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De 2006 à 2016 : Yayi bat le record des élections reportées (Le triste exploit du régime du changement)
Publié le vendredi 12 fevrier 2016  |  La Presse du Jour
Boni
© Le Matinal par DR
Boni Yayi, President du Benin




C’est officiel. La campagne pour la présidentielle du 28 février 2016 ne démarrera pas ce vendredi. Le scrutin est reporté. Ce report, il faut le préciser, est surtout souhaité par une majorité de candidats à cause du cafouillage qui se profile à l’horizon. Mais il faut retenir aussi que depuis 2006 que le Chef de l’Etat actuel a pris le pouvoir, presque aucune élection ne s’est tenue à bonne date.
C’est un exploit peu enviable que le régime du changement vient de réaliser en dix ans de gouvernance. C’est à croire que la non-tenue à bonne date des élections ne devrait pas s’arrêter sous Yayi. Les Béninois n’iront pas aux urnes le dimanche 28 février prochain, comme l’a indiqué le communiqué du conseil des ministres du 27 avril 2015. «…Le Conseil des Ministres a pris en sa séance de ce jour, conformément à l’article 45 de la constitution du 11 décembre 1990 et à l’article 334 de la loi n°2013-06 portant code électoral en République du Bénin, le décret de convocation du corps électoral le dimanche 28 février 2016 en vue de voter sur toute l’étendue du territoire national pour l’élection du Président de la République au premier tour et le 13 mars 2016 pour le second tour.Cette décision du Conseil des Ministres prise ce jour, permettra aux Institutions de la République impliquées dans la préparation et l’organisation des élections de prendre à temps toutes les dispositions appropriées en vue d’améliorer de manière substantielle, l’élection présidentielle de février 2016. Il s’agit de viser à terme l’objectif de réaliser des élections à date fixe, bien organisées avec des automatismes intériorisés par nos compatriotes comme les vieilles et grandes démocraties nous en donnent l’exemple», précisait le communiqué dudit conseil des ministres. Autrement, les différentes instances impliquées dans l’organisation de ce scrutin avaient au moins douze mois pour mettre en place le processus. A l’époque, beaucoup de Béninois trouvaient juste cette décision qui contrastait avec les habituelles improvisations en la matière. Mais à l’arrivée, on constate que le temps n’aura pas suffi pour vaincre le signe indien du régime du changement : c’est-à-dire ne jamais organiser les élections à bonnes dates depuis 2006. «On tombe des nues quand on apprend aujourd’hui que contrairement aux assurances de tous les responsables à divers niveaux, les cartes d’électeurs ne sont pas disponibles et qu’il va falloir revoir le calendrier… », a commenté le Pr Albert Tévoédjrè.
Le ton est donné en 2007
Moins d’un an après son élection, Yayi devait organiser la toute première élection de son ère, les législatives de 2007. Mais elles n’auront pas lieu à la date prévue. Au lieu du 25 mars 2007, ces élections ont eu lieu le 31 mars de la même année. Le retard pris dans l’édition des bulletins de vote en était la véritable cause. C’est aussi la première fois que les Béninois ont vécu un drame interne à la Commission électorale nationale autonome (Céna) avec la destitution de son président, Antonin Akpinkoun.En 2008, les élections communales devaient se tenir le 17 février. Elles ont été reportées au 13 avril à cause du retard observé dans l’installation de la Céna. Le syndicaliste Pascal Todjinou a été élu président de cette Céna. Il en garde certainement un mauvais souvenir. «En 2008 quand j’étais président de la Céna, tout ce qui s’est passé avec moi se répète aujourd’hui. Je suis donc parmi les plus heureux pour faire constater que depuis l’avènement du Président Thomas Boni Yayi au pouvoir, aucune élection n’a été faite dans la paix et dans la sérénité sans inquiétude et sans traîne et c’est vraiment dommage», a dit Pascal Todjinoulors d’un entretien accordé à notre confrère Josaphat Finogbé et publié le 12 avril 2015. La série des ratés a continué avec les communales et locales normalement programmées pour mars 2013. Elles ont été décalées de plus de deux ans, ne se tenant qu’en juin 2015. Entre temps, les députés ont