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Rencontre entre la Céna et les candidats à l’élection présidentielle: Difficile consensus autour du bulletin unique de vote
Publié le mardi 9 fevrier 2016  |  La Nation
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© 24 heures au Bénin par DR
Le spécimen du bulletin unique






En invitant à son siège, lundi 8 février les candidats en lice pour l’élection présidentielle du 28 février prochain ou leurs représentants, les responsables de la Commission électorale nationale autonome (Céna) entendaient recueillir leurs observations sur le spécimen du bulletin unique de vote. Après quoi, ils devraient perfectionner cet instrument capital pour ledit scrutin. Mais très vite, les débats vont devenir houleux et le consensus, difficile.

Tout était pourtant bien parti ! Venus pour la plupart avant onze heures, les candidats en lice pour le scrutin présidentiel du 28 février prochain ou leurs représentants animaient une belle partie de discussion dans la cour de la Commission électorale nationale autonome (Céna), le temps que les responsables de l’institution les rejoignent pour l’exercice du jour : l’observation du spécimen du bulletin unique de vote. Les hôtes de la Céna étaient censés s’assurer du bon positionnement et de la bonne présentation de leurs logos et insignes distinctifs, histoire de permettre à cette dernière de poursuivre sa mission. Mais avant, il fallait vérifier la présence des candidats. A l’appel, tous n’ont pas répondu présent. Saliou Youssao, Aké Natondé et Kessilé Tchalla Saré n’étaient ni présents ni représentés. Quant à Gatien Houngbédji, il a rallié par la suite les lieux, tout comme Saliou Youssao. Passée cette étape, le président de la Céna, Emmanuel Tiando précise à nouveau le but de la rencontre, puis rappelle à son auditoire qu’à la suite du tirage au sort effectué le 1er février dernier, il y a eu certains désistements, ce qui justifie l’absence de certains logos et emblèmes sur le spécimen. Pour ceux qui sont encore en lice, il leur revenait de s’assurer qu’ils s’y trouvent en bonne place et bien imprimé et, à défaut, faire leurs observations et de les consigner.

De nombreux dysfonctionnements

C’est Me Marie Elise Gbèdo qui, la première, s’offusque de la mutation opérée au niveau de sa photo. Celle qui figure sur le spécimen du bulletin unique n’est pas celle déposée, fait-elle savoir. «C’est une ancienne photo qui me présente plus jeune. J’ai vieilli et je tiens à le faire savoir », rectifie la candidate qui brandit la «vraie» photo qu’elle aurait déposé sur support papier et numérique. Le représentant du candidat Marcel Alain de Souza enfonce le clou et déplore lui que le logo de son candidat soit trop réduit et en sus, que son mandant a été muté de sa place initiale relativement au tirage effectué antérieurement. Le porte-voix d’Abdoulaye Bio Tchané porte deux doléances. Primo, il a cherché à savoir le sort que le Céna réservera au vide laissé au milieu sur le spécimen et, secundo, demande à l’institution de refaire le spécimen en tenant compte de la décision de la Cour qui lui notifie les candidats retenus. Initialement logé à la place 19, le logo d’Issifou Kogui N’douro n’y figure plus. Toute chose que son représentant a dit ne pas comprendre. Celui-ci demande à la Céna de laisser vides les cadres réservés aux candidats qui se sont retirés de la compétition afin que chaque candidat conserve son numéro de tirage.
«Nous n’avons pas tiré le numéro 35, mais le 36. Nous ne saurons occuper la place du 35 absent…», s’oppose Daniel Edah. «Je souhaite que les candidats désistant aient un cadre vide pour nous permettre de retrouver le numéro que Dieu et la nature nous ont donné», propose le représentant de Pascal Irénée Koupaki. Celui de Christian Lagnidé se perd face au logo de son candidat et certifie qu’il n’est pas le bon. L’envoyé du candidat Sébastien Germain Ajavon a souhaité de son côté que le G. affiché sur le bulletin soit remplacé par le prénom abrégé. Et comme si les femmes engagées dans le scrutin avaient un souci particulier de substitution de photos, c’est Elisabeth Agbossaga qui, à la suite de Marie Elise Gbèdo fait savoir que la photo affichée sur le spécimen n’est pas celle déposée par ses soins. Pour sa part, de peur que ses électeurs ne le reconnaissent, Azizou Issa a suggéré le remplacement de sa photo par une autre plus appropriée. Pour le compte de son candidat, Edouard Loko a préféré voir s’afficher Patrice Talon, et suggère que le prénom Athanase soit retiré de son emblème.

Les explications de la Céna

«On vous a fait faire un tirage certes, mais l’ordre est différent du positionnement. Si vous nous dites que ce n’est pas votre positionnement, où avez-vous trouvé un positionnement antérieur» ? Ce sont-là les premiers mots adressés aux candidats présents et représentés par le président de la Céna, Emmanuel Tiando en réponse à leurs observations. Selon lui, le tort est imputable aux candidats qui se retirent et qui mettent «en difficulté la Céna». S’agissant des propositions allant dans le sens de ce qu’il faille mettre du blanc dans les cadres initialement réservés aux candidats qui se sont retirés, Emmanuel Tiando y voit un souci pour l’esthétique du bulletin unique de vote. «S’il y a trop de blanc, vous serez pénalisés», indique-t-il, avant d’ironiser que «ce n’est pas le positionnement qui fait le succès ou l’échec». Il va ensuite essayer d’apporter des clarifications aux autres observations faites au sujet du spécimen, expliquant par exemple au représentant de Christian Enock Lagnidé que le fait d’avoir inclus la photo du regretté général Mathieu Kérékou dans leur emblème pose un problème. Ceci, dans la mesure où ce dernier fut un homme d’Etat et représente de ce fait un symbole national.

Polémiques !

Faut-il ou non maintenir les cadres des candidats démissionnaires de manière à avoir les 36 loges initiales ? Avec quoi faudra-t-il les meubler dans ce cas ? Du noir ? Une croix ? Voilà la substance du sujet à polémique sur lequel les responsables de la Céna et leurs hôtes ne se sont pas vraiment entendus lundi 8 février au siège de l’institution. Dans le rang des candidats et de leurs représentants, l’unanimité n’a pas pu se faire. Certains comme Julien Pierre Akpaki, représentant de Robert Gbian ont souhaité pour «la beauté du bulletin» qu’il n’y ait pas de cadres vides, surtout que ce bulletin de vote est appelé à sortir du territoire national. Un autre camp préfère qu’on y mette du noir pour ainsi, obliger à l’avenir tout candidat au désistement à mûrir sa décision. «Ils n’ont pas le droit de faire ça», regrette Marie Elise Gbèdo, visiblement en furie contre les démissionnaires que tous accusent de les avoir mis dans le baba. Déjà, Emmanuel Tiando s’est opposé à la proposition visant à mettre du noir sur le bulletin unique. «C’est Dieu qui nous a donné nos chiffres», lance Marie Elise Gbèdo pour exiger à nouveau le positionnement retenu à la suite du tirage au sort du 1er février dernier. Daniel Edah viendra en appui pour souhaiter que les 36 loges figurent sur le bulletin. Un petit méli-mélo s’installe. Que faire ? C’est la question sur toutes les lèvres. In fine, c’est le maître de céans, le président de la Céna Emmanuel Tiando qui va s’interposer. «On va gérer çà au mieux de vos intérêts», tranche-t-il?

Josué F. MEHOUENOU
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