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Brice Gérard Massessi, ingénieur de conception, consultant indépendant en environnement: «Le brouillard est un phénomène météorologique»
Publié le vendredi 22 janvier 2016  |  La Nation




L’harmattan a cédé la place au brouillard qui a pris le flambeau. Il règne en maître depuis quelques jours surtout dans la périphérie urbaine de Cotonou. Comment se forme-t-il? Quelles conséquences peut-il entrainer? C’est à ces questions que Brice Gérard Massessi, ingénieur de conception, consultant indépendant en environnement répond ici.

«Un amas de fines gouttelettes ou de fins cristaux de glace, accompagné de fines particules hygroscopiques saturées d’eau (c’est-à-dire des particules ayant la capacité d’absorber l’humidité de l’air) souvent de taille microscopique et réduisant la visibilité horizontale à moins de 100 mètres». Telle est la définition que livre Brice Gérard Massessi, ingénieur de conception, consultant indépendant en environnement sur le brouillard, un phénomène météorologique qui suscite curiosité ces derniers jours d’avant et après le 1er janvier 2016. Mais entre brouillard et brume, c’est pratiquement le même phénomène, ajoute le consultant en environnement. La nuance qu’il apporte est qu'on parle de brume lorsque la visibilité horizontale est supérieure à un kilomètre et de brouillard, si la visibilité est inférieure à un kilomètre. Il faut noter que la brume s’accompagne d’une visibilité comprise généralement entre 1 et 5 km. Aussi faut-il ajouter que la brume peut être due à la présence de diverses particules de pollution industrielle ou urbaine qui réduisent parfois fortement la visibilité.

Cependant, la composition du brouillard est identique à celle d’un nuage, précise Brice Gérard Massessi. Certains se plaisent, selon lui, même à dire que le brouillard est comme un nuage dont la base toucherait le sol. Et de préciser que le processus de formation du brouillard est identique à celui des nuages. Il résulte du refroidissement d’un volume d’air jusqu’à la condensation d’une partie de sa vapeur d’eau, le taux d’humidité de l’air devant être suffisamment élevé pour le permettre; ou par apport supplémentaire de vapeur d’eau pour atteindre la saturation. Pour cela, relève l’ingénieur de conception, il faut nécessairement la présence d’un nombre suffisant de certains types de micro particules de matières solides qu’on appelle noyaux de condensation ou noyaux de congélation. Ils servent à fixer les gouttelettes d’eau, poursuit-il. Le vent ne doit pas être trop fort pour éviter la dispersion des gouttelettes d’eau, ni trop faible, car il peut empêcher leur suspension dans l’air, conditionne-t-il par ailleurs. «Cependant, il existe plusieurs processus par lesquels la vapeur d’eau se condense au voisinage de la surface de la terre, ce qui nous amène donc à avoir plusieurs types de brouillard», développe-t-il.

Ne pas confondre brouillard et harmattan

A en croire Brice Gérard Massessi, on distingue plusieurs types de brouillard dont les principaux sont les brouillards d’advection qui se forment lorsqu’une masse d’air chaud et humide se déplace sur une surface relativement froide ; il existe également le brouillard de rayonnement qui se forme par refroidissement nocturne de la surface terrestre généralement en fin de nuit ; on parle aussi du brouillard d’évaporation qui se forme en milieu maritime et pour finir, le brouillard givrant composé de gouttelettes d’eau surfondue c’est-à-dire qui gèlent au moindre contact à l’état liquide par température négative. Ce dernier type peut entraîner des dépôts importants sur les végétations.
Toutefois, le spécialiste estime qu’on ne doit pas confondre brouillard et harmattan parce que l’un des phénomènes peut se produire indépendamment de l’autre.

L’harmattan est un vent sec chargé de poussières et de fines particules de sable, provenant du désert et soufflant vers le Sud notamment en Afrique de l’Ouest tandis que le brouillard n’est rien d’autre que la suspension de très petites gouttelettes d’eau dans l’atmosphère réduisant la visibilité en surface et se manifestant généralement dans les régions humides.

Parlant de retombées positives, il y a que le brouillard constitue une source d’eau dans le désert en l’absence de précipitations, retient Brice Gérard Massessi. Lorsqu’il est fréquent, le brouillard est favorable à certaines plantes comme les épiphytes (plantes qui se fixent sur d’autres plantes sans être parasites), car il permet le maintien d’une humidité importante près des plans d’eau. «Comme vous le constatez, ces retombées positives sont moindres», admet le consultant indépendant.

En ce qui concerne les retombées négatives, fait-il remarquer, elles se rapportent surtout au déplacement et au transport en général. Etant donné que la visibilité horizontale est réduite à moins de 100 mètres, le brouillard provoque de nombreux accidents de circulation de même que des accidents aériens et maritimes, énumère-t-il.


«Malgré tout, il peut bien sûr y avoir harmattan et brouillard le même jour. Si les conditions météorologiques permettant la production des deux phénomènes sont réunies le même jour, ce serait normal qu’ils se produisent simultanément» admet sans ambages le consultant. A titre d’exemple, retient le spécialiste, «Quand nous prenons l’harmattan du type II où seules les valeurs d’humidité relative de la journée sont inférieures à 50 %, il peut être accompagné du brouillard», justifie-t-il. Il arrive même qu’on utilise le thème ‘’Brouillard de l’harmattan’’?


Didier Pascal DOGUE
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