit notre peuple et non pas la Françafrique qui choisisse le chef de notre pays. J’ai été élu par la Convention de février 1990 (Conférence Nationale) après que Nelson Mandela ait été libéré de 27 ans de bagne. Deux, il faut que la personne n’ait pas un fil à la patte, parce que quand vous sortez des grandes écoles comme l’ENA (Ecole nationale d’administration à Paris), nous savons que le commerce international vit sur la corruption. C’est l’argent que les blancs utilisent pour corrompre des chefs d’Etat noirs et les tenir à leur merci. Notre pays a été victime de la plus vaste escroquerie financière de son histoire. On a ponctionné avec le laisser-faire du gouvernement la bagatelle de 200 milliards de francs CFA. La première question qu’on peut demander à un candidat est : est-ce que tu es pour ou contre ça, est-ce que tu as le patriotisme, l’intégrité nécessaire ? C’est ça le problème.

N’est-ce pas à vous, qui n’êtes pas du parti de Lionel Zinsou, de lui poser ces questions ?

Je suis un ancien chef d’Etat, vice-président du forum des anciens chefs d’Etat. Ce que je demande dans mon pays, c’est que le candidat qui veut briguer cette magistrature -que j’ai occupée après 18 ans de dictature- ne soit pas quelqu’un que la Françafrique a mis au pouvoir. On a des documents manuscrits sur l’homme qui avait fait le coup d’état et combien on lui avait payé. Des documents qui iraient devant n’importe quel juge dans le monde.

Monsieur Zinsou vous a répondu dans une tribune, et dit qu’au lieu de vous opposer à sa candidature, il vaut mieux trouver un candidat de taille qui portera la candidature de la Renaissance du Benin, votre parti.

Ce que je souhaite et je l’ai dit très clairement, c’est qu’après 50 ans de néo-colonialisme, l’Afrique de l’ouest, la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) devienne une réalité tangible, avec une armée fédérale capable de protéger les populations contre les violences qui viennent de l’extérieur.

On n’en est pas là, on parle des élections du 28 février prochain, à vos yeux comment ces élections se préparent-elles ?

Nous avons dit que la condition sine qua non, c’est que ce soit quelqu’un de l’Afrique d’aujourd’hui, qui soit le choix de la population du Bénin, et non pas une personne que des forces extérieures nous imposent. La Françafrique n’est pas un mythe, contrairement à ce que disent les gens. On a vu des gens comme les «Bob Denard» débarquer ici à la demande des services secrets français, est-ce que c’est faux? On a des documents.

Dans la mesure où les Béninois auront le choix le 28 février d’élire celui qui va diriger le pays, commencer à crier maintenant ça fait un peu théorie du complot, non?

Ecoutez monsieur, je ne suis pas n’importe qui. J’ai fait mes preuves sur le plan mondial.

Source : bbc.com/afrique
Commentaires