Société
Exposition d’œuvres d’art : Hervé Alladayè présente sa «vision analytique d’un monde en crise»
Publié le mardi 16 fevrier 2016 | La Nation
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Depuis samedi 13 février dernier et pour huit jours, le public est invité à faire le déplacement de la Médiathèque des diasporas pour aller à la rencontre de la vision d’un artiste sur le monde contemporain. Hodall Beo, de son vrai nom Hervé Alladayé arpente à nouveau les couloirs de la peinture. En dix tableaux, il expose sa vision d’un monde en crise.
Hervé Alladayè est un nom peu connu. Pourtant, son porteur n’est pas moins célèbre. C’est plutôt son nom d’artiste qui est assez connu notamment en ce qui concerne les caricatures, les bandes dessinées… Hodall Beo est un artiste polyvalent dont la plume traverse plusieurs domaines d’art avec dextérité. Très peu présent dans le milieu des artistes plasticiens, ses rares incursions laissent des appréciations qui sortent de l’ordinaire, comme par exemple celles de son Philippe Abayi qui le décrit comme un « artiste polyvalent ».
Une polyvalence qui transparaît nettement à travers les réalisations de l’homme, comme par exemple les tableaux qu’il présente à travers l’exposition intitulée « vision analytique d’un monde en crise». Mais c’est dans l’enfance de Hodall Beo qu’il faut remonter, pour comprendre pourquoi ses œuvres d’art ont une teinte particulière, faites de matériaux qui contrastent avec ceux de ses pairs. Originaire d’Abomey où il a d’ailleurs grandi, l’homme se laisse influencer par les bas-reliefs, héritage ancestral jalousement préservé qu’il transforme à sa manière. «Ce qu’il y a de fascinant à Abomey, c’est comme si le temps s’arrêtait quand on traverse les rues… Il y a comme une manière dont la terre elle-même se crucifie, se cristallise et s’arrête toute seule et cela donne de l’inspiration», explique-t-il. Mais ce n’est pas là la source première d’inspiration de Hodall. C’est l’homme en général qui occupe son cogito de peintre. Lequel serait devenu selon ses analyses, un véritable animal, connu ou non connu selon les cas. Les titres de certaines œuvres l’illustrent si bien: «Bipolarité des genres», «Union avec l’esprit», «Réunification sociale», «purification et préservation»… Selon lui, l’homme et l’animal sont deux personnages qui se rencontrent et se fusionnent au regard de certains comportements développés de plus en plus par les humains. Un paradoxe que l’artiste essaye de corriger en extirpant de l’homme cet instinct animal qui pourrait le perdre. «Cette dualité entre l’homme et l’animal met l’animal en valeur au détriment de l’homme», condamne l’artiste.
Que faire alors? Il faut une vision analytique du monde en crise, suggère Hervé Alladayé qui pose comme premier niveau de concrétisation, l’art. L’art, non pas pour peindre et dénoncer, mais plutôt solutionner. C’est ce qu’il propose lui en dix tableaux. Lesquels, constituent aussi une solution à cette problématique. Le visiteur qui s’attendra à voir des œuvres lugubres ou même négativistes n’en aura pas pour son compte. Bien que le sujet s’y prête, les réalisations qui en constituent le support sont d’une beauté éclatante. Le mélange des couleurs est réussi et même si on sent une forte influence du bas-relief, les autres matériaux présents en apportent à l’esthétique des œuvres. Lesquelles sont des outils d’interprétation de l’homme. «Nous devons communiquer vers une vision idéaliste de ce monde. L’homme devrait se redéfinir plus humain que l’animal qu’il est aujourd’hui», soutient l’artiste.
Josué F. MEHOUENOU
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