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Exploitation du jonc à Avlo dans la commune de Grand-Popo: Faire contre mauvaise fortune bon coeur
Publié le mercredi 20 janvier 2016  |  La Nation




Comme la canne à sucre, la moutarde et le gari respectivement pour Sèmè-Podji, Bohicon et Savalou, le jonc est certainement en passe de devenir une spécificité qui pourrait permettre d’identifier Avlo dans la commune de Grand-Popo. En témoigne l’exploitation intensive qu’en font désormais les populations de cet arrondissement. Confrontées aujourd’hui à des difficultés dans la pratique de leurs activités de pêche, presque toutes en ont fait leur source alternative génératrice de revenus.

Plante herbacée à haute tige droite et flexible, le jonc pousse à l’état naturel dans l’eau et les marécages. Au fur et à mesure qu’on le coupe, il régénère au bout de trois mois.

Sa prolifération à Avlo, fait qu’il constitue une manne pour les populations de la localité. Il occupe aussi bien les femmes que les hommes, sans exception. Au moment où la question de l’appauvrissement de la lagune côtière en ressources halieutiques se pose avec acuité, son exploitation apporte, selon le chef du village d’Allongo, Zinsi Lokossou, beaucoup de soulagement aux populations de cet arrondissement. L’exploitation du jonc est une activité qui leur génère des revenus.Ce produit sert à tresser les nattes, les corbeilles et les paniers.

La ruée des populations

Il y a quelques années, informe le secrétaire général de l’arrondissement, Augustin Gbèdèvi Codjo, c’étaient seulement quelques personnes qui s’adonnaient à l’activité. La pêche n’étant plus fructueuse, s’en suivra cette ruée des populations.
En effet, à la recherche de leur pitance, nombreux sont ceux qui aujourd’hui, y ont pris goût. Ainsi, prennent-ils d’assaut les joncheraies pratiquement tous les jours.
Pour Zinsi Lokossou, maintenant que presque tous se consacrent à cette activité, il n’existe aucune crainte de voir ces vastes joncheraies dont la nature a bien voulu doter Avlo et ses environs, disparaître ou s’épuiser. «Avant nous, ce sont nos grands mères qui exploitaient le jonc. Nous n’étions même pas encore nés», explique-t-elle. «C’est une richesse que Dieu a mis à la disposition des populations d’Avlo, pour alléger leurs souffrances en cas de difficulté», se réjouit alors le chef du village d’Allongo. «C’est surtout une question de saison. Lorsque l’eau devient de plus en plus salée, il n’y a plus suffisamment de jonc. Il ne pousse plus. Mais en saison des pluies, il redevient abondant», rassure le Augustin Gbèdèvi Codjo.

Au prix de nombreux risques

Néanmoins, pour s’approvisionner en jonc, les populations doivent affronter de nombreuses difficultés. Pour le trouver, certaines sont souvent obligées de parcourir 5 à 8 km sur l’eau, loin de leurs villages. Celles qui n’ont pas de barques, doivent alors les louer pour pouvoir s’en sortir.

D’autres difficultés sont liées aux risques de les voir se blesser ou se faire mordre par les serpents. Celui de voir leurs barques surchargées, chavirées sur le chemin du retour est grand, fera aussi observer Zinsi Lokossou. Reste ensuite à trouver les débouchés pour écouler leurs produits. Autant de contraintes qui, estime le secrétaire général de l’arrondissement, Augustin Gbèdèvi Codjo, ne sauraient atténuer l’ardeur des populations pour cette activité, du moment où, quel que soit la période de l’année, elles parviennent à trouver leur compte.

«Comme toute activité, sa rentabilité est fonction de la loi de l’offre et de la demande et aussi de la saison», a laissé entendre Vincent Bessan, un jeune rencontré sur un des nombreux lieux où sont entassés de gros tas de jonc.

C’est au marché de Comé qui se tient tous les cinq jours, que les populations écoulent leurs produits. La veille, ce sont des camions qui viennent pour les charger, le long de la plage à Avlo.
Par ailleurs, l’activité a besoin d’être mieux organisée, si l’objectif est de la rendre florissante. Aussi, serait-il intéressant d’implanter dans l’arrondissement, un marché exclusivement réservé à la vente du jonc. Cela contribuerait à lui donner davantage une identité et de lever des taxes dans le cadre de son développement?
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