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Menaces sur la paix et indices d’une crise postélectorale au Bénin : Le Général Fernand Amoussou hausse le ton
Publié le vendredi 19 fevrier 2016  |  Le Matinal
Fernand
© Autre presse par DR
Fernand Amoussou




A la date d’hier mercredi 17 février 2016, les cartes d’électeurs sont produites à 35% alors que la campagne électorale s’ouvre dans quelques heures pour déboucher sur la tenue effective du scrutin le 6 mars 2016. Les citoyens manquent encore de quoi se munir pour pouvoir exprimer leur suffrage très prochainement. Pendant ce temps, les institutions en charge de la préparation et de l’organisation de l’élection présidentielle de mars prochain semblent ne pas mesurer la gravité de la situation.



En sa qualité de candidat à ladite élection et fort de ses expériences en matière de gestion et d’observation des crises électorale en Afrique, le Général Fernand Amoussou donne de la voix. L’ancien chef d’état-major général des forces armées béninoises, il s’inquiète de la menace qui plane sur la stabilité et la paix au Bénin. Il doute également du crédit du scrutin et du résultat qui en sera issu. L’ancien patron des forces de l’Onu en Côte d’Ivoire invite les institutions compétentes à prendre leurs responsabilités. Le cas contraire, le Général Fernand Amoussou compte en tirer les conséquences. Lisez plutôt.

La Cour constitutionnelle a pris la décision de reporter, du 28 février au 6 Mars 2016, le premier tour de l’élection présidentielle. Elle a été amenée à prendre cette grave décision parce que la production des cartes d’électeur n’est pas terminée et que la distribution desdites cartes n’a pas commencé dans la plupart des localités. La Cour a, en outre, autorisé l’utilisation des cartes d’électeur délivrées dans le cadre des élections de 2015 en cas de non disponibilité des nouvelles cartes d’électeur pour certains électeurs.

Qu’il vous souvienne que le décret portant convocation du corps électoral le dimanche 28 Février 2016 en vue du premier tour de cette élection a été pris par le conseil des ministres en sa séance du 27 avril 2015. En agissant ainsi, le Gouvernement avait précisé que « cette décision permettra aux Institutions de la République impliquées dans la préparation et l’organisation des élections de prendre à temps les dispositions appropriées en vue d’améliorer de manière substantielle l’élection présidentielle de février 2016 ». Malgré cet important délai de dix mois, le Cos-lépi, organe en charge de l’actualisation de la liste électorale et de l’émission des cartes d’électeur, n’a pas été en mesure de s’acquitter de sa mission.
En outre, la décision de la Cour constitutionnelle de dessaisir le Cos-Lépi du processus de production et de distribution des cartes d’électeur et d’en confier la charge au Centre national de traitement (Cnt) est illustrative de graves manquements et d’une certaine confusion.
Mon expérience et mes observations des crises en Afrique m’ont constamment amené à rappeler l’exigence patriotique pour les institutions en charge des élections de conduire de façon responsable, rigoureuse et irréprochable l’ensemble des processus électoraux. C’est la seule façon de ne point créer des doutes sur les résultats et de ne point réunir des conditions de graves remises en cause de la paix.
Je fustige donc avec vigueur le manque de sens de responsabilités de tous les acteurs qui ont conduit à cette lamentable situation de report de l’élection. Je demande aux institutions en charge de la préparation et de l’organisation de cette élection de prendre la pleine mesure de leur responsabilité quant à la préservation de la stabilité de notre pays dans environnement régional de plus en plus dangereux.

En tout état de cause, je tirerai, en concertation avec les forces politiques et les compatriotes engagés à mes côtés, toutes les conséquences de cette situation désastreuse pour l’image de notre pays et la crédibilité du processus électoral. Mon amour profond pour la patrie et ma volonté inébranlable de continuer de servir la paix au Bénin, la tranquillité et le bien–être des Béninois me l’imposent.

Cotonou, le 17 février 2016

Général Fernand Marcel
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