prorogé le mandat des maires par une loi votée le lundi 22 avril 2013 par 56 députés de la 6è législature. Sur la télévision Canal3 le 24 avril 2013, le Pr Joël Aïvoa réagi : «Aucun juge constitutionnel ne peut accepter qu’on vote une loi qui installe la démocratie béninoise dans l’incertitude (…)Cela fait la deuxième fois que les élections communales sont reportées. Cela traduit la banalisation de la démocratie locale. C’est une forme de mépris pour les élections locales et en même temps un mauvais signal qu’on envoie à tous ceux de nos partenaires qui se lèvent tous les jours et qui mettent de l’argent dans la décentralisation et à qui nous chantons que la démocratie locale est importante pour le développement local». On se rappelle aussi à l’époque que Yayi a rencontré les présidents de la République et avait promis la tenue de ces communales et locales fin 2014. La promesse n’a pas été tenue. L’incertitude liée à l’organisation de ces élections et les éventuelles conséquences sur les législatives de 2015 et la présidentielle de 2016 a poussé l’opposition et la société civile à multiplier les protestations, les marches. Finalement, à défaut de se tenir en mars, ces législatives ont été organisées le 26 avril 2015. Et voilà un nouveau report d’une élection constitutionnelle en fin de mandat de l’actuel président de la République. L’exploit est réalisé. Mais il n’est pas reluisant et n’honore point la démocratie béninoise.
Jean-Marie Sèdolo
Communiqué convoquant le corps électoral au 28 février 2016
Le Conseil des Ministres s’est réuni en séance extraordinaire ce lundi 27 avril 2015 sous la présidence du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement.
Au cours de la séance, le Ministre en Charge des Relations avec les Institutions a présenté au Conseil, un compte rendu sur le déroulement de la campagne électorale relative au scrutin législatif du 26 avril 2015.
Du compte rendu, il ressort pour l’essentiel que des difficultés organisationnelles ont jalonné le processus électoral. En prenant acte de ce point et pour prévenir à l’avenir les problèmes enregistrés pendant ces législatives, le Conseil des Ministres a décidé de convoquer au plus tôt le corps électoral pour l’élection du Président de la République. A cet effet, le Conseil des Ministres a pris en sa séance de ce jour, conformément à l’article 45 de la constitution du 11 décembre 1990 et à l’article 334 de la loi n°2013-06 portant code électoral en République du Bénin, le décret de convocation du corps électoral le dimanche 28 février 2016 en vue de voter sur toute l’étendue du territoire national pour l’élection du Président de la République au premier tour et le 13 mars 2016 pour le second tour.
Cette décision du Conseil des Ministres prise ce jour, permettra aux Institutions de la République impliquées dans la préparation et l’organisation des élections de prendre à temps toutes les dispositions appropriées en vue d’améliorer de manière substantielle, l’élection présidentielle de février 2016. Il s’agit de viser à terme l’objectif de réaliser des élections à date fixe, bien organisées avec des automatismes intériorisés par nos compatriotes comme les vieilles et grandes démocraties nous en donnent l’exemple.
Cependant, le Gouvernement remercie la Cour Constitutionnelle dont les décisions avisées ont permis à notre pays nonobstant les difficultés de réaliser, de manière acceptable, les législatives du 26 avril 2015. Le Conseil des Ministres salue les efforts de la CENA et l’encourage à en consentir davantage pour une meilleure organisation des consultations électorales à venir. Le Conseil des Ministres saisit cette opportunité pour féliciter l’ensemble des populations pour le calme et la sérénité observés dans l’accomplissement de leur devoir civique.
Enfin, le Gouvernement réitère à la classe politique, aux populations et à la société civile que les élections doivent rester une période festive, de saine émulation, d’échange et d’éducation en vue de la consolidation de la paix, de l’unité nationale et du développement de notre patrie commune le Bénin.
Fait à Cotonou, le 27 avril 2015
Le Secrétaire Général du Gouvernement,
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