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Victor Topanou dépose ses valises chez Ajavon Sébastien
Publié le jeudi 18 fevrier 2016  |  24 heures au Bénin
Enseignant
© Autre presse par dr
Enseignant à l’Université et animateur de la vie politique nationale, Victor Topanou




Beaucoup de compatriotes se sont demandé quel serait le point de destination de l’homme quand il a décidé de se retirer de la course à la succession de Boni Yayi. Et bien, le fils de Kansounkpa vient de libérer le peuple du suspens. Le professeur Victor Prudent Topanou vient de dévoiler son choix. Il roulera désormais pour le candidat Sébastien Germain Ajavon. C’est à travers ce dernier qu’il retrouve les qualités du prochain Président de la République. L’universitaire Victor P. Topanou le fait savoir à travers une " si longue lettre" dans laquelle il décline les trois (3) raisons pour lesquelles il a décidé de suivre ASG et de le soutenir pour le scrutin du dimanche 6 mars prochain. Nous vous invitons à lire ses lignes pour vous faire une idée.

« AJAVON ou le choix du pragmatisme »

Dans mon précédent post par lequel j’annonçais le retrait de ma candidature de la course à l’élection présidentielle de 2016, je rappelais, d’une part, que 2016 sera encore une occasion manquée de quitter l’ère de la « démocratie d’argent » pour rentrer dans l’ère de la « démocratie d’idées » et, d’autre part, que le seul enjeu politique de cette élection devient l’empêchement de la pérennisation du système YAYI à travers l’élection de Monsieur Lionel ZINSOU.

Mais au-delà de la pérennisation du système YAYI à travers l’élection de Monsieur Lionel ZINSOU c’est tout l’avenir démocratique même de notre pays qui est en jeu. En effet, si tous les Présidents sortants peuvent désigner un dauphin et l’imposer avec les moyens de l’Etat, par l’argent et par la fraude, en violation flagrante de toutes les dispositions légales en vigueur en la matière, alors il y a fort à craindre que nous sortions durablement du cadre républicain et démocratique que nous nous sommes librement donné en 1990. Car, l’opposition n’aura plus aucune perspective et progressivement, comme la RB, le PRD et les autres aujourd’hui, tout le monde rejoindra, demain, l’équipe des présidents sortants ; bientôt, il n’y aura plus d’opposition et donc plus de démocratie. La victoire de Monsieur Lionel ZINSOU consacrera ainsi, à très court terme, la mise en berne, voire la mort de notre jeune démocratie, hier encore, notre fierté. Il n’y a, en effet, pas de raison que si YAYI y parvient en 2016, ZINSOU n’y parvienne pas en 2026 et ainsi de suite.

Le pragmatisme politique impose donc, non seulement de composer quelques temps encore avec la « démocratie d’argent » dans laquelle le pouvoir d’Etat se conquiert à coups d’argent et de fraude mais aussi et surtout d’identifier le ou les candidats qui sont les mieux à même, dans ce système-là, d’empêcher la victoire de Monsieur Lionel ZINSOU.

Il ressort de mes échanges approfondis avec mon entourage ainsi que de mes réflexions et analyses personnelles que Patrice TALON et Sébastien Germain AJAVON sont les deux seuls candidats capables d’empêcher l’élection de Monsieur Lionel ZINSOU : c’est devenu ma conviction, je peux me tromper.

Tout le monde connait mes positions de principe vis-à-vis de ces deux candidats mais ces positions n’ont de sens que dans le cadre d’une « démocratie d’idées » que j’appelle de tous mes vœux et qui est repoussée aux calendes grecques. Sauf à ne pas choisir, je suis obligé de choisir entre les deux. J’ai donc choisi de choisir.

Certains pourraient considérer, à tort, que je renie mes principes sur cette question-là mais je leur répondrai que l’on ne saurait devenir esclave de ses propres principes sans courir le risque d’être taxé d’imbécile, d’idiot et de stupide et qu’en conséquence, j’assume pleinement et entièrement mes nouveaux choix au nom du pragmatisme politique, de la « real politik ».

D’ailleurs, un vieux principe du droit ne dit-il pas : « plutôt que périsse l’Etat, que périsse le principe » ? Aujourd’hui l’Etat béninois est en péril et ce péril a pour nom, l’élection de Monsieur Lionel ZINSOU ; dès lors, on ne peut se murer derrière des principes pour ne rien dire et ne rien faire.

La candidature de Monsieur Lionel ZINSOU est, pour moi, une violation de tous les codes éthiques et politiques et elle représente, à mes yeux, la pire violence symbolique de tous les temps, qu’il a été donné à notre jeune pays de subir depuis 1960. Pour Adrien HOUNGBEDJI, sa seule candidature équivaut à son élection. Jusqu’en 2011, les acteurs politiques attendaient au moins le lendemain des élections pour faire des déclarations de soutien au nouveau Président élu en vue d’intégrer la nouvelle majorité présidentielle et ainsi éviter de faire l’opposition, lorsqu’ils ne voulaient pas l’animer. Aujourd’hui, la simple annonce de la candidature du dauphin désigné du Président sortant vaut élection et il vaut mieux faire allégeance avant plutôt qu’après les élections.

Monsieur Lionel ZINSOU fait allègrement campagne avec les moyens d’Etat en violation flagrante des dispositions de l’article 63 du code électoral aux yeux et à la barbe de tous et de toutes les Institutions de la République. Cette candidature est la pire forme de mépris qu’il peut manifester à l’égard du Bénin et des Béninois. Jamais, candidature à une élection présidentielle n’a autant divisé et donné lieu à autant de déferlement de haine que celle de Monsieur Lionel ZINSOU ; on n’avait jamais connu cela, ni en 1991, ni en 1996, ni en 2006. Aujourd’hui, Monsieur Lionel ZINSOU ainsi que ses alliés « surprises », Adrien HOUNGBEDJI et Léhady V. SOGLO font l’objet des pires invectives sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à des appels intolérables à meurtre par sorcellerie, même si je sais qu’il ne faut y voir que l’expression violente d’un désarroi de tout un peuple, d’un rejet, d’un refus.

Pour ma part, j’ai rencontré messieurs TALON et AJAVON à la faveur de mon désistement, à leur demande, et j’ai longuement discuté avec eux. Le premier est le choix de mon cœur et le second, le choix de ma raison. J’ai choisi de faire un choix de raison et ce sera Sébastien Germain AJAVON.

Outre que mon choix a été facilité par le fait que tous les deux sont membres de « l’Alliance des candidats de la rupture » dont l’objectif principal est d’empêcher que se pérennise le système YAYI à travers l’élection de Monsieur Lionel ZINSOU, ce choix est fondé sur une série de trois critères à savoir, le premier, son engagement à intégrer mes trois préalables dans son programme de gouvernement s’il était élu, à savoir les états généraux de l’Etat, le financement public de la vie politique et l’instauration de la culture de la confiance interpersonnelle.

Le deuxième, son engagement à être actif dans l’opposition ou aux côtés de l’opposition, au cas où il ne serait pas élu.

Le troisième, le charme que dégage son modèle, celui du modèle américain, du rêve américain, dans lequel tout est possible en termes de réussite personnelle. Peu importe d’où vous partez et quel diplôme vous avez à la base, la seule chose qui compte c’est votre capacité de travail, la qualité de votre travail, vos capacités managériales et votre abnégation qui, seules, peuvent vous hisser au sommet de la hiérarchie sociale. C’est un modèle totalement différent du modèle français dans lequel l’ascension sociale est uniquement indexée sur la qualité de vos diplômes ainsi que sur la réputation des grandes universités et écoles que vous avez fréquentées : je suis en admiration devant ce modèle.

Je soutiens et je vote Sébastien Germain AJAVON
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